Salut à tou⋅te⋅s,
pour celles et ceux qui l'ignoreraient, un projet de loi sur le Renseignement est actuellement en train d'être voté en procédure accélérée par nos parlementaires. Ce projet de loi vise à instaurer une surveillance généralisée sur l'ensemble de la population, ce qui pose évidemment d'énorme problèmes, notamment en matière de vie privée et d'intimité numérique, mais pas que (d'autres trucs accessoires comme la présomption d'innocence morflent bien aussi au passage).
L'un des éléments phares de cette loi est la mise en place, chez les fournisseurs d'accès à Internet, d'une « boîte noire » chargée de surveiller l'activité des gens. Pour illustrer un peu, si jamais vous avez en tête l'image de la pose de micros dans l'appartement dans
La vie des autres (ou, dans un tout autre style, dans
Le grand blond avec une chaussure noire), bah en gros, ce qui est en train d'être mis en place, c'est ça, mais chez tout le monde, et avec des moyens techniques largement plus invasifs que de simples micros.
Histoire d'en rajouter un peu, ladite « boîte noire » sera aussi chargée d'appliquer un algorithme visant à repérer les comportements suspects avant toute action illégale (donc les amateurs de
Minority Report ont raison de se sentir concernés aussi).
À peu près toutes les entités autres que le gouvernement ayant donné leur avis sur ce texte sont contre (du moins, on peut au minimum lister les syndicats de magistrats et d'avocats, la Ligue des Droits de l'Homme, Amnesty International, Reporters sans frontières, plusieurs journaux étrangers ayant commenté, dont le New York Times…). Même le président de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité a dit que c'était une mauvaise idée. Et pourtant, nos députés ont l'air d'être partis pour voter ça.
Actuellement, un des seuls recours que l'on ait à notre disposition, c'est d'appeler nos députés et de les convaincre de ne pas faire cette bêtise. Donc c'est important qu'on le fasse. Et comme il ne reste plus beaucoup de temps, c'est le moment de se bouger. La Quadrature du Net a mis en place des outils pour ça, maintenant, il reste à s'en servir. Vite.
Quelques liens utiles sur le sujet :
Mini-site permettant de contacter les députés.
Propositions d'amendements pour essayer,
a minima, d'arranger les choses.
L'avis du président de la CNCIS.
Tribune de Laurent Chemla rappelant que, ce texte appliqué, notre régime politique correspondrait à la définition d'« État policier ».
Pour les gens qui pensent que ce ne serait pas grave parce qu'ils n'ont « rien à cacher », quelques éléments de réponse
ici,
là ou encore
là.
Ne laissons pas Internet devenir une zone de non-droit.
Pour les anglophones,
un des articles du NewYork Times.