Salut,
Marrant, parce que je suis plutôt en pleine réflexion sur une démarche inverse, d’accorder du temps et de l’attention à des pratiques du quotidien, et d’autre part de ne pas laisser une machine trop automatiser les choses à ma place.
L’histoire du café qui arrive pile quand il descend… Ça me fait penser à un article qui a été publié il y a quelques temps, dans le Monde diplomatique :
https://www.monde-diplomatique.fr/2014/06/CRARY/50520
C’est un peu éloigné, mais en gros, je trouve que la démarche de ne pas perdre une seconde est un peu mauvaise idéologiquement, et elle se rapproche de ce temps pris sur le sommeil. Les « pertes de temps » pris sur la productivité sont des temps volés, des temps libres, et l’automatisation, la rentabilisation à mort du temps humain (et même de ses contraintes) ne donne pas l’impression de libérer l’homme de ses tâches pénibles, mais au contraire de l’enfermer dans un carcan de rentabilité, de productivité, d’utilité (même si le temps dégagé ne lui sert pas à servir l’entreprise, il y a une notion d’utilité). Disons que perso, ça me ferait chier de vivre dans un monde où tout roulerait, où tout serait fluide, et où il n’y aurait jamais de temps mort, de temps non contrôlé. Je trouverais ça inhumain.
Un peu comme l’envoi automatique du texto ou du mail. Je trouve ça juste… horrible, en fait, surtout le texto avec une justification aléatoire. L’automatisation des relations humaines. Si ça te fait chier d’envoyer un texto à ta femme parce que ça te perd plus de quatre-vingt-dix secondes de ta précieuse attention, bah putain, n’envoie pas de texto… :rolleyes: Je trouve que ça déshumanise complètement l’autre : soit on prend le temps et l’attention pour communiquer avec un individu, soit on ne le fait pas.
En fait, contrairement à ce que dit l’article, je ne trouve pas que la démarche s’apparente à de la fainéantise, au contraire, mais à une forme d’utilitarisme, de contrôle de l’emploi du temps ou d’un minutage de sa vie poussé à l’extrême.