mrey68 a écritEt c'est plus que de la simple provocation. Par exemple, est-ce que l'art concerne seulement l'émotion ?
pertinent...
Donc oui, selon l'oeuvre, l'émotion immédiate ne suffit pas forcément. Mais alors que faut-il voir dans le "Carré noir" (ou blanc sur fond blanc) ?
on capte ou pas...moi j'ai du mal..mais si tu as une réponse à ta question, elle m'interresse..
Je pourrais développer du style " " ce carré noir m'est insoutenable puisquil me met face à une interrogation, que ce mur noir me renvoie mon image et donc face à moi même et que ça m'est insoutenable...etc...etc..."" mais bon... ça me semble un peu facile
Je n'ai évidemment pas de réponse, du moins en quelques mots.
Je vais quand même tenter quelques exemples.
Van Gogh était "obsédé" par le jaune. Ce qu'il voulait peindre, c'est LE jaune (c'est lui qui le dit). Tu peux assez facilement peindre du jaune (cf le spectre lumineux), mais LE jaune, c'est quoi ? Alors du jaune, tu peux en trouver partout, dans presque n'importe quelle toile. Mais LE jaune est où ?
Picasso voulait peindre LE portrait de quelqu'un. Pas un portrait parmi tous les portraits possibles. Non ! LE portrait. Donc quelque chose qu'on verrait sous tous les angles possibles en même temps. Ça c'est le côté technique (cubisme). Mais ce qu'il voulait évidemment peindre, c'est la personne toute entière (c'est une question ancienne). Imagine que tu montres la photo de quelqu'un que tu aimes (ou que tu détestes, peu importe) à un tiers. La photo évoque immédiatement le sentiment, chez toi. Mais rien de tout ça chez le tiers. Comment tu fais pour lui montrer (par une image) ces sentiments ? C'est ça le genre de problème pictural que Picasso se proposait de résoudre (ma présentation est naïve, bien sûr).
Et dans la foulée (historique) on peut se demander ce qu'est LA peinture. Une réponse possible, c'est ça (à regarder dans l'ordre) :
http://static.skynetblogs.be/media/39530/036_eb7178944c7f832cb1b3b0d2ba193dc6.jpg.150.150.jpg
http://www.kandaki.com/CM-art-mini/Malevitch03v.JPG
http://static.skynetblogs.be/media/39530/309_8e657a68d42587963acd057ec9de34de.jpg.150.150.jpg
Duchamp, lui, propose que la peinture (ou plus généralement l'art), c'est ce que l'artiste définit comme tel et qu'on retrouvera dans un musée. D'où
La fontaine (un chiotte signé posé d'une certaine manière) ou ses nombreux ready- mate... Là encore, c'est un peu caricatural, ce que je dis.
En conclusion, je dirais que derrière tout ça, il y a toute une philosophie, une compréhension du monde... Et ça a toujours été comme ça : au Moyen-Age, le paysage ça ne voulait rien dire (pour personne). Il a fallut que des peintres, - la transition se voit très bien par exemple entre Bosh et Breughel -, peignent des paysages
d'après nature pour que la notion de paysage naisse. Et aujourd'hui, quand on regarde un paysage (réel) et qu'il suscite des émotions, c'est parce que des peintres ont commencé par le voir de cette façon et que ça nous a été transmis. Un homme médiéval, devant un col enneigé, n'avait qu'un commentaire : on ne passe pas pour l'instant, faut attendre qu'il y ait moins de neige ! Il n'y voyait pas un magnifique paysage (notion encore une fois totalement inconnue à cette époque).