kastus a écritMais replaçons nous dans le contexte de l'époque. Pour qui est subjugué par Mitterrand il va voir quoi ? Ce bilan :
- nationalisation des 36 principales banques de dépôt, et des grandes industries : Alcatel-Alstom, Saint Gobain, Péchiney, Thomson, Rhône-Poulenc….
- abolition de la peine de mort
- 5ème semaine de congés payés
- retraite à 60 ans,
- passage à la semaine de 39 heures (première réduction du temps de travail depuis 1936)
- hausse du SMIC de 10 %, et du minimum vieillesse de 20 %,
- abolition de la cour de sureté de l'Etat
- création de l'impôt sur la fortune, (créé en 1982, abrogé par la droite en 1986, rétabli en 1988) !
- création du RMI,
- légalisation des radios libres locales,
- lois Auroux sur les droits des travailleurs : droit d'expression des travailleurs sur leurs conditions de travail, obligation de financement des comités d'entreprise, droit de retrait pour les salariés en cas de danger.
- écolos avant l'heure : loi littoral (janvier 1986) et la loi montagne (1985).
- abolition du délit d'homosexualité.
Soit...
kastus a écritEvidement je suis d'accord avec le virage de 83 c'est un fait.
...Que tu expédies en une phrase sans donner le détail du virage 100 % libéral accompli à partir de cette année-là (et qui marque la fin de la participation des communistes au gouvernement en 1984.) Je ne vais pas te l'imposer mais on pourrait aussi établir une longue liste des mesures libérales décidées par Mitterrand à compter de 1983 et jusqu'à la fin de son deuxième mandat en 1995. Je ne dirais pas qu'il a "délibérément trahi" son idéologie de départ, il a été confronté aux dures réalités du pouvoir et à un choix douloureux à faire (disons en étant gentil : alignement sur les standards économiques de l'époque...comme si c'était la seule alternative possible, ce qui est clairement contestable, à mon avis.)
Autre chose aussi et qui me paraît capitale : c'est à partir de la période mitterrandienne que les socialistes ont commencé à se couper de leurs bases les plus populaires (les ouvriers, les petits employés, les précaires...) On sait aujourd'hui de quel côté est passée toute cette base électorale qui ne considère plus le PS et ses affidés comme un parti pouvant connaître ses réalités et être en mesure de solutionner ses problèmes et qui, à bien des égards, les a trahis.
kastus a écritoleg a écritQuant à son passage dans le gouvernement Jospin en tant que Ministre délégué à l'enseignement professionnel, on ne peut pas dire qu'il ait été marquant alors qu'il y avait (et qu'il y a toujours) tant à faire dans ce domaine (à ce sujet, moi qui suis souvent énervé par les comparaisons avec l'Allemagne dans beaucoup d'autres domaines, là j'accepte celle-ci : en Allemagne la formation professionnelle, c'est quelque chose. En France, on a plusieurs décennies de retard.)
Ce passage me parait hors de propos. En quoi l'efficacité relative d'un ministre à son poste est-elle un signe de la sincérité de son engagement politique et de sa cohérence idéologique au fil du temps ?
Moi j'y vois un hiatus bien gênant entre son énergie inlassable (en tout cas telle qu'il en fait montre aujourd'hui) et ce qu'il fait quand il est réellement au pouvoir. Un autre exemple déjà plusieurs relevé par plusieurs observateurs : son manque actuel d'assiduité et d'engagement au Parlement européen. Il est pourtant assez grassement payé pour y jouer un rôle tout autre qu'on attendrait de lui à ce niveau-là.
kastus a écritoleg a écritAs-tu eu l'occasion de noter le point de vue qu'il a développé à propos des questions qui lui ont été posées sur le Tibet dans l'émission des Paroles et des Actes ?
Bien sûr que je l'aie notée. Je crois que tu t'arrêtes à l'analyse basique de ce petit moment d'une émission. Sur la forme, la question est un piège.
Mais sur le fond (que tu expédies toi-même d'un revers de main), non la question n'est pas un piège, c'est une vraie question qui pose un vrai problème.
Sur cette question, je t'invite à lire cet article synthèse (il n'est pas trop long) qui résume les réponses faites par les candidats aux élections présidentielles de 2012 au sujet de la question tibétaine et à examiner la position plutôt personnelle de Mélenchon à ce sujet et ne reflétant pas exactement l'opinion de tous ses "camarades" communistes.
Candidats à la présidentielle 2012 face au Tibet
A l'occasion des élections présidentielles, SFT-France et un grand nombre d'associations françaises qui militent pour la cause tibétaine ont, à l'initiative d'International Tibet Network, interpellé les candidats et/ou formations politiques sur la situation au Tibet à travers des courriers. Nous faisons ici une synthèse éventuellement commentée des réponses que nous avons reçu.
(....)
-Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) n'a pas encore répondu à notre courrier (ni le Parti de Gauche). Celui-ci s'était fait remarqué depuis 2008 en tenant des propos particulièrement hostiles à la cause tibétaine : braqué sur la personne du Dalaï Lama et des religieux, il dénonce un projet "théocratique". Cette position lui est régulièrement rappellée par les journalistes, qui souvent eux-même déforment la question dans le but dans un faire un simple objet polémique (ce que nous avions dénoncé ici).
Monsieur Mélenchon déclare n'avoir "aucune tendresse pour le régime chinois", mais énonce des arguments fallacieux (historiques, politiques) qui semblent avoir directement été dicté par l'Ambassade de Chine.
Cependant, d'autres composantes du Front de Gauche ont une attitude bien plus ouverte (sans être pleinement satisfaisante) sur le Tibet et nous ont rencontré, comme le PCF (voir notre compte rendu ici).
Nous pouvons donc constater qu'au sein du Front de Gauche, la question tibétaine ne peut se résumer aux positions caricaturales de Jean-Luc Mélenchon qui continue à distiller le mensonge issu de la propagande chinoise que les tibétains en exil viseraient à rétablir une "théocratie" (pour rappel, nous avions déjà évoqué la question ici).
Nous avons noté que le "Monsieur économie" du Parti de Gauche et proche de Jean-Luc Mélenchon, Jacques Généreux, a réaffirmé sur France Culture "qu'il "avait toujours soutenu la lutte du Peuple Tibétain" (
http://www.dailymotion.com/video/xpvevs_les-matins-jacques-genereux_news?start=6#from=embed, entre 28.30 et la fin). Il y a donc une absence d'unité et une clarification à avoir avec le Front de Gauche sur la question du Tibet, si toutefois ils cherchaient une position unitaire sur ce sujet.
Totalité de l'article :
http://www.tibet.fr/site/evenements.php?itemid=17923
kastus a écritComme si un parti comme le PCF pouvait se laisser imposer son candidat aux présidentielles sans discussion. Comme si un événement comme la marche de dimanche dernier avait été décidé comme ça à l'arrache par un seul homme sans discussion préalable. C'est hallucinant de croire que cela est possible.
C'est pourtant ce que 3 députés communistes interviewés séparément expriment clairement en "on" dans une séquence diffusée en présence de Mélenchon dans l'émission "Des paroles et des actes".
kastus a écritQuant à l'épisode de la diffusion d'images volées à DPDA où il parle des communistes, je ne comprend pas qu'on puisse se laisser berner par ces méthodes de pseudo journaliste voyous. De quels communistes parle Mélenchon dans un bout de conversation extrait de son contexte ?
Personnellement, je n'aime pas non plus les caméras cachées et cette façon de recueillir du "off".
Mais parfois quelques secondes de "off" en disant plus long sur l'état d'esprit d'un personnage que 30 mn d'un discours langue de bois bien huilée. Par ailleurs, tout homme public qui s'expose en public doit savoir qu'en 2013, tout ce qu'il dit, que ce soit en "off" ou en "on" est susceptible d'être recueilli par le téléphone portable ou le micro du premier amateur venu.
Quand on se sert avec autant de brio et de manipulation des médias comme le fait Mélenchon (tout en se permettant de les exécrer quand ça l'arrange) , quand on est un si bon client des médias (car il fait de l'audimat, c'est clair !), on doit s'attendre un minimum à ce que les médias lui rendent aussi la politesse, le manipulent aussi et ne lui déroulent pas qu'un tapis rouge non bordé d'épines.
Par ailleurs, les méthodes rhétoriciennes de Mélenchon sont elles aussi des procédés très contestables quand il se permet de parler de "charia bouddique", de "salopards" etc etc
Non, on ne va quand même pas faire de Mélenchon une victime des médias !
kastus a écritUn doute légitime doit subsister sur ce genre de personne et la vigilance est de mise.
Je vois que tu me rejoins sur ce point.
kastus a écritMais je note un tendance qui s'accentue à le diaboliser et je me demande dans quel but... enfin non je ne me demande pas en fait.
Il se diabolise lui-même, il terrorise et il est terrorisant. Voilà ce qui m'inquiète.
En tout cas disons plutôt qu'il est devenu tel il y a peu : disons ces 4 ou 5 dernières années. Car il n'était pas comme ça avant. Je t'invite à visionner cet extrait (5:58 mn) de l'ancienne émission "Ripostes" (je ne suis pas arrivé à trouver la date de cette émission, je suppose que c'était vers 2004/2005 ?) où on le voit confronté à Lellouche.
A cette époque, c'est Lellouche qui nous fait du Mélenchon (du Mélenchon 2013), coupant la parole sans cesse, éructant sans cesse et c'est Mélenchon que l'on voit extrêmement mesuré et même sans réaction quand Lellouche le traite à plusieurs reprises de "pauvre type" de "minable" . Lellouche qui ajoute que "si on était au XIX ° il le provoquerait en duel et qu'il le flinguerait !" Mélenchon lui a reproché juste avant d'être aligné sur le statut de la CIA, ce qui fait sortir Lellouche hors de ses gonds.
http://www.youtube.com/watch?v=uOBhIbxnw3c
J'imagine mal un Mélenchon version 2013 se faire traiter de "pauvre type" et de "minable" dans un débat télévisé actuel. Quelle est donc la véritable nature de Mélenchon ? Là aussi, je vois mal la constance et la cohérence dans ces façons si différentes de se comporter et de réagir.
kastus a écritSon programme me plaît.
Oui, moi aussi. Je l'avais lu attentivement en 2012, je l'avais trouvé très complet (avec de nouveaux volets intéressants en matière d'écologie, notamment) et autrement plus consistant que celui du PS. Et, je le répète, j'avais voté pour ce programme au premier tour des dernières élections présidentielles.
kastus a écritil le défend bien ...
Là, j'ai de sérieux doutes. Je dirai oui, incontestablement d'un côté et non de l'autre, le non l'emportant de plus en plus dans ma perception intime du personnage. Et je pense qu'il commence plus à desservir qu'à servir la cause qu'il est supposé défendre. Mais bon, ce n'est que mon avis.