pololasi a écritPrendre le temps de se poser et de réfléchir a ce dont on a réellement besoin ce n'est pas si compliqué, mais ça exige une remise en question et ça ce n'est pas évident pour tout le monde.
Prenons un exemple, le traitement de texte.
Il y a 25 ans, j'utilisais
semword sur mon amstrad 6128 (128 Ko, kilo-octes de ram). Ça tenait sur une disquette de 178 Ko par face et ça fonctionnait un peu comme du html : pour faire des italiques, par exemple, il fallait ajouter une balise à la main.
Avec ça et ma petite imprimante à aiguilles, je faisais des lettres dernier cri ! Et j'ai même obtenu une mention bien pour un dossier de création d'entreprise (avec prévisionnels et
tutti quanti) que j'avais fait avec ça pour une copine qui passait un BTS commercial...
Bien sûr, je ne regrette pas trop ce traitement de texte. Néanmoins, quand je fais le compte de ce que j'utilise aujourd'hui d'un traitement de texte genre libreoffice, force m'est de constater que pour moi, il y a là-dedans 90% de gadgets inutiles. Certes, les polices proportionnelles sont beaucoup plus agréables à lire que les polices fixes dont disposait semword. Certes, le
wisiwig, qui tient d'ailleurs davantage à l'existence des fenêtres, est beaucoup plus confortable pour l'écriture que les 80 (125) colonnes de semword. Certes, la possibilité d'utiliser des modèles est un gain de temps évident. Etc.
Mais fondamentalement, une lettre reste une lettre et de mon point de vue, les mises en formes sophistiquées viennent rarement à la rescousse du contenu mais au contraire le noient assez rapidement. A titre d'exemple, personne n'aurait l'idée d'envoyer ça,
http://forum.ubuntu-fr.org/viewtopic.php?pid=12448251#p12448251, enfin je l'espère pour lui ou pour elle, à Pôle Emploi, ou plus généralement pour dire des choses "importantes" (en l'occurrence ce n'est pas une critique du post en question mais seulement du genre de chose qui convient peu à une lettre de mon point de vue).
Où veux-je en venir ?
A la question du choix d'un traitement de texte qui me conviendrait aujourd'hui. En gros, celui qui disposerait du menu de cette zone de saisie (celle du forum), avec en moins les balises "quote", "code", "video", "documentation", "émoticones" et en plus, la possibilité de changer de police de caractère et celle de définir des styles simples. J'ai songé à abiword, par exemple. Mais, quand je lis ceci (
http://www.abisource.com/help/fr-FR/howto/howtoword.html :
Si vous rencontrez des problèmes, demandez à l'utilisateur de Word d'enregistrer le document au format Rich Text Format (.rtf)
C'est malheureusement rarement possible et il se trouve que beaucoup de documents sont au format m$ word. Et ça signifie que je vais être "obligé" d'utiliser plutôt libreoffice-writer (ou analogue), c'est-à-dire un logiciel de plus de 30 Mo sans compter libre-office-base et tout le reste pour que libreoffice-writer fonctionne. Au bas mot 300 fois plus que semword ! Et évidemment les ressources qui vont avec...
Contre-exemple.
Les langages de programmation. Ils sont tous conçus avec un interpréteur ou un compilateur et des bibliothèques souvent énormes dont on incorpore dans ses programmes juste ce dont on a besoin.
Rien n'empêcherait,
a priori, de concevoir un traitement de texte (ou n'importe quel logiciel en général) un peu sur le même principe : un module de base qui assure les fonctions essentielles (un peu ce que j'ai défini plus haut mais il faudrait bien sûr y réfléchir davantage que je ne l'ai fait) et un système de modules spécifiques à chaque usage que l'on pourrait installer d'une manière simple et conviviale en fonction de ses besoins particuliers.
Où est le problème ? A mon sens, c'est la course effrénée à l'innovation, motivée par une concurrence acharnée, - donc finalement des histoires de fric, tout simplement -, qui "oblige" chacun à proposer sans cesse "plus" que ce qu'est capable de faire le logiciel de la concurrence... Que ça ait la moindre utilité réelle est parfaitement secondaire : c'est juste un argument de vente (en plus indirectement liée, puisqu'il convient d'adapter sans cesse le matériel au logiciel et réciproquement) ! Et c'est généralisable à toutes sortes d'autres choses que les logiciels...
"Prendre le temps de se poser et de réfléchir à ce dont on a réellement besoin ce n'est pas compliqué". En effet ! Mais trouver ce qui se borne à satisfaire ce dont on a réellement besoin, c'est une autre paire de manches !