oliv54 a écritDans la version anglophone on lit ça: (
https://help.ubuntu.com/community/RestrictedFormats)
Ubuntu strives to make all software that meets the licensing terms in the Ubuntu License Policy available. However patent and copyright restrictions complicate free operating systems distributing software to support proprietary formats.
Ubuntu's commitment to only include completely free software by default means that proprietary media formats are not configured 'out of the box'. [...]
En anglais on parle de "commitment", c'est-à-dire d'engagement moral.
Qu'est-ce qui fait que ce serait illégal de distribuer Ubuntu avec des codecs proprio "out of the box", alors que quand on le télécharge au moment de l'installation ça "devient" légal ?
Finalement, est-ce vraiment un problème de légalité ou simplement un engagement moral d'Ubuntu de ne pas imposer de non-libre aux utilisateurs sans leur consentement ?
Je ne veux pas lancer un troll avec des réponses idiotes sur le libre: je veux SAVOIR quelles sont ces fameuses dispositions légales.
Salut,
Comme tu l'indiques, il s'agit surtout d'un engagement moral. Le projet Ubuntu veut rendre accessible l'informatique à tous, avec les mêmes capacités pour tous. C'est d'ailleurs pour ça qu'il n'existe pas de version familiale, axée sur le divertissement par exemple, ou professionnelle, axée sur le travail bureautique par exemple: chez Ubuntu, il n'y a pas de distinction. Il y a une seule image utilisable par tous et pour tous les usages. (Après, chacun peut personnaliser son installation et même créer sa propre image d'installation -- coucou les variantes! 🙂 -- mais en ce qui concerne la variante "Ubuntu", il y a une seule image.)
Sauf que l'image unique pour tous et tous les usages implique que cette même image est destinée à tout le public de partout dans le monde. Y compris les pays où les brevets logiciels sont en vigueur. Ubuntu a fait le choix de ne proposer qu'une seule image, au contraire d'autres distributions. (Par exemple, Linux Mint propose une image sans codec pour formats non-libres pour les USA et le Japon, et une autre image avec ces codecs pour les pays où les brevets logiciels ne sont pas reconnus. C'est un choix qu'a pris Mint; Ubuntu a choisi une autre voie.)
Pour prendre l'exemple du codec pour MP3 (LAME): le code du codec est libre. Mais le problème est la conformité aux licences/brevets entourant le format MP3: dans certains pays (comme les États-Unis et le Japon), les brevets logiciels sont reconnus. Du coup, dans ces pays, oui, il est légal d'utiliser ce codec libre... en autant qu'on paie les royalities. En Europe, le problème ne se pose pas: puisque les brevets logiciels n'ont aucune valeur, chacun peut utiliser ce codec libre sans payer de redevance. Mais Ubuntu est (1) distribué partout dans le monde, y compris les États-Unis et le Japon, et (2) développé par des gens partout dans le monde, y compris les États-Unis et le Japon. Si Ubuntu livrait LAME directement dans la distribution, les développeurs étasuniens et japonais d'Ubuntu et ceux d'autres pays visitant les États-Unis ou le Japon pourraient être confrontés à des peines/des amendes.
Le choix qu'Ubuntu a fait, c'est d'offrir la possibilité d'installer les codecs multimédia dès l'installation. Là est la différence: les codecs ne sont pas fournis par défaut dans Ubuntu. Mais un utilisateur d'un pays où les brevets logiciels n'ont pas de valeur, un utilisateur ayant payé les redevances pour l'utilisation de ces codecs ou un utilisateur se foutant de ces questions de licences/brevets qui font chi*r tout le monde peut (volontairement, avec action consciente de sa part) installer les codecs multimédia.
shindz a écritDidier avait expliqué ici qu'ubuntu peut tres bien activer ses codecs out-of-the-box sans craindre la loi.
Mais en le faisant, toutes les distro basées sur ubuntu qui distribuent ces codecs( Mint par exemple) tomberaient, car celles -ci n'auront plus le droit de le livrer out-of-the-box. Et comme c'est ca qui fait le succes de ces distros ( codecs multimedia) out-of-the box eh bien elles tomberont.
C'est pour empecher cela (que les autres tombent) que Canonical (qui possede la license) livre Ubuntu sans ces codecs.
Ubuntu/Canonical n'a pas payé de redevances pour la distribution des codecs MP3 (sinon, ils seraient inclus de base dans Ubuntu. Et dans cette éventualité, si les distributions dérivées ne payaient pas, elles aussi, les redevances en question, ce sont
elles qui seraient dans le pétrin, pas la Fondation Ubuntu ni Canonical).
Par contre, la compagnie Fluendo a développé un décodeur MP3 dont le code source est sous licence MIT. De plus, elle propose aussi une version compilée de ce codec; par contre, la version compilée est distribuée sous une licence maison non libre. Fluendo a payé les royalities pour être en mesure de redistribuer son décodeur sous forme binaire (si je ne m'abuse, c'est là le gros problème: on ne peut pas redistribuer de codec MP3
déjà compilé sans payer les royalities). Et c'est le choix de Fluendo de distribuer son codec gratuitement.
Fluendo autorise les distributions à inclure son codec binaire directement dans leurs images. Cependant -- encore une fois, j'y vais de mémoire --, Canonical ne voulait pas inclure ce codec par défaut non seulement parce qu'il s'agirait d'un ajout inutile d'un logiciel propriétaire dans l'image de base d'Ubuntu, mais aussi parce que Canonical serait liée par contrat (la licence du codec binaire de Fluendo) à la compagnie Fluendo, ce qu'elle ne souhaitait pas.