GR 34 a écritjackpot a écritCe topic privilégie l'approche philosophique.
Jamais depuis plus de deux siècles, la philosophie ne s'est départie de la physique et des sciences fondamentales.
Bien entendu. Et je n'ai jamais dit le contraire puisque :
jackpot a écritTout bon mathématicien (ou physicien ou biologiste etc...) est au moins à moitié un bon philosophe, tout bon philosophe est au moins à moitié un bon mathématicien (ou physicien ou biologiste etc...)
Par approche philosophique j'entendais : plus de
métaphysique que de physique,en somme...
Mais aussi : plus de questionnement que de réponses et de certitudes.
Des réponses et des certitudes comme celles-ci par exemple :
GR 34 a écrit
Tu ignores pourquoi parce que tu ne te préoccupes pas de ce qu'explique la physique !
(...)
Si, on explique très bien en physique (agitation moléculaire selon la température voire le plasma avec ionisation) les effets de l'agitation sur les molécules (chaleur).
Ça n'a rien d'une croyance, c'est un fait objectif.
(….)
La physique décrit, explique, démystifie des phénomènes liés chacun à un référentiel donné
La physique décrit des phénomènes, donne des explications et des réponses selon ses codes à son échelle propre. Mais, comme toutes les autres sciences, elle ne répond en rien (je veux dire : de manière absolument satisfaisante) aux questions métaphysiques que l'on se pose : d'où vient-on au juste ? Où va-t-on au juste? Pourquoi vit-on au juste ? Quel est le but de l'existence au juste ? Est-ce que c'est moi qui pense ? Et si tout cela n'était qu'une illusion ? Etc etc
Il faut donc grandement relativiser l'apport de la physique et même si elle est fascinante et passionnante en elle-même, et surtout ne pas lui accorder une importance absolue qu'elle n'a pas.
GR 34 a écritjackpot a écritPar ailleurs, le point de vue de la physique constate et décrit cette agitation moléculaire due à la chaleur mais il n'explique pas le pourquoi originel de ce phénomène.
Ce n'est pas tout à fait cela : c'est l'agitation moléculaire qui révèle l'état de chaleur et non l'inverse.
On est donc en présence d'une explication du phénomène
L'effet révèle la cause mais c'est la cause qui crée l'effet sinon nous obtiendrons une drôle de chose : une agitation moléculaire se faisant sans cause. Dans ce cas de figure, l'agitation moléculaire est donc bien le produit de la chaleur. Par ailleurs, non, cela n'explique en rien le
pourquoi originel de ce phénomène. Encore une fois, nous voilà en face d'une explication limitée, bornée à une échelle limitée : celle de la physique qui n'est d'ailleurs elle-même qu'une science après tout, parmi tant d'autres.
GR 34 a écritjackpot a écritEn fait, il faudrait pouvoir recommencer à rendre compte du monde physique, tel que nous le voyons certes mais aussi tel que vu par un chat ou un aigle ou un poulpe ou tout ce que tu voudras.
Quel intérêt ? La perception du monde par les animaux n'intéresse que l'éthologie.
L'éthologie étudie le comportement des animaux
vus par l'Homme. On ne peut en rien se mettre complètement à la place d'un animal. Cette expérience est impossible. En tout cas pas du temps de notre vivant. Dans une autre vie peut-être, réincarné en animal d'où alors on ne pourra pas alors comprendre la perception du monde par l'Homme...
GR 34 a écritPar contre, il serait bon d'instruire les humains à propos de la sensibilité animale, sur le fait que ces êtres vivants-là ressentent douleurs, stress et autres perceptions, que l'animal n'est pas une marchandise, que le fait de se nourrir des animaux n'est pas pour l'homme un simple acte de nécessité, qu'il y a matière à réfléchir sur les conditions de la mise à mort d'un être doté de sensibilité
D'accord là-dessus. Mais les humains devraient aussi réfléchir à pourquoi, de nos jours, ce besoin de s'entourer de tant d'animaux domestiqués de confort auxquels ils semblent accorder parfois plus d'importance qu'aux humains. Et penser à être un peu plus civiques aussi : par exemple, en ramassant plus souvent les crottes de leur ménagerie en laisses dans les espaces publics.
GR 34 a écritjackpot a écritEn politique, procéder de la même manière : décrire le monde vu par un mollah et le décrire vu par un libertin etc...
Que veux-tu dire par là ?
Le monde peut-il n'être que le résultat d'une description idéologique ?
« N'abattez jamais une clôture avant de savoir pourquoi elle a été construite. » (Chesterton)
Une idéologie c'est justement une clôture, un résultat, le plus souvent réducteur : de quoi ?d'un cheminement de pensées, d'expériences, de vécus, de cultures, plus ou moins complexes : c'est plutôt cela qu'il faudrait prendre en compte plutôt que le choix idéologique final.
GR 34 a écrit les sciences se préoccupent largement des contextes et étendent largement leurs analyses.
Autant que faire se peut mais jamais autant qu'on le souhaiterait pour obtenir des réponses à l'infini des questions posées.
GR 34 a écritEt toutes «grandes questions de l'existence ne sont que le fruit du fonctionnement de nos cerveaux, à savoir et jusqu'à nouvelle connaissance, ce n'est que procédés électro-chimiques entre des édifices formés de chaînes moléculaires
« La véritable ignorance n'est pas l'absence de savoir mais le refus d'en acquérir. » (Popper)
« Les vérités de fait ne sont pas aussi certaines que les vérités de raison : il n'est pas certain que le soleil se lèvera demain. » (Hume)
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side a écritC'est bien parce que je part à la découverte de chose que je ne peux découvrir et dont je constate que je ne pourrais jamais découvrir de telle chose parce qu'elle ne sont pas, et par conséquent ne se trouve nul part, que j'ai une certitude à ce sujet.
C'est comme ça, par exemple, qu'on devient athée.
C'est une recherche qu'il faut poursuivre toujours. Si tu arrêtes, tu es mort.
side a écritMais la physique ne montre pas le monde tel que nous le voyons, mais tel qu'il est.
Il est le même pour un chat, un poulpe ou un homme.
Fixed !
Dire que Platon (qui n'a pas dit que des conneries) aurait pu prétendre cela ! 😛
side a écrit« Le non-être n'est pas », ceci n'est pas une opinion, c'est la définition même qui est contenu directement dans le mot lui-même. Le non-être est ce qui n'est pas.
Une négation n'est pas un néant.
side a écritMon opinion, c'est qu'il n'y a pas de telle chose. le non-être n'existe pas, il n'y en a nul part.
Si je m'en fie à ta ponctuation, tu passes de ton opinion à l'expression d'une vérité qui se voudrait absolue = dogmatisme.
side a écritAdmettre tout et n'importe quoi comme vrai est bien plus nocif à la boutique philo que les certitudes trop dogmatiques.
Surtout à notre époque, dans notre société si prompte aux dogmes relativistes.
Tu confonds doute radical et scepticisme de combat.
Par ailleurs, je n'ai pas de statistiques mais je pense que dans l'histoire de l'humanité, les dogmes relativistes ont causé moins de morts que ceux qui ne l'étaient pas. Je ne crois pas que les agnostiques, au nom de leurs idées et réflexions, aient tué beaucoup plus de croyants que les croyants n'aient tué plus d'agnostiques dans l'histoire. C'est déjà ça. Et je crois qu'on peut le vérifier aisément aujourd'hui de toute façon.
side a écritM'est avis que Marx sait très bien qu'il n'est pas platonicien.
Marx ne pouvait rien savoir de ne ce qu'il pouvait être
malgré lui.
side a écritMarx étant un matérialiste, il est tout sauf un continuateur de Platon.
Il s'inscrit au contraire dans la lignée des penseurs contre-platoniciens
Non. Marx, comme beaucoup d'autres penseurs avant lui, doit ses fondamentaux à des prédécesseurs, dont Platon. Sans Platon, il n'y aurait pas eu Marx. Sans le judaïsme, pas de christianisme. Sans le christianisme pas d'islam. Sans tes parents pas de side. Etc etc...
Pour Marx, je t'en ai déjà parlé. Et voici pourquoi à mon avis :
jackpot a écritSans qu'il n'ait la moindre idée qu'il est quelque part platonicien, sa philosophie de l'Histoire ne commence-t-elle pas par l'évocation d'un communisme primitif, une société « idéale » dans laquelle il n'y avait pas de propriété privée donc pas de lutte des classes ni d'Etat pour assurer la domination d'une classe dominante et l'exploitation de l'homme par l'homme ? Arrivant ensuite « la chute » avec l'apparition des premières formes de propriété privée, donc les premiers conflits de classe ... Puis, dans un long processus coûteux et douloureux, (la lutte révolutionnaire etc...) , le retour à l'origine perdue, le mirage du communisme idéal, d'une société sans classe ? Près de 25 siècles après Platon, Marx est, quelque part, un élève -et même : un très bon élève- de Platon !
Difficile à avaler peut-être, on peut le comprendre car on porte tous en nous des origines dont on veut se débarrasser pour mieux penser exister en tant qu'être unique. Mais, au fond, on n'est rien que le produit relatif de ce qui nous précède, même quand on existe en s'y opposant. C'est ce contre-pied qui nous permet de croire qu'on est « original » mais pour qu'il y ait une
contre-pied il faut bien qu'il y ait un
pied , quelque part, au départ.
side a écritEnfin bon, je ne suis pas de ceux qui croient que la vie n'est apparue que sur terre et que le reste de l'univers est vide de toutes formes de vies. Ça me semble parfaitement improbable. Mais, en l'état actuel de ce qu'on sait, ça reste une pure croyance et les individus qui pensent que la terre est le seul écosystème de l'univers ont plus raison que moi à ce sujet ... ou en tout cas au moins autant raison que moi. Parce que y'a quand même de solides raisons de croire que l'univers est tout plein d'écosystèmes différents. A commencer par l'idée que l'univers est infini, ce qui reste une croyance à tout jamais.
A mon avis, la recherche d'un univers
infini entraîne paradoxalement celle d'un
point fixe dans la métaphysique moderne. Est-ce qu'il y aurait un point central de l'Univers ? Non si le point central lui-même est infini. Et on peut aussi imaginer que ce point central se baladerait alors un peu partout. Et puis non, pour qu'il y ait un centre, il faudrait qu'il soit fermé, non ? Si l'Univers n'a pas de centre, donc il n'y a pas de point fixe. Et c'est pas très rassurant tout ça, car : peut-on vraiment se passer de point fixe ? Dieu ? « Dieu est mort » nous dit l'autre.
Et si c'était alors le réseau qui aurait pris la place de Dieu ? Merde alors ! GOOGLE ! Non, pitié !!!! :mad:
Edit : deux petites méditations perso du jour :
1) L'hyper connexion permanente permet-elle vraiment de philosopher ?
2) Peut-on faire confiance à l'intelligence collective ?
Bergson est radical :
« On ne philosophe pas avec quelqu'un, rien ne sort d'une discussion. »
La (vraie?) philosophie ne serait-elle qu'une méditation solitaire où l'on s'objecterait continuellement à soi-même des arguments contradictoires, où l'on serait dans une sorte de dialectique perpétuelle avec soi-même ?
Moi ça ne me suffirait pas d'où l'idée de ce topic. 🙂