Oui m'enfin oui et non. Les bretonnants du Finistère ont pris l'habitude depuis très longtemps de prononcer en français par exemple le mot pays Bigouden avec la prononciation "bigoudain" et au féminin une coiffe "bigoudaine". En langue bretonne, on écrit pour l'adjectif "bigoudenn" pluriel bigoudenned, et au masculin "bigouter" pluriel "bigouterion" du moins selon le dictionnaire Favereau. Ceci en faisant abstraction de la mutation éventuelle du "B" initial en "v" en fonction de la consonne finale du mot précédent.
Mes deux parents connaissaient le breton parfaitement, mais ne l'ont parlé qu'exceptionnellement devant leurs enfants, quand ils sont devenus citadins. Leurs parents à eux les ont poussés à ne parler que français car ils avaient accueillis à la ferme pendant la 1ère guerre un cousin citadins réfugié qui ne parlait pas breton et donc par courtoisie il fallait parler sa langue en leur présence. Sans parler de la pression de l'école primaire de l'époque: il était interdit de parler breton dans l'école sous peine de porter autour du cou un "symbole" (ar simbol) en forme de sabot (le symbole du plouc intégral) pour toute la journée. Il fallait surprendre un autre élève à parler breton pour se débarrasser du symbole sur lui...
Comme les parents n'étaient que bretonnants et que personne ne pouvait les "corriger" en temps réel, de nombreuses expressions bretonnes sont passées en traduction littérale. Cela donne une langue actuelle qui est très répandue, mélange des deux dialectes, très imagée.
Par exemple, quand le chauffagiste vient réparer la chaudière , on dit qu'il est venu "autour de la chaudière".
Vous trouverez sur le ouaibe des tas d'exemple, par exemple ici:
extrait de
http://www.bretons-superstar.com/100-bretonnismes-et-expressions-bretonnes/
J'en ai trouvé une belle:
il finira troueur buzug cui là/ quel ruse boutou ! = il finira ramasseur de verres de terre (bon à rien en gros) l ne fait que trainer des pieds ! (boutou = sabots, buzug = ver de terre)