1- Ce lundi 15 août 2016, 33 ème édition de l'EMBRUN MAN longue distance. C'est une compétition vraiment hors-norme que j'ai toujours admirée et même trouvé incompréhensible physiquement. Voyez du peu, dans la même journée il faut assurer :
- 3 km 800 de natation dès 6 heures du matin dans un plan d'eau toujours assez frais malgré la saison (combinaison obligatoire). Au sortir de l'eau retirer rapidement la combi et passer la tenue de vélo pour :
- 186 km fr vélo avec du lourd, du très lourd (comme la terrible côte de Saint-Apollinaire au tout début du parcours, le fameux Col de l'Izoard en son milieu et la redoutable côte Chalvet au retour sur Embrun...)
- on pose les vélos et on repart pour un marathon de 42 km avec beaucoup de difficultés comme, entre autres, la Côte Chamois au fort pourcentage à Embrun...
Une liste impressionnante de triathlètes (plus de 1000 inscrits cette année !) mais seulement un petit nombre d'entre eux, surentraînés, peuvent prétendre atteindre disons les vingt premières places.
Pour un autre nombre, l'exploit c'est d'arriver vers 18 h ou 19 h, soit deux ou trois heures après le vainqueur qui boucle le tout en à peu près 10 heures seulement - 9h 35 mn cette année ! (et qui arrive en général aux alentours de 16 heures ) !
Mais pour une majorité, l'exploit c'est tout simplement de.... terminer cette épreuve hors-norme et mythique, quitte à n'arriver que vers... minuit ! Tout bonnement pour mériter alors le maillot de simple « finisher ».
L'an dernier, la manifestation avait duré 4 jours avec plusieurs types d'épreuves, cette année seules les épreuves triathlon longue distance et triathlon avenir ont été maintenues en cette seule journée du 15 août (pour des raisons de sécurité essentiellement, car entre les touristes et les familles des participants cette manifestation sportive déplace des milliers de personnes dans l'Embrunais).
Tout commence la veille : les triathlètes doivent venir déposer leurs vélos dans le parc à vélo en présentant leur inscription pour être numérotés sur les bras et la cuisse.

2- Marquage préalable d'un triathlète

3- Parc à vélos veille du départ. A côté de chaque vélo, un siège où chaque triathlète pourra se changer au sortir de l'épreuve de natation et au retour de l'épreuve cycliste. Et je peux vous dire qu'en vélos, il y a là une petite fortune !

4- Rien qu'un vélo comme celui-la, comptez une rondelette somme pouvant aller de 6 à 8000 € !
C'est pourquoi le parc à vélo est (bien) gardé toute la nuit précédant l'épreuve. Au fait, comme au Tour de France, et pour dissuader les possibles tricheurs, une caméra thermique était en fonction cette année pour déceler toute éventuelle assistance électrique cachée dans les cadres.
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Allez ! C'est parti ! Première épreuve : les 3km 800 de natation à 6 heures du mat. Le jour n'est pas encore bien levé au départ. Pour bénéficier de bonnes places au Plan d'Eau d'Embrun, il faut se lever tôt (vers 4h30/5 heures du mat). Cette année, mon réveil n'a pas sonné (ou plutôt : je n'ai pas voulu l'entendre! 😛) et je n'ai pas eu le courage de me lever si tôt pour affronter en plus la circulation démentielle près du Plan d'Eau.
Ne m'en voulez donc pas si je vous refourgue pour cette partie de l'épreuve quatre photos de l'édition 2014 (les 5,6 7 et 8 qui suivent) : j'étais alors plus jeune de deux ans et j'avais alors eu le courage de me lever si tôt !

5- Les compétiteurs sont les uns sur les autres, et dans le bouillon, ça se cogne parfois ! Les plus rapides accomplissent le périple en environ 47 à 50 mn !

6- Dès la sortie du bain on commence à retirer la combinaison. Il faut faire vite, le temps presse ! L'heure c'est l'heure, on a ses estimations de temps, notamment pour ceux qui font l'Embrun Man une année sur l'autre...

7- Changement de tenue dans le parc à vélos : le nageur devient alors cycliste.

8- En route pour 185 km de vélo avec du "dur" au programme : soit une grosse étape de montagne du Tour de France !
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Retour aux photos de l'année 2016
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9- Le 997 c'est Etienne Diemunsh (compétiteur français du club de Sartrouville) , un parfait inconnu, non favori absolu qui crée la surprise en sortant en tête de l'épreuve cycliste.

10- A environ 7 mn, lui succède le numéro 3. Retenez bien ce gars : James Cunnama (sud-africain âgé de 33 ans) , un favori lui, qui court après le titre depuis 2009 avec trois troisièmes places et une seconde place déjà à l'Embrun Man ! L'emportera-t-il enfin cette année ou demeurera-t-il un éternel Poulidor ? Vous le saurez bientôt ! 😉

11- Il fait chaud, très chaud !
Mais le plus dur reste à venir : le marathon !

12- Enchaînement avec le marathon. Ici, honneur aux dames, la française Jeanne Collonge en pleine action.

13- Le marathon : bien penser à s'hydrater sans cesse. Il est près de 14 heures et la chaleur est à son comble. Pensez que ces gars ont déjà dans leurs jambes une épreuve cycliste de 185 kms en pleine montagne ! Ici le 433 : Damien Delaplanche de Dijon.
Témoignage du haut-alpin Clément Thomas (dossard 447) : « je suis passé par tous les états sur ce marathon. J'ai complètement explosé au fil des kilomètres. Je n'arrivais plus à boire ni à manger sur la dernière boucle. J'étais tout proche du malaise. »

14- Ravitaillement pour le 369 (Rémi Bournand de Lyon). Et petit coup de chapeau au passage aux centaines de bénévoles, répandus tout au long des parcours des différentes épreuves, bénévoles qui accomplissent chaque année un formidable travail et sans l'engagement desquels la réalisation et l'organisation de l'épreuve seraient tout simplement impossibles.

15- And the winner is... James Cunnama que je vous ai présenté plus haut, que je saisis ici à quelques centaines de mètres de l'arrivée alors qu'il semble m'adresser le sourire du triathlète comblé. Il a rattrapé son retard de la partie vélo et a fait la différence sur le marathon.

16- Le salut reconnaissant du vainqueur aux spectateurs dont les encouragements et les applaudissements sont tellement nécessaires à tous ces gars hors-norme.
Edit : soit dit en passant, rien le lendemain sur le journal "l'Equipe" du 16/8 au sujet de cette épreuve. Pas un seul article, même pas une brève. Il n'y en avait que pour les J.O bien sûr mais aussi et surtout que pour le le foot, le foot, et le foot et rien que le foot et tatati et tatata et le transfert à Manchester United Paul Dogba à 120 millions d'euros et tatati et tatata le fric roi etc...etc... :/
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