shindz a écritpeut-être que c'est nous les utilisateurs qui sont plutôt ingrats ?
Moi quand je presente Ubuntu aux gens, ils sont surpris que ce soit gratuit. La gratuité du libre nous empecherait-elle de reconnaitre à sa juste valeur les efforts fournis par certains groupe de l'open source ?
personne ne se plaint de Red Hat qui nous oblige à acheter sa version desktop ( ne me parler pas de prendre Fedora comme alternative) et pourtant c'est de l'open Source... et dire que certains vantent meme le succes economique de Red Hat. ( je n'appelle personne à se plaindre chez red hat )
On a été trop habitué à recevoir gratuitement au point d'oublier que celui qui nous donne gratuitement à besoin de vivre aussi.
Sur le principe, ce que tu dis est assez juste. Personnellement ça ne me dérangerait pas de devoir payer une copie de ma distribution pour la soutenir. À un prix relativement raisonnable évidemment, ce qui pose alors la question de savoir ce qu'est un prix raisonnable. Sûrement pas le même pour un bénéficiaire du RSA que pour un milliardaire, même se voulant bienveillant comme Mark Shuttleworth.
Mais ce n'est pas parce que la distribution de GNU/Linux que j'ai choisi d'utiliser est gratuite que je me sens pour autant ingrat, dans la mesure ou d'abord je n'attends pas que sa diffusion devienne payante pour lui donner des sous de temps en temps et qu'ensuite tout ne se résume heureusement pas à l'argent dans la vie.
Par exemple, on peut aussi manifester sa reconnaissance en aidant à corriger des bugs, en éditant ou traduisant de la documentation, en aidant les utilisateurs dans les forums, en proposant des thèmes graphiques, en faisant la promo de la distribution autour de soi, en l'installant chez d'autres personnes et en leur en assurant la maintenance. Et tout ceci est bien souvent gratuit également. Or, même si on aime le faire (comme le développeur aime développer) c'est du travail aussi.
D'ailleurs, si on y regarde de près, l'ensemble des utilisateurs qui font tout ça (ou qui contribuent au développement lorsqu'ils le peuvent) représente une masse de travail énorme que les devs, ou autres personnes à l'origine de la distribution, ne pourraient peut-être jamais s'offrir.
Bien sûr, sans le travail des devs la distribution n'existe pas. Mais sans communauté elle n'existe pas non plus (au sens où elle avance au ralenti et reste anecdotique). Et puis personne n'a forcé les devs a faire du libre et à mettre gratuitement le fruit de leur travail à disposition. Donc si la plupart des distributions GNU/Linux ne sont pas payantes, c'est peut être que leurs initiateurs sont aussi conscients de tout ça.
Au-delà de ces problématiques se pose ensuite la question de la valeur du travail. Quand tu vois que certaines boîtes peuvent payer des millions d'euros pour un logo qui prend maximum une journée ou deux à réaliser (et encore je compte large) ou pour un site web qui est autrement moins compliqué à développer qu'une distro GNU/Linux, ça pose question. Rien que rédiger ou traduire certaines documentations, parfois, cela représente davantage de temps de travail et pas forcément moins de compétences.
Après il est vrai qu'une distribution ce n'est pas que du travail de développement et une communauté d'utilisateurs. Ce sont aussi des serveurs à faire tourner, de l'électricité à payer… Mais là aussi les utilisateurs peuvent aider, en créant des miroirs de téléchargement par exemple.
Bref, la question ne se résume pas pour moi à « faudrait voir à payer les devs sinon c'est de l'ingratitude ». C'est beaucoup plus complexe que ça et le modèle du logiciel libre permet en outre bien d'autres solutions que le paiement d'une copie de la distribution. On le voit bien avec Canonical d'ailleurs qui, malgré certains choix de rentabilisation que je suis le premier à contester, assure et a toujours assuré qu'Ubuntu resterait gratuite («
The Ubuntu Promise - Ubuntu is free. Always has been and always will be. »).