Ayral a écritJe te trouve bien hautain avec des airs supérieurs. En fait de charabia, ce que j'ai lu à propos de Castoriadis est illisible à moins d'être familier de l'épistémologie, l'anthropologie, la politique, l'économie, l'histoire, la psychanalyse. ça n'est pas à la portée du premier électeur venu.
Parce que c'est toujours la même rengaine. Il y a en un qui arrive et qui nous explique que la démocratie c'est tirer au sort des élus (sic). On garde le même système, députés, présidents, sénateurs, ... en remplaçant juste la méthode de sélection de ceux qui ont le pourvoir. Et j'ai pas l'impression que ces personnes n'ont la moindre idée, ou ne serait-ce qu'un jour s'être intéressé à ce qu'est une démocratie.
Pour rappel, une des définitions de la démocratie c'est le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Donc de facto, élire des personnes, c'est anti-démocratique, c'est usurper le pouvoir du peuple au profit d'une caste de dirigeants. On appelle ça une oligarchie, le pouvoir d'un petit nombre, ils se font démocratie entre eux et imposent leurs choix au reste de la population.
Pour faire simple et dans les grandes lignes, ce que moi je considère comme démocratique et qui n'est qu'un simple canevas, du fait que forcément dans une démocratie, ce n'est pas moi qui décide et impose ma vision, mais c'est l'ensemble des citoyens d'une circonscription, d'un département ou d'une nation qui décideront sous quelles lois ils ont choisi de vivre.
Ce système serait basé sur le référendum d'initiative populaire pour tout ce qui est proposition de loi. Un certain nombre de citoyens, d'une commune, d'un département, d'une région ou de la nation, suivant l'échelle d'application de cette loi, pensent que telle ou telle idée serait une bonne chose pour eux et font campagne pour sa mise à l'étude. Cf les votations en Suisse.
Si le quorum est atteint, une assemblée de citoyens est tirée au sort pour étudier sa mise en place dans le contexte des lois actuelles. Ils seront sous
un mandat impératif. Cette assemblée est mandatée pour mettre en application sous forme d'un texte de loi, les souhaits d'une partie des citoyens. Elle le fera en se renseignant auprès d'experts, juristes et/ou lobbies de tout bord, pour et contre, tout en gardant l'impératif du projet initial.
Il faut aussi compter sur le tirage au sort de commissaires afin de contrôler que ceux qui sont appelés à écrire les textes de loi, le fassent dans les conditions légales, et sans tirer profit de leur situation. Et comme l'explique Side, un tiré au sort a nécessairement le bras moins long que le vieux loup de mer rodé à la politique et à toutes ses combines.
Une fois le texte de loi finalisé, on le soumet à référendum à la population, qui le valide ou non.
Le peuple reste de fait maître des lois qu'il propose et qu'il vote.
A ce stade, la même question revient encore et toujours. Donc je la pose tout de suite pour y répondre dans la foulée.
Oui, mais un référendum ça coute cher!
Eh bien non, un référendum ça coute que dalle, y'a pas de remboursement de frais de campagne.
Récapitulatif des référendums depuis 1986 (page 53)
- 1988: 0,60€ par électeur
- 1992: 1,11€ ""
- 2000: 0,70€ ""
- 2005: 2,92€ ""
En admettant que les référendums soient faits régulièrement et donc avec des coûts maîtrisés genre à 0.60€ pour un référendum national (le prix du référendum de 2005 est principalement dû à l'impression et à l'affranchissement de la constitution papier à tous les foyers, idem pour celui de 92 dans une moindre mesure), et allez soyons fous, tous les 15 jours, ça nous fait la démocratie à 15€ par an et par électeur.
Si c'est 15€ pour que j'ouvre ma gueule sur les lois votées dans ce pays, moi je signe de suite !
ttrti a écritTu es fais pour gouverner ? moi pas, j'y connais rien, ne serait-ce qu'au niveau des tenants et des aboutissants [...] Sans compter que je n'en aurais pas envie.
C'est ce qui fait que j'aurais plus confiance en toi qu'en n'importe quel autre qui se propose à une élection pour exercer le pouvoir.
ttrti a écritJe préferes largement pourvoir exercer un droit de contrôle, voire de poursuite, de révocation, que de me mettre à sa place.
Dans un système électif, c'est précisément les élus qui ont la possibilité de mettre en place ce système de contrôle. Autant dire que ça n'arrivera jamais, ou alors ce sera comme d'habitude, de la poudre aux yeux.
Dans une démocratie, ça coule de source : mandats courts, révocables, non cumulables, non consécutifs et commissions de contrôle en cours et en fin de mandat pour examiner le travail effectué et statuer sur les possibles prises illégales d'intérêt.
ttrti a écritPourquoi contraindre quelqu'un ?
On peut très bien faire en sorte que le tirage au sort se fasse sur une liste de volontaires, et que ceux-ci ne sachent pas sur quelle loi ni dans quelle commission ils vont atterrir. Je pense même que ce serait nécessaire. Une sorte d'auto-censure.
Pour finir j'aime bien proposer la lecture de ce bouquin :
Principes du gouvernement representatif : Présentation de la démocratie des athéniens, les cités états italiennes, comparaison avec le système représentatif (l'élection), les biais introduits par l'élection : impossibilité au bas peuple d'accéder au pouvoir (sauf accident), taille des circonscription favorisant uniquement les personnages les plus riches et les connus, impossibilité de contrôle des assemblées, origine de nos constitutions...
Je vois la démocratie comme un antidote aux abus de pouvoir. Le pouvoir corrompt, qu'il soit dans les mains d'une personne ou d'un petit groupe de personne aussi honnêtes et intègres soit-elle à l'origine, ces personnes finiront par être corrompues avec le temps.
La démocratie grâce aux référendums n'abolit pas le pouvoir, elle le divise en autant de parties qu'il y a d'individus, chacun ayant sa part égale de pouvoir.
Le roulement induit par le tirage sort implique que la politique n'est pas un métier exercé par des professionnels, la politique n'est qu'une affaire d'opinion, chaque individu ayant la sienne et valant autant que celle d'un autre.