[justify]Je reviendrai poster des articles un peu plus tard sur l'envers du décor de l'industrie du porno. Juste quelques remarques là :
edge_one a écritun acteur reste un acteur, son but c'est d’exagérer la réalité.
dans le porno comme au théâtre 'conventionnel'
Ça me semble plus complexe que ça. Un acteur d'un film conventionnel qui joue une scène violente (ex : se faire tabasser) ne se fait pas réellement tabasser, il doit faire croire qu'il se fait tabasser. Dans les films pornos ("classiques", SM, etc.) , les acteur-ices réalisent réellement les scènes. Il peut effectivement y avoir du jeu d'acteur dans la façon dont est amenée la scène, dans ce qui est dit, etc. mais lorsque des acteurs pornos doivent "jouer" par exemple
[ ATTENTION, descriptions explicites ] une triple pénétration très violente, ils la réalisent vraiment. (Désolée, je ne sais pas à quel point on peut détailler ça ici. Si on peut le faire, je pourrai retrouver un lien qui parle de nouvelles pratiques dans le monde du porno liées à la descente d'organes... Bref voir ça comme du théâtre "conventionnel"... non).
[ / ATTENTION, descriptions explicites ]
pierrecastor a écrit@Omniia : Ca fait plaisir de te revoir, merci pour les liens. 🙂
🙂
tontonrobertettantirene a écritVous parlez de la pornographie, en tant que produit de consommation, et avilissement de la personne humaine.
Sans vouloir minimiser,je crois qu'il y a bien + grave.
Ça me semble difficile de dire si c'est plus grave ou moins grave que ce dont tu parles (qui est un sujet que je ne connais pas bien du tout. Mais ça m'étonnerait pas qu'il y ait beaucoup de vrai dans ce que tu dis). En tout cas ça me semble être très grave. La consommation de pornographie c'est quand même, pour la majorité des gens, se masturber devant des scènes sexuelles réalisées par de vrais gens dont on n'a strictement aucun moyen de savoir s'ils sont libres et consentants à faire ce qu'ils font. On va peut-être trouver ce que je vais dire exagéré mais pourtant ça me semble vrai : regarder du porno filmé, aller sur des sites qui proposent des tas de contenus porno, c'est potentiellement être amené à se masturber devant un viol. Pour moi c'est le problème central du porno.
Tout comme pierrecastor je crois, j'associe le monde de la pornographie à celui de la prostitution. Pour plusieurs raisons :
- Dans les deux cas ça pose la question du consentement éclairé : Comment s'assurer du réel consentement des acteurs et des prostituées à réaliser ces scènes ?
Si un-e acteur-ice ou un-e prostitué-e est dans un réseau de proxénète et est donc contrainte de réaliser son activité, elle ne peut évidemment pas dévoiler au grand jour qu'elle est contrainte.
Dans tous les cas, qu'un-e acteur-ice ou une prostitué-e soit dans un réseau ou pas, ça me semble naïf de penser qu'il-elle dira que son activité est extrêmement difficile à vivre, qu'il-elle subit des viols régulièrement, etc. tout simplement parce qu'en cela faisant il-elle perdrait une grande partie de ses clients. Il y a plusieurs exemples d'ex-prostituées (et peut-être aussi d'ex-acteurices) qui ont dit pendant des années, durant leur activité, que c'était une activité qui leur plaisait, qu'elles l'avaient totalement choisie, etc. Et, bien plus tard, après l'arrêt de leur activité, ces personnes ont dit qu'en fait, pendant toutes ces années, elles avaient dû mentir pour se protéger face aux proxos ou bien simplement pour pouvoir garder leur activité qui était leur unique moyen de subsistance ou bien encore pour se protéger au niveau psychologique (quand on subit des violences, il en vient souvent de la survie psychique d'accepter ces violences et de se convaincre que tout va bien). Je posterai bientôt des liens sur tout ça.
- Peut-on considérer qu'avoir des relations sexuelles est une activité anodine au même titre que n'importe quelle activité ? Bref, être caissiè-re par exemple, est-ce que c'est pareil que de se faire pénétrer (violemment) par des personnes qu'on n'a pas choisies plusieurs fois par jour ?
Je pense clairement que non, mais bon je ne suis pas sure d'avoir envie d'en débattre ici parce que ce sera, je pense, un débat sans fin.
Une piste quand même pour soutenir mon point de vue : différentes études de psycho ont mises en évidence que les prostituées (et les acteurices) n'ont pas un vécu de personne lambda. Le taux de violences sexuelles subies durant l'enfance est significativement supérieur chez les prostituées que dans le reste de la population. Quand on lit des témoignages de prostituées, une phrase revient souvent : "je me sentais pute bien avant d'avoir commencer à me prostituer. On m'a éduquée (via les violences sexuelles) à être pute". Bref, ce n'est pas un parcours anodin et on ne devient pas caissiè-re comme on devient prostitué-es. Même si plein de choses nous font nous dire qu'une actrice ou une prostituée n'est pas dans un réseau (même si, encore une fois, on ne peut jamais vraiment le savoir) et exerce donc cette activité "librement", il faut je pense davantage creuser cette notion de liberté. Quand on est polytraumatisé et que la seule activité qu'on envisage est celle-ci, peut-on parler de réel libre choix ?
- Quand on exerce l'activité de prostituée ou d'actrice porno, il y a souvent différentes choses associées : la misère de départ de ces personnes (au niveau psy mais aussi au niveau financier), la prise de drogues (notamment pour ne pas ressentir la douleur durant les passes ou les prises), l'addiction à l'argent (on reçoit souvent d'énormes sommes d'argent d'un coup) et tout ça pose aussi la question du réel libre choix. Si l'activité qu'on exerce ne nous plait pas (pire : si on subit des viols régulièrement), est-ce néanmoins facile de l'arrêter ?
(Je n'ai pas le temps là, mais je pourrai mettre des liens plus tard concernant tout ça).
tontonrobertettantirene a écritIl y a porno et porno.
Je ne nie pas qu'il existe différents types de porno, qu'il y a des vécus différents entre les acteur-ices, etc. La question est : comment tu le juges ? Comment tu sais quand tu cliques sur un porno (même si celui-ci montre une image pas trop violente des relations sexuelles et des relations hommes-femmes, etc.) que ce n'est pas vécu comme une violence par les gens que tu vois ? Bref qu'il y a un réel consentement ?
Encore une fois, ça me semble naïf de penser qu'on peut se baser sur quelques interviews où quelqu'un dit "j'aime mon activité" pour trancher sur cette question. Ce qu'il faut ce sont des études scientifiques, de long terme et de terrain.
Je m'aperçois que j'ai déjà écrit un long post, je répondrai au reste plus tard.[/justify]