[justify]Salut 🙂
Quelques liens que j'ai survolés (très rapidement pour certains) sur les effets de la consommation de pornographie, pour celles et ceux que ça intéresse :
- La pornographie, les jeunes, l'adocentrisme. Richard Poulin, 2011.
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http://www.feministes-radicales.org/wp-content/uploads/2010/11/Richard-POULIN-LA-PORNOGRAPHIE-LES-JEUNES-LADOCENTRISME.pdf
Richard Poulin a écritL’étude de Marzano et de Rozier rapporte que 58 % des garçons et 42 % des filles estiment que leur sexualité est influencée par la pornographie. D’après notre enquête, près de six sur dix indiquent que la pornographie inspire leur vie sexuelle (58,6 %), leurs désirs et leurs fantasmes (59,6 %). Les désirs et les fantasmes des jeunes hommes sont davantage influencés par la pornographie : plus de trois hommes sur quatre (75,8 %) contre une femme sur deux (52,5 %). Il apparaît en outre que 68,7 % des répondants qui ont consommé avant l’âge de 14 ans sont d’avis que la pornographie inspire leurs désirs et leurs fantasmes contre 49,4 % des répondants qui ont consommé plus tardivement. Autrement dit, plus la consommation commence jeune, plus elle tend à influencer les consommateurs. Mais ce n’est pas tout, car plus ils consomment jeunes, plus ils demandent à leur partenaire de reproduire les actes sexuels vus dans la pornographie (particulièrement la sodomie, le triolisme et l’éjaculation faciale). Plus ils consomment jeunes, plus ils consomment avec régularité et fréquence. Plus ils consomment jeunes, plus leurs corps sont modifiés. Plus ils consomment jeunes, plus ils sont anxieux quant à leur corps et à leurs capacités physiques 12. Il ressort également de notre recherche que la consommation de pornographie par les filles affecte leur estime de soi. Par ailleurs, plus l’estime de soi est faible, plus les jeunes filles sont précocement actives sexuellement. L’enquête de Statistique Canada sur la santé a montré que « les filles dont l’image de soi était faible à l’âge de douze ou treize ans ans étaient plus susceptibles que celles qui avaient une forte image de soi de déclarer, dès l’âge de quatorze ou quinze ans, avoir déjà eu des relations sexuelles 13 ». Conséquence non négligeable, plus elles sont actives précocement, plus elles sont perçues, par leurs pairs, comme des « salopes », ce qui n’est pas le cas des garçons dans la même situation.
[…]
La pornographie est leur principal lieu d’information sexuelle. Elle inspire et influence les pratiques sexuelles des jeunes et a une incidence sur les modifications déjà opérées sur leur corps et sur celles qu’ils voudraient y apporter. Quelque 27,2 % des jeunes femmes de notre enquête désirent modifier leur apparence physique de façon importante. Pour avoir un corps parfait et sexy, il faut désormais s’épiler les parties génitales. Popularisée par les magazines Playboy, Penthouse et Hustler au début des années 1990, l’épilation totale des poils pubiens (acomoclitisme) est devenue la norme dans l’industrie et, au-delà de l’industrie, dans la société. Déjà, en mai 1994, le magazine Vingt ans, un magazine français consommé par les adolescentes et même les préadolescentes, donnait des instructions à la jeune fille qui, venant à peine d’achever sa puberté, était invitée à traquer ses poils pubiens.
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Les requêtes pour du porno mettant en scène des « teens » sont parmi les plus populaires (20 millions par jour). L’« adocentrisme » de ces représentations est sans doute lié au processus de rajeunissement du recrutement par les industries du sexe – dans la prostitution, l’âge moyen de recrutement tourne autour de 14-15 ans au Canada, aux États-Unis et en Allemagne. Ajoutée à l’injonction générale faite aux femmes de rester jeunes, cette tendance peut faire craindre un adocentrisme ou même une pédophilisation des préférence sexuelles des générations exposées très jeunes. Les mots sont forts, mais une étude norvégienne portant sur un groupe de 710 jeunes hommes âgés de 18 et de 19 ans révélait, en 2004, que 19,1 % d’entre eux étaient disposés à avoir des relations sexuelles avec des filles de 13 et de 14 ans. L’étude notait également que ce groupe consommait fréquemment de la pornographie. En outre, pour obtenir des « faveurs sexuelles », ces jeunes contraignaient plus volontiers leurs partenaires 22. Cette étude rejoint d’autres recherches menées aux États-Unis, lesquelles montrent, pour Diana Russel et Nathalie Purcell, que la pornographie provoque une fusion de l’image des femmes avec celle des filles si ce n’est un « remplacement des femmes par les filles 23 ».
- Les images pornographiques et les images violentes. Martine Courvoisier.
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http://www.actioninnocence.org/suisse/Fichiers/ModeleContenu/215/Fichiers/img%20pornographiques%20violentes.pdf
- Pornography Consumption and Opposition to Affirmative Action for Women? Paul J. Wright, Michelle Funk, 2014.
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http://pwq.sagepub.com/content/early/2013/08/20/0361684313498853.abstract
Environ 200 personnes (hommes et femmes) ont été interrogées sur leur consommation de pornographie l’année précédente. Les hommes ET les femmes en ayant consommé semblent plus opposées à la discrimination positive envers les femmes, que les personnes n’en ayant pas consommé.
- Deux articles (qui se suivent) sur l'objectivation sexuelle :
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http://antisexisme.net/2013/08/13/objectivation-1-2/
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http://antisexisme.net/2014/01/12/lobjectivation-sexuelle-des-femmes-un-puissant-outil-du-patriarcat-le-regard-masculin/
- Et sinon y a plein plein de trucs ici sur la consommation de porno et l'industrie pornographique :
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http://www.pinterest.com/ressourcespros/pornography-actualit%C3%A9s-english-french/
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http://www.pinterest.com/ressourcespros/pornography-analyses-english-french/
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http://www.pinterest.com/ressourcespros/pornography-enqu%C3%AAtes-english-french/
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http://www.pinterest.com/ressourcespros/mineurs-et-pornographie-english-french/
D'ailleurs, en parlant de l'industrie du porno, il me semble que personne n'a vraiment parlé de la différence, que je trouve fondamentale, entre la pornographie filmée c'est-à-dire avec des vrais gens derrière qui réalisent des actes sexuels et les autres formes de pornographie (dessins animés, BD, nouvelles, etc.). Ça me semble en effet très différent de se masturber devant des choses (très dégradantes pour les femmes par exemple, ou très violentes, etc.) totalement fictives que de se masturber devant une personne qui a réellement une relation sexuelle, qui simule ou bien pire : qui souffre ou le fait sous contrainte. Je pense que si le topic avait pour sujet « les effets néfastes quant au fait d'être client de prostituée », beaucoup de personnes auraient parlé de la marchandisation du corps, du vécu des prostituées, des réseaux de proxénètes, etc. Le fait qu'il n'en est pas été question ici (à moins que j'ai mal lu) me semble assez significatif du fait que, bien que la consommation de porno soit méga répandue il y a un énorme manque de connaissances des gens en général sur l'envers du décor de la pornographie. Ça montre aussi je pense que le fait qu'il y ait un écran entre nous et les acteur-ices nous deresponsabilise vachement. Quand il est question de pornographie cette phrase revient souvent : "le problème de la pornographie c'est que les gens ne distinguent pas ce qu'ils voient et la réalité". Or, pour les acteurs et actrices, ce qui s'y passe est bien une réalité, les actes qu'on voit sont réellement réalisés. Bref y a un vrai oubli des gens qui sont derrière, de celles et ceux qui servent de support masturbatoire.[/justify]