j0rdan a écritAu passage, l'idéologie du libre n'impose pas le 100% libre sur tout l'ordinateur. Car franchement, autant je suis pour l'interopérabilité pour que chacun est le choix d'utiliser le logiciel qu'il veut sans distinction de licence et sans souci de communication avec autrui. Néanmoins, je conçois que l'on puisse être pragmatique, et utiliser l'ordinateur comme outil, et non comme vecteur idéologique. Et dans cette mesure, le refus que tel logiciel et ou tel protocole soit installé sur un OS Linux est particulièrement déplacé !
Je suis pragmatique, et à ce titre je crache sur l'idéologie qui consiste à vouloir imposer un logiciel propriétaire à quelqu'un.
On devrait pouvoir choisir
librement entre logiciels propriétaires ou libres, sans se faire imposer ce choix!
Si tu installes Opera parce que tu trouves Firefox lourd et Epiphany pas pratique, c'est un choix.
Si tu installes Skype parce que des contacts n'utilisent que Skype, donc t'imposent le protocole Skype, utilisable uniquement avec le logiciel Skype, ce n'est plus un choix! Tu ne peux pas dire "Ho ben je vais essayer le logiciel libre qui fait la même chose!"
Je n'ai rien contre les logiciels propriétaires tant qu'ils restent un choix personnel.
Le problème, c'est que l'invasion progressive de logiciels propriétaires sous GNU/Linux ne répond pas à un libre choix des utilisateurs de logiciels. Ce n'est pas une option pour certains. Skype est indispensable pour utiliser le réseau Skype. Adobe Flash et Adobe AIR sont indispensables pour lire leurs formats de merde. DivX Networks est indispensable pour lire la saloperie de DRM de Divx Networks.
N'utiliser que des formats et protocoles libres, c'est du
pragmatisme: c'est laisser au destinaire, à l'interlocuteur, au public, le choix du logiciel libre ou propriétaire avec lequel il va les lire. C'est être respectueux.
Utiliser des formats et protocoles fermés, c'est de l'
idéologie: ça signifie imposer au destinataire, à l'interlocuteur, au public, l'installation d'un logiciel propriétaire précis. Et que les logiciels propriétaires forcés qui répondent au "besoin" de lire des merdes fermés envahissent progressivement Linux signifie:
- que très peu de linuxiens comprennent véritablement les enjeux du logiciel libre. Pour eux, le libre signifie juste "gratuit sans virus".
- un échec monumental de l'interopérabilité. Installer une merde proprio pour lire un format moisi, au lieu de refuser le format moisi et d'en exiger un ouvert, c'est se plier à l'idéologie de celui qui diffuse le format.
Bien sûr, si tu pars d'un point de vue superficiel, tu vois d'un côté des gens qui veulent du "pratique" et ne se posent pas la question du format, de l'autre des "intégristes" qui veulent le libre ou la mort.
Mais, en réfléchissant et en allant au fond du problème, on s'aperçoit vite que c'est exactement l'inverse: l'intégrisme est du côté du propriétaire, pas du libre.
Etre aussi "intégriste du libre" que beaucoup d'intégristes du propriétaire, ça serait (par exemple) t'obliger l'utilisation d'un logiciel libre en particulier.
Tu imagines, le connard qui te dit "Tu dois utiliser Abiword sur ton PC, et rien d'autre!!"
Hé bien, c'est exactement l'attitude des.. :rolleyes: qui mettent du Adobe AIR sur leur site, et te disent "Tu dois utiliser Adobe AIR pour lire mon site, et rien d'autre!!"