Le lobbyisme MS fonctionne a donf mais cela fait des vagues
Enseignement : controverse sur la participation de l’Inria au lobbying des éditeurs de logiciels propriétaires
Open Source : L’Inria a signé avec l’Afdel et le Syntec numérique une lettre à la ministre de l’Enseignement supérieur, contre la priorité aux logiciels libres dans le projet de loi qui revient demain à l’Assemblée. Cette participation du laboratoire de recherche publique fait polémique.
Dans le même sens, un chercheur en informatique travaillant dans un institut Inria (très actif dans la lutte contre les tentatives d'introduire en Europe le brevet logiciel), François Pellegrini, a réagi hier sur son blog.
Il note d’abord que la présence de l’Afdel est normale: "Cette ‘association professionnelle’, dont l’un des sept membres fondateurs est Microsoft France, s’est toujours plutôt apparentée à un lobby, en prenant systématiquement position en faveur des intérêts de cet éditeur dans les débats publics ; celui-ci n’y fait donc pas exception. L’éducation est un marché énorme pour Microsoft, car c’est l’occasion pour cet éditeur de sensibiliser un vaste public à ses produits et de se constituer ainsi à peu de frais une ‘clientèle captive’ de plusieurs millions d’usagers, renouvelée chaque année."
De même estime-t-il que la signature du Syntec numérique "n’est pas surprenante non plus, car on y retrouve en fait les mêmes acteurs", et "la gouvernance du Syntec est définie par ses membres les plus influents et donc s’oppose parfois à l’intérêt de la majorité de ses membres, qui servent de caution à des actes qui leur sont contraires. La présence au Syntec numérique d’un ‘comité open source’ est un bon révélateur d’un tel phénomène : il n’a même pas été consulté sur ces questions."
"La signature du PDG de l’Inria est, en revanche, bien plus surprenante. Tout d’abord, parce que si cet institut a vocation à faire entendre sa voix sur les questions relatives à l’innovation, les politiques d’achat de l’éducation nationale le concernent somme toute fort peu.
Ensuite, pour travailler au sein d’un institut Inria, je peux affirmer qu’aucun débat n’a été conduit en interne, parmi les chercheurs de l’Institut, sur l’opportunité de cette action. En revanche, il circule depuis hier, sur les listes de diffusion internes, un message des syndicats qui déplorent le fait qu’ils n’aient aucunement été consultés sur la question. Tout laisse donc à penser qu’il s’agit d’une décision individuelle du PDG, qui serait somme toute possible à titre personnel."
Une réponse des syndicats en cours
Selon Numerama, "les syndicats SNCS-FSU et SNTRS-CGT, qui représentent les personnels de l'INRIA, préparent une réponse qui vaut défiance envers le président de l'INRIA. ‘Cette initiative n'a fait l'objet d'aucune concertation au sein de l'institut et nous sommes choqués par l'implication de notre institut à une telle action de lobbying’, dit le projet de courrier, qui pourrait être accompagné d'une pétition. "Nous rappelons que l'INRIA a un rôle d'expertise pour le législateur et le gouvernement mais n'a pas à prendre parti pour un modèle économique ou un autre, cette question n'étant pas dans le domaine de ses compétences.’"
Le projet de loi sur l’enseignement supérieur sera examiné demain en seconde lecture par les députés. On verra si comme pour l’école le gouvernement plie devant la menace de contentieux juridiques brandie par les éditeurs propriétaires.
Quels sont les partenaires stratégiques d'Inria ?
Les partenaires stratégiques actuels d’Inria sont :
Alcatel-Lucent,
ST Microelectronics,
EDF,
Microsoft Research
France Telecom – Orange Labs
Bull
Andra
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