(...)
Ce serait vraiment une bonne chose que, dans le droit français, la possibilité d'accéder à une oeuvre, après en avoir payé les droits bien sûr, soit reconnue.
"Vous avez téléchargé un fichier!
- Oui, en effet. J'ai acheté un BlueRay de la même oeuvre. Mais ce Blue Ray est protégé par des DRM. De toute façon, je n'ai pas de lecteur Blue Ray: la puce HDCP ne passera pas par moi. Pour autant, cette oeuvre m'intéresse. Et le seul moyen technique à ma disposition pour accéder à cette oeuvre est de la télécharger, après avoir payé les droits bien sûr."
Autant vendre directement un droit de consultation alors ;-)
J'achète ou loue une licence... laquelle me permet de jouir d'une chose indéfiniment, sur une durée définie ou encore selon un nombre d'usages.
Et nous aurions la prise en charge individuelle du coût inhérent au support.
Si tu veux ta photo sur clé USB envoyée par la poste ça ne sera pas le même coût que si tu va chercher toi même la photo sur un site ou que si tu la reçoit par mail.
Le mode de transport et l'emballage entrant dans la composante du coût.
Mais... ça existe déjà depuis des siècles :p
Reprenons ton exemple :
Pourquoi, avoir à produire un Blue-Ray, Polluer + Dégager des moyens et du fric pour l'acheminer jusqu'au client final lui même ayant généré des frais et de la destruction pour l'acquérir ?
Par ailleurs la dématérialisation du support de l'œuvre est une abstraction !
Le support de l'œuvre est un support numérique compatible et interchangeable... mais ça reste un support. (
disque Dur, clé usb, carte mémoire peu importe.)
L'infrastructure Internet a également un coût, y compris écologique 🙂
L'artiste qui joue du Banjo dans la forêt devant ses auditeurs... est la forme la plus directe d'acheminement :p
Le souhait d'emporter loin de l'artiste, le son qu'il produit, entraine des conséquences.
De plus, le souhait, de conserver sur soi ce son en toutes circonstances, en entraine d'autres.
En tout premier lieu... celles de penser un moyen de faire vivre cet artiste même lorsqu'il ne joue pas du Banjo. (
puisque ses auditeurs ne sont alors pas physiquement devant lui)
Par extension, une licence (de quoi au juste ?? d'accès ? de jouissance ??) posée sur une œuvre, laisse libre les choix des modes, supports, et conditions d'usages qu'il en est fait.
Certes... Mais ça remet fondamentalement en question l'origine des choses :
Le droit inaliénable, universel, et de préemption d'accès à "la culture" autrement dit au savoir collectif.
- Quid des bibliothèques, médiathèques, musées... écoles ? (en accès libre universel et faussement gratuit)
- Quid du principe de découverte et d'action de faire découvrir un savoir ?
- Quid des Auteurs ne souhaitant pas contraindre ce qui découle de ce qui est généré ?
- Quid des artistes dont on capte 1 interprétation pour en faire un commerce indéfiniment ?
J'en conviens c'est un franchement moins mauvais moyen que l'actuel défendu à corps perdu par les majors. Certes.
Mais il pose à terme quelques soucis, tel que ça a si bien été dit :
L'humain a dans sa nature le réflexe de jouir de ce qu'il a à disposition !
C'est logique et profondément naturel.
Est-ce que croquer une pomme prise au pied d'un vergers ou d'un arbre lors d'une balade est du vol ??
La réponse est non !
Tout comme il n'est pas du viol d'une propriété privée que de la traverser... n'en déplaise à certains.
L'humanité a donc depuis longue date tranché de ce genre de questions liées à la jouissance naturelle de ce qui lui est accessible, sans pour autant détruire ou saboter d'autres formes d'exploitation possibles.
C'est bien de cet enjeu là dont nous parlons au fond... plus que de détails techniques et purement temporaires.
À l'heure ou la diffusion massive des œuvres, est une réalité, au delà d'une notion de temps ou d'espace (
il n'est plus nécessaire de faire le voyage en Russie pour écouter un chanteur Russe... Inversement celui-ci n'a plus besoin de bouger son cul pour offrir ce qu'il crée), il est évident que le comportement actuel des Majors suscite des réactions illogiques et paradoxales.
À comportement idiot, réponse idiote. cqfd :p
Je pense sincèrement qu'il y a plusieurs ficèles sur lesquelles jouer. Que l'ensemble du système est à repenser puisque de bien trop nombreux paramètres ont changés.
Et je pense surtout qu'il n'y a pas lieu de revenir sur des principes et des fondements depuis toujours établis... devenus en sus un mode de pensée universel. (
le libre accès et ce droit à l'accès, que ça soit en payant ou gratuitement)
Pour conclure je reprend l'exemple du joueur de Banjo dans sa forêt 🙂
Cout = 0
Outre l'instrument... l'infrastructure de diffusion, transport etc etc est inexistante.
Question qui se pose :
Combien vaut son œuvre ? ;-)
Est-ce qu'il doit être rémunéré lorsqu'il joue, ou en conséquence d'avoir joué une seule fois ??
Ce sont ces questions là qui n'ont pas encore été vraiment tranchées.
Les artistes se trompent de combat, les Majors sauvegardent leur système de distribution et de transport qui n'a plu de raisons d'êtres, et les utilisateurs finaux confondent œuvre et création.