Juste pour dire quelques petites choses. D'avoir je suis d'accord avec faustus, euh, temp000 sur les mesurettes : pour amuser la galerie, elles sont très bien, mais elles ne vont pas plus loin. Surtout, elles ont l'avantage de ne rien remettre en cause sur le fond. Des hochets. Il en va de même de beaucoup de choses. Par exemple, j'ai du mal à voir en quoi le bio est opposé à l'agro-alimentaire, d'un point de vue purement marketing, on peut tout-à-fait concevoir le bio comme un « produit » ou un « label » qui s'adresserait à une certaine « catégorie socio-professionnelle », sans qu'au passage, les bénéfices du bio sur l'environnement soient démontrés le moins du monde (surtout pas si l'acheteur bio va acheter, dans son magasin bio, une mangue bio brésilienne). Le bio, c'est juste un produit, une marque. Mais cette marque s'accommode très bien du système économique actuel.
On a la même chose pour les charlatans divers et variés des médecines douces et autres homéopathie : ils vendent des produits inefficaces, mais ils le font en se présentant comme des opposants à l'industrie pharmaceutique. Les acheteurs se font avoir sur le produit, mais en plus, ils se croient « rebelles », parce que cette opposition à « big pharma » est présentée comme un argument de vente en soi. L'objectif des laboratoires Boiron et autres n'est pourtant pas différent, fondamentalement, de celui de l'industrie pharmaceutique : faire du fric. Comme « big pharma » a la haute main sur les traitements qui marchent, ces autres boîtes vont simplement s'adresser à une autre fraction de leur clientèle potentielle, c'est tout. Il n'y a rien d'éthique là-dedans, parce que si il y en avait, personne ne vendrait d'homéopathie.
Enfin, un petit truc sur les abeilles : oui, certains pesticides ont un effet délétère (relativement limité) sur cette espèce, mais la disparition des abeilles a clairement des causes diverses, virus, parasites jouent aussi un rôle. Sur les abeilles, ont peu lire
ces trois articles du blog Sciences², par exemple.
En tout cas, j'ai tendance à penser, moi, que ce discours moraliste-là ne vaut rien :
lawl a écritCertain ne peuvent pas mais dans ceux qui peuvent ils ne veulent pas je suis désolé certain oublié l'adage :
"je n'ai pas les moyens d'acheter bon marché"
Puis quand on voit des familles équipé tout higt tech avec deux crédit voiture pour avoir des voiture neuve j'en passe et des meilleurs je me dit qu'on ne vit pas dans le même monde et pourtant je me considère dans la partie des privilégiés en France !
Alors oui les bas salaire trop bas ok mais une bonne majorité des con-sommateurs est aussi fautive !
Quand je lis ça, j'ai tout de suite envie d'aller m'acheter un 4×4, juste par esprit de contradiction. Ce discours est absolument contre-productif, je l'entends et le lis partout, et, franchement, il m'énerve. Il est totalement anti-politique ! Les gens sont aliénés, peut-être (et pensez surtout pas être meilleurs que les autres, tous lecteurs du monde diplo que vous êtes, nous le sommes tous), mais tenir ce type de discours ne va pas les libérer de cette aliénation, loin s'en faut. En fait, la principale qualité de ce discours, c'est de faire croire à celui qui le tient qu'il est meilleur que ceux auxquels il s'attaque. Sauf que non, celui qui tient ce discours ne vaut pas mieux. Peut-être qu'il ne va pas acheter de 4×4, mais il va céder à d'autres sirènes consuméristes, qui auront un vernis intello, mais rien si on gratte un peu (au hasard, les médecines douces).
J'ai tendance à penser que le savoir est un pouvoir, et force m'est de constater que si l'adhésion aveugle à ce système procède d'une ignorance, une certaine critique de ce système, qui s'accompagne souvent d'un certain mépris de classe envers le prolétariat, ne vaut à mon sens pas mieux. D'abord parce que c'est une critique très limitée du système, même pas politique en fait « affective ».
P.S.: j'ai fait un post assez long pour répondre à certaines élucubrations franchement choquantes de 6steme1, mais comme je ne voulais pas être celui qui a fait fermer le fil, je l'ai effacé.