Etoma
Marie-Lou a écrit
Aucun de ses collègues ne peuvent l'informer du net ?
Tout à fait. D'ailleurs il peut aussi ne pas savoir lire, et demander à ses collègues de lui faire la lecture :rolleyes:
Faux raisonnement.
Ne pas être au point sur internet --> informer du net (lui apprendre.)
Ne pas savoir lire --> faire la lecture (faire à sa place.)
Reste que la première proposition est totalement différente de la deuxième.
Marie-Lou
pololasi a écritna kraïou a écrit
D’un côté, j’ai des profs qui sont sur des domaines particuliers, tous les gus se connaissent (au niveau mondial), ils sont tous potes, donc quand il y en a un qui sort un truc (ou qui va sortir un truc…) ou qui trouve un article intéressant, ils se le disent. Ce qui fait que le petit étudiant peut faire toute la veille qu’il veut, googler tant et plus, il sera toujours informé après le vieux spécialiste qui a ses réseaux d’info.
Ouaip plus tu es spécialisé, plus ça devient particulier, plus c'est pour happy few.
Et le prof se fait un plaisir de le signaler aux étudiants, mais plus tard, c'est plus rigolo de les envoyer à la pêche d'abord. 😃
Blague à part l'information pointue circule d'abord entre gens au fait de la spécialisation, c'est logique.
Chuis d'accord avec vous mais je ne pense pas qu'un chercheur ait à se tenir à jour uniquement sur le tout petit bout de la sous-branche de la sous-discipline qui l'intéresse prioritairement. Et puis ce n'est même pas vrai pour tous les chercheurs, ceux que je côtoie brasse des thèmes et des notions suffisamment larges pour mériter de savoir comment utiliser le net pour surveiller un peu ce qui est dit dessus.
Etoma a écritFaux raisonnement.
Ne pas être au point sur internet --> informer du net (lui apprendre.)
Ne pas savoir lire --> faire la lecture (faire à sa place.)
Reste que la première proposition est totalement différente de la deuxième.
Tu as juste une lecture différente de «
ne peuvent l'informer du net ». Je la comprends comme « s'appuyer sur les collègues qui eux savent utiliser le net pour être tenu informé des news qu'on y trouve ». Donc « faire à sa place ». S'il s'agissait de lui apprendre, j'vois pas pourquoi ça ne devrait concerner que ses collègues.
Grünt
Marie-Lou a écrit
On n'accepterait pas d'un doctorant qu'il ne maîtrise pas un minimum l'utilisation du Web, ce qui inclut de ne pas être bloqué par une simple page d'accueil de son navigateur. Or, je ne vois pas pourquoi on accepterait cela de la part d'un professeur. Le problème de la « génération » est une explication, pas une excuse.
Je note, pour la prochaine fois qu'on explique un méfait sexiste par des causes sociologiques : les paramètres sociologiques sont des explications aux comportements des individus, en aucun cas des excuses 😛
Marie-Lou
Oui ; enfin de toute façon, à partir du moment où tu as une approche sociologique (donc que si veut scientifique), elle est censée être amorale. « Expliquer » ou « comprendre » un phénomène (et ses acteurs), ce n'est donc en aucun cas l'excuser. Ni condamner d'ailleurs. Ce sont juste deux registres différents (scientifique/moral).
Mais la confusion entre comprendre et excuser est souvent faite. En son temps, Jospin premier ministre avait accusé les sociologues d'excuser les « jeunes de banlieues » délinquants.
Il faut admettre que plus on connait un phénomène, plus on saisit les contraintes qui pèsent sur les individus, plus on comprend leurs croyances, leurs connaissances, leurs représentations, plus on est « humainement » enclin à voir leur responsabilité diminuer, et donc à les excuser. Mais c'est précisément parce que cette tentation est grande que la coupure compréhension/excuse mérite d'être rappelée, soulignée, travaillée…
Bousky
Grünt a écritles paramètres sociologiques sont des explications aux comportements des individus, en aucun cas des excuses
Malheureusement, pour beaucoup de gens, il n'y a pas de différence entre « expliquer » et « accepter » un comportement. Dis que tu
comprends qu'une personne dont les parents ont été tués par un cambrioleur noir alors qu'il était enfant puisse devenir raciste, et tu passes dans la plupart des cas pour les dernier des fachos… (exemple
caricatural choisi au hasard, on peut faire de même dans l'autre sens avec le terrorisme)
EDIT: Ninja'd 🙁
Crocoii
True storie a écritune personne dont les parents ont été tués par un cambrioleur noir
93 !
Bousky
Crocoii a écritTrue storie a écritune personne dont les parents ont été tués par un cambrioleur noir
93 !
???
pololasi
Marie-Lou a écritIl faut admettre que plus on connait un phénomène, plus on saisit les contraintes qui pèsent sur les individus, plus on comprend leurs croyances, leurs connaissances, leurs représentations, plus on est « humainement » enclin à voir leur responsabilité diminuer, et donc à les excuser. Mais c'est précisément parce que cette tentation est grande que la coupure compréhension/excuse mérite d'être rappelée, soulignée, travaillée…
Bourdieu Vs Boudon
A ma gauche la misère du monde à ma droite l'individu a toujours le choix.
Qui va gagner ? :lol:
Crocoii
Marie-Lou
pololasi a écritMarie-Lou a écritIl faut admettre que plus on connait un phénomène, plus on saisit les contraintes qui pèsent sur les individus, plus on comprend leurs croyances, leurs connaissances, leurs représentations, plus on est « humainement » enclin à voir leur responsabilité diminuer, et donc à les excuser. Mais c'est précisément parce que cette tentation est grande que la coupure compréhension/excuse mérite d'être rappelée, soulignée, travaillée…
Bourdieu Vs Boudon
A ma gauche la misère du monde à ma droite l'individu a toujours le choix.
Qui va gagner ? :lol:
Ouais mais même avec une approche à la Boudon on peut connaître ce que je disais. C'est justement parce qu'il s'agit de reconstruire le sens de l'action, qui est issue de choix rationnels, qu'on est amené à comprendre l'individu. Du coup je ne crois pas que ce soit la privilège des approches « à la Bourdieu » que de pouvoir donner l'impression d'excuser.
Вiɑise
ALors oui d'après Boudon on a le choix, mais ce Bou la non plus n'oublie pas d'indiquer à quel point notre contexte social nous influence, du coup même si on peut choisir, c'est tendancieux.
Marie-Lou
En fait c'est la notion même de « choix » qui est à prendre avec des pincettes. Aucun sociologue, que ce soit Boudon ou Bourdieu, ne peut penser que le choix est la pure expression d'un individu libéré de toute contrainte.
D'ailleurs j'avoue être toujours perplexe face à la dichotomie Bourdieu vs. Boudon = déterminisme vs. décisions individuelles. Une décision rationnelle a quelque chose de profondément déterministe. Si l'on prend une des versions les plus étroites de l'individu rationnel, à savoir la TCR (théorie du choix rationnel), on a à faire à des acteurs-calculateurs pesant le pour et le contre, mettant en balance les coûts et les bénéfices. Je vois mal ce qu'il y a de « libre » dans ces calculs-là.
Grünt
Mh, bien vu. La liberté c'est pouvoir faire des choix irrationnels et non-optimaux ? 😛
Ou bien c'est pouvoir changer les paramètres qu'on cherche à optimiser dans nos choix.
Crocoii
Et l'école de Chicago ?
Вiɑise
@ crocoii : développe
@ marie-lou : en effet, je ne trouve pas que les deux Bou s'opposent, mais qu'ils se complètent.
Marie-Lou
@Crocoii
Laquelle ? 😛
Celle-ci ou
celle-la ?
(Ah tiens, apparemment il existe aussi
celle-ci)
@Вiɑise
D'ailleurs ils ont suffisamment de points communs pour être « rejetés » (le mot ne convient pas) par quelqu'un comme Alain Caillé qui voit en eux deux versions de l'utilitarisme (avec une défense des intérêts consciente chez Boudon, inconsciente chez Bourdieu).
@Grünt
Je ne sais vraiment pas. Sous certains aspects, je trouve que la notion de liberté à un côté naïf-cucul la praline, lorsqu'il s'agit de s’interroger sur la « liberté fondamentale » de l'Homme en concevant un individu hors société.
Elzen
Bourdieu, Boudon…
Tiens, l'autre jour, j'étais en train de tailler un bout de bois, et mon pianiste arrive, et il me demande « Voulez-vous me passez ce bout de bois ? »
Alors je lui répond « Lequel des deux ? », parce qu'un bois, ça a deux bouts.
Et lui il me répond « Il n'y a qu'un bout de bois, passez-moi ce bout de bois ».
Alors je lui tends un bout du bois, il attrape, il tire, et il fait « Bah lâchez l'autre bout !
– Vous voyez bien, qu'il y a deux bouts ! »
Et je lui explique que, du coup, on ne devrait pas dire « un bout de bois », mais « les deux bouts d'un bois ».
Et là il me fait « Oui, mais d'abord ça sonne bizarre, on entend “les deux boudins”. Alors on ne sait plus s'il s'agit de bouts de bois ou de bouts de boudins. »
Alors là, je réponds « Ne plaisantons pas ! S'il s'agissait de bouts de boudins, on dirait “les deux bouts d'un boudin” ! »
T'façon, un bout, c'est irréductible : vous prenez le bout d'un truc, vous coupez le bout du truc, il reste un bout au bout du truc.
Vous ne voyez pas ? Bon, c'est peut-être le truc qui vous gêne. Prenons un bout de machin.
Vous prenez le bout du machin, vous coupez le bout du machin, bah vous avez un bout, avec deux bouts, qui tombe, et le machin qui vous reste a bien encore un bout à chaque bout.
Nan, vous ne comprenez pas ? Mais pourtant, ça fait un bout de temps, que je vous le dit !
Crocoii
pololasi
Ca devient le topic des bou bou ici... 😛
pololasi
Marie-Lou a écrit
@Grünt
Je ne sais vraiment pas. Sous certains aspects, je trouve que la notion de liberté à un côté naïf-cucul la praline, lorsqu'il s'agit de s’interroger sur la « liberté fondamentale » de l'Homme en concevant un individu hors société.
Pas idiot mais tu évacues une partie de la philosophie là non ?