Salut à tous,
Je me permets d’intervenir avec la légitimité de connaître quelques auteurs et d’écrire moi-même. Je me permets donc de vous donner mon avis sur la question, en soulignant de deux traits de plume qu’il ne s’agit en aucun cas d’une parole d’évangile 🙂
Tout d’abord le véritable secret de l’écriture (et de la création en général) : l’outil n’est pas l’œuvre. Avoir les bons outils peut aider à écrire, mais ce ne sont pas eux qui feront le boulot. On peut écrire un bouquin parfaitement médiocre avec la crème des logiciels de traitement de texte comme on peut pondre le chef-d’œuvre de la décennie sur de simples feuilles. Heureusement, les auteurs n’ont pas attendu l’avènement de l’informatique pour écrire et, juste pour le mentionner, Harry Potter a été écrit à la main dans des cahiers d’écolier.
Ceci dit, je ne suis pas moi-même un puriste moine copiste, mais plutôt un opportuniste. Voici ce que j’utilise pour chaque étape :
1 - Les idées
Quand je suis « offline » rien ne remplace à mes yeux un bon vieux Moleskine. Lorsque je suis connecté, j’utilise Evernote (
https://evernote.com/intl/fr/evernote/), qui est très polyvalent et multiplateforme… sauf sur Linux. Mais sa version sur navigateur est tout à fait utilisable.
2 - Le premier jet
Hors connexion je reste adepte du cahier ligné et du stylo tout bête (y allant souvent je recommande le cahier d’école grec, ligné au format A5, mais c’est un choix perso 🙂. Sur l’ordi, après moult essais et tâtonnements, je suis resté sur Focuswriter (
http://gottcode.org/focuswriter/) un traitement de texte minimaliste. Pour moi il rassemble tout les avantages que j’attends d’un tel outil ; simple, configurable à souhait, possibilité de créer ses thèmes (bon pour le repos des yeux), multiplateforme et équipé de tous les outils compteurs et statistiques qu’attend quelqu’un qui a besoin d’écrire au kilomètre 🙂
Je sais qu’il existe d’autres solutions qui conviendront mieux à d’autres. À chacun de trouver son chausson pour l’hiver.
3 - La mise en forme
Là c’est mon point noir. Mettre en forme est un boulot qui –historiquement– revient à l’éditeur. C’est de moins en moins vrai, la faute à nos chères machines polyvalentes. Là, j’avoue qu’en dehors des suites Office (Open pour moi), je ne sais pas trop quoi proposer de mieux. Et pour moi c’est terrible. Je ne connais pas d’outil moins ergonomique, moins «user-friendly», moins abscons et indigeste que ces logiciels (qu’ils soient open source ou propriétaire). Je les déteste, je me fais violence quand je dois les utiliser, mais c’est pour le moment un mal nécessaire.
En alternative, il existe les différentes solutions LaTeX, mais même si je commence à m’y mettre, je ne suis pas encore assez à l’aise ni au niveau d’y mettre en page un texte un peu long. Qui plus est, un éditeur attend en général du .doc Ça limite le choix…
4 - L’édition électronique
Ayant fait pour mon propre compte des tests avec mes propres publications, et pour avoir travaillé sur deux anthologies (dont je suis coauteur) qui sortiront directement en ePub, en enfin pour en avoir discuté avec les fondateurs des éditions Walrus, je n’hésiterai pas sur les recommandations à faire : le couple Sigil/Calibre. Le premier (
http://code.google.com/p/sigil/), même s’il est encore au stade de la beta, s’est d’office imposé sur le marché de l’édition électronique comme le meilleur outil dispo. Gratuit et multi-plateforme, en plus, donc parfait 🙂
Calibre (
http://calibre-ebook.com/) quant à lui vous permettra de gérer, convertir vos eBooks et tester ceux que vous génèrerez avec Sigil (même s’il est grandement préférable de tester sur de vraies liseuses, y’a toujours des surprises). De toute manière si vous êtes utilisateur d’une liseuse, vous devez certainement déjà connaître Calibre. Sinon installez-le, vous ne pourrez plus vous en passer 🙂
Cela dit, notez bien : la création d’un livre électronique procède plus de la mise en page classique (un télescopage entre le webdesign et la PAO) que du métier d’écrivain. On peut faire les deux, mais à mon avis on n’excelle que dans l’un (je connais cependant une exception…)
5 - La rémunération
La quoi ? On fait pas tout ça juste pour la gloire ? 🙂
Voilà, je sais qu’il existe un tas d’autres outils satellites. Je pourrai citer en vrac Freemind, utilisé par un copain écrivain pour organiser ses idées (moi j’aime pas du tout), CeltX qui est un très bon traitement de texte, très abouti et complet pour travailler sur des scénarii de toutes sortes (ciné, télé, théâtre, bédé…). Personnellement, à part CeltX à l’occasion dans le cas d’un synopsis, je me contente de la petite liste sus-donnée. Et quand j’ai besoin d’y voir plus clair, je griffonne sur un bout de papier, je sors prendre l’air ou j’en discute avec des potes.
Voilà. Ce n’est que mon propre tour d’horizon. Si quelques pistes peuvent aider, ce sera déjà ça 😉
Bonne soirée et bonne Écriture* !
.Noot
PS - Et je ne vous ai pas parlé du Bépo, mais je vous invite à le découvrir :
http://bepo.fr/wiki/Accueil et
http://www.corlaix.net/vincent/blog/2012/manifeste-pour-le-bepo/
PPS - * Titre d’un excellent bouquin de Stephen King où il dévoile quelques-unes de ses techniques d’écriture. Très anglo-saxon, mais de bons conseils bien motivants pour l’apprenti plumitif.