AlexandreP a écritDonc, fournir des explications concernant la manière d'installer certaines applications non libres, c'est déjà trop propriétaire pour la FSF. (Rappelons que CM n'héberge pas les GApps...)
Parfois, je trouve que la FSF va un peu loin dans ses jugements...
Cf le document précisant les conditions d'homologations, que j'ai lié dans le second message de ce sujet, et plus particulièrement sa section « documentation ».
Comme je l'ai dit, ça me semble cohérent vis-à-vis de leurs objectifs ; le soucis est à mes yeux qu'ils utilisent le même terme de « libre » pour parler des systèmes validant leurs conditions draconiennes d'homologation, et les logiciels fournissant les quatre libertés fondamentales, conduisant à des incohérences.
AlexandreP a écritEst-ce que popularity-contest est activé par défaut? (Ignus mentionne qu'un popup s'ouvre pour te demander si tu souhaites participer à l'étude, et toi aussi tu mentionnes l'acceptation volontaire; mais je pose tout de même la question pour m'en assurer.)
La question est posée lors de l'installation de Debian de l'activer ou non.
(Cependant, en cas de refus et comme je l'ai déjà dit, le paquet est tout de même installé, donc en tâchant d'être aussi strict que la FSF, le système « contient » bel et bien ce truc, qu'il soit installé ou pas.)
AlexandreP a écrit - Si non, alors, je te rejoins quant au fait que popularity-contest n'a pas à être considéré comme un espiogiciel. C'est plutôt uniquement logiciel d'audit;
- Si oui, je pense alors que popularity-contest a le comportement d'un espiogiciel, puisque l'audit se fait sans le consentement de l'utilisateur.
Comme je l'ai déjà dit, à mes yeux, ce truc
n'est
pas un logiciel espion, puisque l'utilisateur est prévenu. À la base, je soulignais simplement le fait que, sa présence étant tout de même moins évidente que celle de la
lens shopping, le qualificatif s'appliquait soit aux deux, soit à aucun des deux.
AlexandreP a écritCela dit, l'intention quant au logiciel n'a pas d'impact quant à sa qualification en tant qu'espiogiciel ou non. Selon toi, s'il n'y a pas possibilité de tirer une utilisation commerciale d'une participation, l'intention sera noble donc la surveillance sera parfaitement acceptable? Selon moi, ce n'est pas la possibilité de tirer une utilisation commerciale d'une participation qui caractérise l'espiogiciel, mais plutôt la capacité de l'utilisateur à activer et désactiver sa participation.
Je dirais, la capacité de l'utilisateur à
savoir ce qui se passe et à choisir de participer ou pas. Si une option de désactivation existe, mais qu'elle est planquée au fin fond d'un panneau de configuration obscur, et qu'il n'y a visuellement aucune trace du fait que des données soient envoyées, on peut qualifier la chose de logiciel espion.
AlexandreP a écritEn ce qui concerne la lens shopping, ce que je trouve désolant, c'est que la participation est activée par défaut sans le consentement de l'utilisateur. Désactivable, mais activée par défaut.
En effet. Ubuntu-fr avait développé et proposé un patch à ce sujet.
Ouaip, effectivement ; mais il me semble qu'il s'agit d'une modif plus ou moins récente. En tout cas, Stallman lui-même avait publiquement désigné le truc comme « spyware », et je n'ai pas écouté ses derniers discours, mais à en juger par les retours que j'ai eu de la part du public, c'est plus ou moins ce qu'il continue à faire.
Néanmoins, même s'ils ne parlent pas (plus ?) de logiciel espion, ils continuent de reprocher un « envoi de données personnelles » désigné comme une « atteinte à la vie privée des utilisateurs ». À vue de nez, ça me semble tout de même vouloir se rattacher à leur critère « logiciel malveillant », lequel ne comporte dans l'état actuel des choses que trois cas : DRM, porte dérobée ou logiciel espion.
En tout cas, on peut noter que la notion de « logiciel publicitaire » n'apparaît, quant à elle, à aucun moment dans
ladite page de recommandation. Pas plus d'ailleurs que le fait d'« encourager » les gens, non pas à utiliser des logiciels non-libres, mais à devenir clients d'une entreprise au comportement reprochable.
AlexandreP a écritPar contre, tu as raison pour la partie serveur. Celle-là n'est pas libre. Nous n'avons donc pas de moyen de vérifier la manière dont sont traitées les informations ni de quelle manières elles sont stockées (si elles le sont). Les seules choses que l'on connaît sur la manière par laquelle les infos sont traitées et stockées proviennent des mentions légales (Paramètres système --> Détails --> Mentions légales).
Comme je l'ai dit, Canonical s'engage à ne pas faire usage de ces données ; c'est ensuite aux personnes désirant utiliser cette fonctionnalité de savoir s'ils leurs font confiance ou pas. Comme pour n'importe quel autre serveur distant vers lequel on envoie des données, étant donné qu'à moins d'avoir un accès au serveur en question, nous n'avons jamais moyens de vérifier.
(Ce n'est d'ailleurs pas une question de libre ou pas libre, ici. D'une part, parce que la plupart des licences libres ne couvrent pas ce cas (l'Affero GPL oblige les personnes utilisant un logiciel serveur à diffuser les sources à leurs clients (au sens réseau du terme), mais je ne suis pas sûr d'en connaître beaucoup d'autres ayant ce genre de clauses). D'autre part, même quand le logiciel utilisé pour générer le retour est sous une telle licence, rien n'indique qu'il n'y ait pas autre chose qui tourne à côté pour collecter les données).
Cependant, comme je l'ai déjà dit également, j'émets des doutes quant aux possibilités d'usage de ces données par Canonical. La plupart du temps, ce qu'ils reçoivent correspond à des morceaux de mots : c'est suffisant pour un
matching de base permettant de renvoyer des résultats possibles, mais pour en tirer des informations fiables sur l'utilisateur, ça devient beaucoup plus délicat. D'autant qu'il y a la polysémie (taper « blender » signifie-t-il que vous voulez ouvrir le logiciel, ou acheter un mixeur ?). Il y a toujours moyen d'en tirer des informations, bien sûr (notamment, parce que certaines personnes tapent des requêtes plus longues) ; mais ça demande des ressources dont Canonical, à vue de nez, ne dispose pas ; et la plupart des boîtes qui en disposent (Google…) possèdent également des moyens plus fiables de collecter ce genre d'informations.