Omniia a écritJe pense que tu peux répondre smile
On a ouvert la vanne à trolls, c'est malin !
Grünt a écritLa plupart du temps, quand il est question de rapports de domination (racisme, sexisme), la "contradiction" se résume à répéter en boucle les mêmes idées reçues
Des deux côtés, malheureusement.
Je vous rappellerai que je n'ai pas plus choisi ma position sociale qu'une femme noire juive handicapée. Et d'ailleurs, j'aimerais bien vous faire comprendre que malgré ma position sociale a priori favorable, ça ne m'empêche pas de me sentir dominé dans cette même position. Car, pas plus que ma collègue précédente je n'ai de prise directe sur la marche de notre monde, n'étant ni grand industriel, ni grand banquier. Alors j'ai plus de chance, parce que je ne souffre pas en plus de discrimination sexuelle ou raciste, ne me faites pas dire (encore) ce que je ne dis pas, mais ça n'enlève rien à ma souffrance d'impuissance face à l'ordre établi. Et le jour où cet ordre sera chinois, j'aurai plus de mal à faire mes vannes sur les dominants, car je passerai juste pour un aigri aux yeux de bien des gens.
Ensuite, même si t'es pas d'accord avec ce qui précède, peut-être arriveras-tu à comprendre que je puisse souffrir du racisme, surtout par empathie et par dégoût de faire partie de cette société, et un peu par le préjugé de certains dominés qui me placeront d'office comme instrument de domination.
Grünt, je te dis que tu me balances une réponse toute faite car tu n'essaies pas vraiment de me lire, tu réagis selon tes propres idées reçues (ce en quoi tu es humain, faudra t'en souvenir quand la situation est inversée).
Je pense que dans ces conditions l'humour noir est à éviter, parce que tu n'as aucune idée de ton public.
non car
Si les gens n'écoutent pas ils peuvent aussi aller se faire pendre ailleurs, hein
Pour ma part je réserve les piques et l'humour à l'IRL, quand je sais quel est l'auditoire et qu'il est mieux venu de faire une blague qu'un long discours (qui sera coupé).
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Qu'un imbécile soit froissé parce qu'une démonstration par A+B lui a mis le nez dans sa merde ça a, à mes yeux, beaucoup moins de gravité, que laisser ledit imbécile perpétuer une discrimination.
D'abord, j'ai jamais dit que c'était ma seule façon d'agir, au contraire, quand on me lit correctement. Je vais paraphraser en reprenant tes termes : les démonstrations par A+B emmerdent les gens, ils ne les écoutent pas, tu vois bien ce qui se passe ici (d'ailleurs ici, c'est aussi le monde, j'en ai marre de cette dichotomie IRLvsINTERNET qui a peu de sens en dehors des jeux).
Tu as un exemple d'un Franquin dont l'humour noir pourrait renforcer une oppression ?
Euh, ben non, je défend le contraire.......................
Omniia a écritBen le truc c'est que quand tu te prends des remarques / insultes au premier degré régulièrement, quand tu subis des violences régulièrement, je ne vois pas ce que ça apporte de subir en plus les mêmes remarques en 2nd degré.
Là, pile poil, tu dramatises pour rien. Évidemment, je ne parle de passer après une ratonnade ou un viol pour faire une vanne bien grasse accompagnée d'un clin d’œil pour signifier mon second degré. Merci de ne pas me prendre pour un con à priori (2ème demande, y'aura pas trois).
Mais comme je n'ai pas été explicite, je bats aussi ma coulpe et précise : le racisme/sexisme est plus dangereux, pour moi, quand il est insidieux. Là, je me permets des vannes, pour révéler le schéma. Si je le révèle, c'est bien que les gens à qui je m'adresse sont capables de le comprendre. C'est aussi parce que je ne me mets jamais, jamais, dans l'idée que les gens ne sont pas capables de comprendre.
Et, pour répondre à votre argument de qualité de public, celui qui prend une vanne au premier degré est soit limité intellectuellement (souvent par ses préjugés, "c'est un blanc, il le pense vraiment"), soit foncièrement discriminant ("bah c'est pas drôle, c'est vrai, beuuuh"). Ça me permet de savoir à qui j'ai affaire. La plupart des gens vont simplement se trouver dans une position de remise en cause ("pourquoi je ris ? est-ce que c'est vrai ?").
fait par les dominants pour faire de l'humour sur les dominés
par "sur les dominés", AVEC bordel, ouvertement, devant tout le monde, heureusement que j'ai précisé... Quand je suis avec un collègue dominé et que je lui dis "ça c'est pas pour toi c'est pour les blancs", est-ce que je fais une vanne sur les dominés, ou sur le fait que ce schéma existe ? Est-ce que je l'enfonce, ou est-ce que je lui montre que moi aussi j'en ai conscience (malgré l'extraordinaire avantage que me confère ma naissance) ?
Je m'aperçois dans ma vie personnelle que les gens qui font le plus "d'humour" sexiste, raciste, etc. en public ben... ce sont les plus racistes, sexistes, etc. Bon ce n'est que mon exemple personnel mais à mon avis beaucoup de gens peuvent constater la même chose dans leur entourage et c'est quand même révélateur de quelque chose, non ?
Merci pour les insultes au passage. Comme j'avais anticipé exactement cet argument, qui est vrai mais en dehors de ma position, je cracherai juste à tes pieds en signe de dédain.
Sinon, ça me saoule un peu le côté "dès qu'on dit qu'un truc n'est pas cool pour les dominés c'est qu'on les prend pour des gens fragiles, qu'on les infantilise / victimise".
Non, ce n'est pas "dès que". Il faut défendre quelqu'un qui est en position de faiblesse, on est d'accord. Mais j'estime que quelqu'un même souffrant d'une situation peut avoir assez de recul pour en rire, que ça fait partie de la résilience, et qu'il est révélateur d'un blocage de cette résilience de ne pas pouvoir en faire des blagues.
"pas de bras, pas de chocolat"
Pour info, j'ai déjà fait des vannes sur le viol, avec des gens qui en ont souffert. Je ne le savais pas, les deux fois. L'une a rit, et m'a raconté ce qu'elle avait vécu. C'était putain triste, mais elle ne m'a pas pris pour un monstre d'avoir sorti une monstruosité juste avant.
L'autre est parti en pleurant, c'était trop tôt pour lui. Ben oui, mais il n'est pas parti de l'idée que c'était moi le responsable de sa souffrance...
Ça leur a apporté quoi ? J'en sais rien. Mais en me faisant l'avocat du diable des violeurs, j'ai permis à la première de revenir sur les saloperies qu'on peut entendre. Parce que je les ai dites, à voix haute.
Ce serait davantage les traiter comme tout le monde si tu faisais aussi des blagues à des gens sur le fait qu'ils sont valides et peuvent se lever de leur chaise.
Hein ? Mais n'imp' là.
Si je sors à un handicapé en fauteuil qui n'arrive pas à monter un trottoir mal foutu "tu pourrais faire un effort et te lever, aussi, feignasse", il n'y a pas de réciproque dans le monde des valides.
Je sortirai la même vanne à un valide qui est en plein travail, trop occupé, et me demande un service. Mais ce n'est pas une réciproque. C'est juste la même vanne, les même mots, mais pas le même sens.