Bonjour à tous.
Si il ne devait qu'avoir un seul compte rendu en français sur le noyau, ça serait sans nul doute celui de
Monsieur patrick_g en personne.
En résumé :
# Les nouveautés :
* kmemleak : Détection des fuites mémoires (noyau)
* kmemcheck : Détection des accès à la mémoire non initialisée
* fsnotify : Nouvelle API de notification du système de fichiers
* Kernel-based mode-setting (KMS) pour Radeon
* perfcounters : moniteur de performances
* I/O topology : arrangement physique des blocs sur les périphériques
* Btrfs : améliorations des performances
* SELinux : corrections suite aux dernières failles
# En bref :
* Prise d'empreinte passive dans Netfilter
* ext3 : meilleures performances pour le chargement des ACLs
* ext4 : défragmentation à chaud
* ARM : prise en charge des plate-formes GTA02/Freerunner, ST-Ericsson U300, Palm Treo 680 et OMAP4
* rfkill : désactivation des ondes radios (WiFi)
* 64 To de mémoire vive sur x86_64
* juju : Nouvelle pile firewire/IEEE 1394
* PPS : support des signaux de haute précision des périphériques Pulse Per Second (GPS)
* USB 3.0 fait son entrée
* Blocage du chargement de module dans le noyau
* Optimisation de l'allocation mémoire (pages mémoires)
* gcov : Support de l'outil de profilage
* Implémentation du protocole réseau 802.15.4 (Zigbee)
* Nouvelle API pour les pilotes réseaux
* CUSE : Pilote en mode caractère en espace utilisateur
* Mise en veille ou en hibernation de mainframe IBM ZSeries
Pour ceux qui aiment les chiffres :
Côté statistiques, l'habituel article récapitulatif du site LWN est disponible et on pourra également se reporter au site dédié aux statistiques du noyau Linux.
Pour le noyau 2.6.31, le nombre de patchs était de 10814 au 03 septembre (11984 pour le 2.6.30) ce qui en fait un cycle de développement normal puisque l'habitude a été prise, aux alentours du 2.6.24, d'avoir plus de 10000 patchs dans un cycle.
Le nombre de développeurs ayant contribué au nouveau noyau s'établit à 1151 (là encore c'est stable par rapport aux 1145 du noyau 2.6.30). Le nombre de lignes de codes ajoutées est d'environ 903000 et le nombre de lignes supprimées d'environ 494000 (croissance de 409000 lignes donc pour ceux qui savent compter sur leurs doigts).
Sans surprise, c'est Ingo Molnar qui est en tête de liste des plus gros contributeurs, c'est le reflet de l'inclusion des patchs de perfcounters, avec 277 patchs (2,6% du total).
Côté entreprises les statistiques, toujours difficiles à établir exactement dans ce domaine, oscillent entre 187 et 194 employeurs différents.
Les développeurs travaillant sur leur temps libre restent en tête (16% des patchs), mais ils sont suivis de très près par Red Hat qui approche les 15%.
Une autre mesure très importante est celle des tags "signoffs" qui n'émanent pas des auteurs du patch. C'est en fait un moyen de voir qui autorise ou pas l'entrée du code dans la branche principale. On retrouve dans cette liste tous les responsables des divers sous-systèmes du noyau Linux (les cinq premiers de la liste sont David S. Miller, Ingo Molnar, Greg Kroah-Hartman, John W. Linville et Andrew Morton).
Il est frappant de constater, en dépit de la très longue traîne, que les développeurs d'un tout petit nombre d'entreprises ont ce rôle de "gardiens du noyau". Rien qu'avec Red Hat on a déjà 38,7% des signoffs n'émanant pas de l'auteur. Si on ajoute Novell, on monte a 49,8%.
En prenant les 5 principales entreprises de ces "gardiens du noyau" (Red Hat, Novell, Intel, Google, IBM) on arrive au total à 68,5% des autorisations d'intégration de patchs.
Au bilan global nous avons donc une version 2.6.31 assez "typique" et une confirmation de la robustesse du mode de développement actuel.
Remarquez que le noyau, est le premier au monde à supporter l'USB 3.0. Aucun support n'est à l'ordre du jour du côté de chez Micrososft.
Une fois n'est pas coutume, c'est bien cette version 2.6.31 que vous retrouverez dans Ubuntu 9.10 Karmic Koala. Habituellement on se contente de l'avant-dernière version du noyau.
Toutefois, on apprend que Brad Spengler, aurait à nouveau mis le doigt sur une faille dans cette version. La faille se situe au niveau de
perf counter et ce malgré les corrections apportées à SELinux. C'est encore une fois le mode
unconfined_t qui permet ce contournement. Ce mode est utilisé par des applications ne pouvant pas être confinées dans SELinux, comme par exemple WINE.
Compte rendu complet en français :
http://linuxfr.org/2009/09/10/25848.html
Faille dans le noyau 2.6.31 :
http://linuxfr.org/2009/09/19/25933.html