side a écritsucarno a écritside a écrit
C'est un truc pour utiliser son cerveau. C'est bien utile pour utiliser son cerveau.
Cependant, il faudra déjà avoir un cerveau pour philosopher, ça veut dire avoir beaucoup de connaissances sur des tas de sujets variés. Et c'est pas donné à tout le monde.
Du tout.
Savoir lire, avoir un minimum de vocabulaire et/ou un bon dictionnaire, sont les seuls prérequis pour s'exercer à la philosophie.
A la base, une fois devenu adulte, il faut toujours aussi avoir gardé cette capacité et cette envie de se poser des questions aussi basiques mais profondes que celles-ci :
Mais pourquoi la vie ? Pourquoi tout ce qui en est si merveilleux avec tout ce bazar à côté ? Quel est le sens de tout ça ?
Mais pourquoi est-ce que je vis si je dois mourir ensuite ? Et qu'est-ce que je fous sur Terre au juste ?
Qu'est-ce que la mort ? A-t-elle un sens, la mort ?
Et là haut, tout là-haut, y a un grand patron ou pas ? Responsable ou pas de tout ça ? Et si on me dit qu'il est si bon et si miséricordieux, pourquoi le Mal existe-t-il sur Terre ?
Pourquoi le Mal si le Bien ? Pourquoi le Bien si le Mal ?
Et moi, dans tout ce bazar, là maintenant, dans ma petite vie de tous les jours, comment est-ce que je puis m'en tirer avec un minimum syndical viable et crédible ?
Bien sûr il y a des réponses toutes simples (voir la Bible, le Coran et Cie...) Mais si elles ne me satisfont pas ? Si je pense qu'elles ne viennent pas de Dieu ou d'Allah, si je pense que ce sont des hommes qui les ont conçues et rédigées pour rassurer - à bon marché- d'autres hommes ( et les mettre au pas, aussi) ?
Alors voyons les autres offres (et c'est à partir de là que l'on peut partir à la découverte des systèmes de pensée des philosophes et des réponses qu'ils proposent) : bien sûr, il faudrait bien plus d'une seule vie pour tous les découvrir et tous les étudier.
Alors, à mon avis, ce qu'il faut faire c'est y aller un peu comme un aveugle dans une grande ville : à tâtonnements, au feeling, selon la méthode "je cherche, je repousse celui-ci, je mets de côté celui-là pour plus tard, je prends celui-ci tout de suite, je repousse cet autre etc..."
Ce qui est certain, c'est que dans toute cette recherche continuelle, même s'il peut y avoir des moments de franc découragement, il peut y avoir aussi des moments de rare bonheur quand, dans le système de pensée d'un philosophe, tu trouves tout à coup tel nouveau concept ou tel nouveau renversement de conception, telle nouvelle perle d'intelligence qui peuvent radicalement changer ta manière de voir les choses. C'est ça pour moi le
bonheur philosophique.
Et même si ça ne m'aide pas à payer mes factures ni à être meilleur que mon voisin, ça donne un minimum de sens à ma vie. En tout cas, ça lui donne quelques repères précieux. Mais pas que... (voir ce qui suit)
Edit : @ sucarno : la philosophie, ça peut quand même donner des pistes pour tenter de solutionner des choses très pratiques : exemple l'addiction. L'addiction à la cigarette si tu veux. Considérons-la comme une passion. Spinoza a eu une idée assez géniale quant à nos passions. Il dit que rien ne peut les réfréner dans la nature humaine, elles ne peuvent que s'accroître, indéfiniment, ce qu'il appelle, en gros, le
Conatus. Bon, jusque là, rien de nouveau sous le soleil, à vrai dire.
Mais quand il ajoute que
ce n'est pas en la réfrénant qu'on peut vaincre une passion mais que
seule une passion plus grande peut vaincre une autre passion, là il ouvre piste. Et même : une sacrée piste. Que tu peux utiliser pour tenter de trouver une solution. Comment, pratiquement ? En essayant de substituer à ton addiction au tabac une autre addiction plus forte encore qui ferait taire la première.
En espérant bien sûr, que cette nouvelle passion sera plus saine et moins nuisible pour ta santé : ça Spinoza ne nous le dit pas mais c'est à nous de voir parce qu'il nous considère comme de grands garçons. 😛