EF a écrit
Pas de règlement de compte personnel juste une mise en perspective : s'imposer à soi même ce que l'on exige des autres.
La moindre des choses pour un prof de maths c'est de ne pas faire de faute d'orthographe au tableau et pour un prof de Français, de savoir utiliser de nouveaux outils même si ça gonfle et demande un peu d'effort. Ce n'est qu'un exemple.
Mais tu pars du principe que les profs ne
veulent pas. Je dis pas qu'une partie n'est pas réticente aux nouvelles technos, notamment du fait qu'il y a une certaine pyramide des âges assez accentuée dans la profession, mais il n'y a aucune raison qu'une majorité d'entre eux ne veulent pas une école moderne et avant-guardiste.
EF a écrit
La formation bien entendu mais elle doit aller en priorité à ceux qui ont eu la plus faible formation initiale au lieu d'être captée par ceux qui pourraient facilement s'autoformer. Faire des études supérieures a dû nous donner la capacité d' apprendre.
Oui, justement, les profs savent normalement assez bien étudier, donc un minimum de formation aura un effet assez conséquent, pour une fois. S'autoformer en partant de loin, ça prend du temps. En ayant déjà eu les bases de posé, ça va bien plus vite !!
EF a écrit
Plutôt que de vouloir développer de nouvelles plate-forme pourquoi ne pas utiliser l'existant ? Utilisez une tablette comme un outil simplement et ne pas en attendre des miracles.
Avec une connexion très moyenne une tablette permet :
De consulter wikipedia
De lire des bouquins du domaine public
D'utiliser une calculatrice
De suivre des cours ou des tutos
De creer des videos
De dessiner
D'écrire
De faire des tonnes d'exercices dans à peu près toutes les matières
Scratch pour apprendre la programmation semble déjà disponible
....
Consulter Wikipédia, c'est déjà dans les écoles, ainsi que la recherche sur Internet. En passant, c'est le boulot d'un documentaliste de former les élèves à ça, en coordination avec les profs dans le cadre d'activités scolaires, ça se fait déjà depuis un moment. Si c'est pour lire des bouquins, utiliser la calculatrice, écrire ou dessiner, la valeur ajoutée d'une tablette/d'un PC est assez basse, soyons honnête. Il y a les vidéos : ça demande d'être bien intégré dans un cours et c'est assez anecdotique pour la plupart des enseignement.
Sinon, effectivement, il y a des cours, les exercices et les tutos sur Internet. On en revient donc au principe des classes inversées (cours en numérique à la maison, exercices et applications en classe pour avoir l'aide du prof). Comme son nom l'indique, ça demande un petit chamboulement de l'organisation générale des cours, non ?
Tout ce que je dis, c'est que ça ne se fait pas en claquant des doigts. Il faut que l'EN mette en place des guides pour aider les gens motivés à se préparer et botte le cul des réticents (là dessus, on est d'accord, mais je trouve que la couche de mépris dans ton discours n'est pas la bienvenue, bref passons...), que tout le monde décide ce qu'on va faire avec ces nouveaux outils incroyables, etc... La pédagogie, ça ne s'improvise pas !! (Tu ne peux pas reprocher leur manque de pédagogie à tes anciens profs et demander aux actuels de se démerder sans préparation...)
EF a écrit
Il est aussi possible de se connecter à un serveur en réseau local sous Ubuntu par exemple et utiliser ainsi toutes les applications disponibles sous linux gratuitement en démarrant autant de sessions graphiques. Un Ordinateur actuel à 400 € suffit comme serveur pour une 10aine d'élèves.
Oui, et qui s'occupe de mettre ça en place ? Les informaticiens se font de plus en plus rares dans les académies. D'ailleurs, ce sont de plus en plus les profs qui s'occupent de l'intendance informatique et de la gestion réseau des établissements, on peut pas dire que les mecs ne forment pas... (Ma copine, prof de bio, a eu cette responsabilité l'an dernier, avec l'une des dernières formation "réseau" de qualité : elles vont se dégrader assez rapidement puisque le mec qui s'en occupait est de plus en plus surchargé...)
EF a écrit
Et maintenant si on ajoute un bon million de tablettes entre les mains de mômes je pense que les développements vont aller vite. On peut aussi imaginer les choses de façon décentralisées sous forme de communautés avec des bénévoles qui ont conscience d'oeuvrer pour une évolution radicale de la société.
(comme Ubuntu par exemple !)
Non, justement, c'est pas comme ça que ça se passe. Le ministère ne se bouge pas le cul, ne centralise rien, les rectorats sous-traitent de plus en plus leur gestion réseau et les développements qui allaient avec (oui, il y en a !), et toutes les nouvelles technologiques type "carnet de texte électronique" viennent de boîte privée pondant du gros code dégueux en JS qui ne marche qu'une fois sur deux, et principalement sous Windows... et qui le vendent cher en plus !
On est vraiment très très loin de l'esprit communautaire, et je vois pas en quoi l'arrivée de tablettes y changera quelque chose. Ça va surtout donner encore plein de mannes à certaines entreprises qui pondent des trucs dégueux et envahissent les offres de marché publique parce qu'elle savent comme ça marche.
EF a écrit
Maintenant, bien sûr il faut travailler un peu le sujet mais dire que c'est impossible et stupide sans reflexion ça ne nous mènera pas loin et surtout c'est encore un retard énorme. Et c'est bien de la responsabilité de ceux qui ont eu la chance d'avoir une formation de bon niveau de tirer le reste de la société vers le haut.
Il y a un peu de mépris à se dire "cela leurs suffit bien le papier et le crayon, qu'ils commencent déjà à apprendre à écrire"
Tu as très mal compris mon point de vue. Je trouve que l'EN a beaucoup de retard et qu'il serait temps qu'on passe un peu au XXIs siècle. Je pense qu'on est d'accord sur le diagnostic. Évidemment que refaire le scandale de la calculatrice c'est pas le propos. Je dis simplement qu'acheter des tablettes et "prier pour que ça marche", c'est pas la solution. Il faut préparer tout ça. Ça n'a pas besoin d'être très long, en 5 ans avec beaucoup de motivations et volontarisme, on peut vraiment faire avancer les choses. N'oublions pas que le temps de l'éducation est nécessairement très long (il faut environ 10 ans pour vraiment voir les effets d'une méthode pédagogique...).
Tant qu'il n'y aura pas une volonté de vraiment bousculer les pratiques (d'en haut comme d'en bas, mais franchement, j'ai l'impression que c'est plutôt le haut qui bloque, peut-être notamment à cause de certains syndicats...), ça n'avancera qu'à rythme d'escargot à coup de "Ah tu fais ça toi ? Mouais, c'est bizarre... Je tenterais un jour si j'ai le temps". Il faut une vision de ce que doit être la scolarité d'un élève dans les prochaines années en intégrant le plus possible les technologies qu'ils auront à manier (avec du recul, bien sûr, qu'ils sachent les utiliser de manière pertinente) : on en est loin... Même le B2I est encore au stade de grosse farce...