ginette a écritToujours pareil: Pourquoi untel serait accusé de sexisme et pas un humoriste?
Je pense qu'il y a une dimension très importante, qui est l'omniprésence de l'« humour » sexiste.
Ce que Desproges, Coluche et compagnie ont de particulier, c'est qu'en temps normal, on ne l'entend pas raconter ses blagues à longueur de journée. Quand on va écouter un humoriste, on se place dans un cadre particulier, différent de la vie de tous les jours.
Tiens, par exemple, je suis allé, récemment, à un spectacle de Sophia Aram dans lequel elle dézinguait allègrement les trois religions du livre ; je suis à peu près certains qu'il y avait, dans la salle, des gens assez susceptibles sur ce plan-là en temps normal, mais qui, parce qu'ils étaient venus spécialement, parce qu'il y avait l'atmosphère de la salle de spectacle, ont trouvé ça drôle.
Lorsque l'humour sexiste (ou raciste, ou autre) tel que pratiqué par l'individu lambda, dérange, c'est, me semble-t-il, bien souvent parce que l'auditoire se retrouve en situation de « fumeur passif », qui n'a rien demandé mais se prend la fumée dans la tronche.
À mon sens, et abstraction faite du talent, Desproges peut se permettre de faire certaines blagues précisément parce qu'il est humoriste, que c'est son rôle de le faire, et qu'on est allé le chercher pour ça. Mais quand bien même ce serait Desproges lui-même, et s'il s'agissait de ses meilleures blagues, à longueur de conversations ou dans des circonstances non-adéquates, je pense que n'importe qui finirait par lui demander de la boucler.