Sultan Rahi a écritLa majorité a de toute façon plus souvent tort que raison (quel pourcentage de la population utilise fenêtres™©®?). La démocratie, pour paraphraser Churchill, est un mal nécessaire en attendant mieux. Mais rien n'empêche ce système de mener à une dictature ou, plus proche de l'état actuel, à une oligarchie des plus bêtes.
Lorsque plus de 60% d'une population ne vote pas quand elle le peut (j'exclus ceux qui refuse de le faire par idéologie) par paresse et désintérêt, il n'y a pas démocratie, en particulier quand l'information n'est pas diffusée quant à savoir qui se présente dans des délais acceptables (je parle des européennes).
Considérer tout un chacun comme un délinquant potentiel est contraire à une justice véritablement humaine. C'est mon opinion.
Une manière de décrire la démocratie est de dire que c'est le pouvoir du peuple pour le peuple. Je la trouve assez juste.
J'aurais tendance à aller cherche les cause de l'abstention dans cette même citation. Par des mécanismes plus complexes que je ne détaillerai pas ici pour le moment, j'observe que nous sommes plutôt dans une situation de pouvoir par le peuple, mais pour une élite.
Il n'y a plus le jeu de va et vient de la représentativité démocratique: N->n->N mais N->n->m. (N le peuple, qui élit les élus n, qui gouvernent pour m, l'élite, dont les élus font de plus en plus partie, et qui drainent leur lot qui aspirent à faire partie de l'élite, d'ailleurs, les médias essaient d'en faire partie)
Mais l'élite à besoin du soutien du peuple, car sans légitimité, elle est nécessairement vouée à être renversée. La légitimité peut passer par plusieurs choses. Les thèmes de campagnes, récurrents mais divers, en témoignent. Mais je trouve qu'il y a des indicateurs graves actuellement qui montrent que ça commence à craquer. Le large consensus de la classe politique sur certains sujets (comme la sécurité alimentaire, les libertés fondamentales, la solidarité etc) est de plus en plus incompréhensible (en apparence) car à contre courant des aspirations réelles des peuples et cela commence à se voir!
Du coup, ça dérive sévère. Il faut contenir la prise de conscience des gens de ce décalage, et de ce gros déficit démocratique, à savoir que nous votons, mais pas pour nous. Nous votons pour... finalement par grand chose. Nous votons pour soutenir des politiques qui ne visent plus notre bien être, tout en influençant notre vie (car à la rigueur, si cela n'avait pas d'impact sur nous, ok).
Dans ce contexte, un des premiers "patchs" possible est de discréditer les idées différentes (ou pire, qui remettent en question l'ordre établi N->n->m, que ce soit pour le changer en N->n->q ou pire N->n->N). On voit ça avec les "extrêmes". Même si je ne suis pas d'accord avec beaucoup du contenu des extrêmes gauche et droite, pourquoi les taxer d'extrêmes, pourquoi ne pas leur laisser la parole sous prétexte que certaines de leurs idées choquent? Le droit de ne pas les écouter, ok, mais le doit de les laisser s'exprimer, ensuite il nous incombe de nous renseigner et de prendre du recul pour pouvoir juger l'inacceptabilité de telle ou telle idée, mais en aucun cas nous faire dicter ce qu'on doit penser.
Le 2e patch naturel est d'inciter les gens à voter. Une fois les idées différentes écartées, il reste quoi? L'ordre établi. Car ce faisant, les gens sont obligés d'une certaine manière de légitimer la classe dirigeante dans son ensemble (car ils sont d'accord sur presque tout). L'électeur qui pense différemment, il lui reste quoi comme possibilité? S'abstenir, pour être entendu (je pensais que le vote blanc était juste retiré des statistiques, mais apparemment il serait ajouté à l'abstention, qqun pour confirmer?). La lutte contre l'abstention devient une lutte désespérée (selon moi) contre l'émergence d'une contestation, ou du moins contre son expression visible (car gare à l'effet d'entrainement, si les contestataires ne trouvent pas comment cristalliser et rassembler leur voix, ça a les meilleures chances de se dégonfler).
Mais en procédant comme ça, je pense qu'on ne fait que rajouter des rustines de partout, mais qu'inévitablement on rajoute à l'incompréhension des citoyens (dans un premier temps) et puis à leur colère (en fin de compte). On est déjà dans la seconde phase pour certains, encore dans la première pour d'autres, mais on est selon moi bien avancé dans ce processus. La soupape relâche la pression de temps à autres (grandes grêves de 1995, émeutes de 2005), mais à chaque fois c'est plus fort. On condamne la violence, et sans s'interroger sur ses véritables causes, on dit quoi? d'aller voter pour changer les choses démocratiquement!! Alors que justement c'est le déficit du "pour le peuple" qui peut en être en partie la cause. Cynique non?.
Soyez électeurs, mais n'ayez pas le choix! Soyez frustrés, mais pas violents! Au final, soyez libres, mais soumis!
Je regrette à ce niveau l'irresponsabilité des nos dirigeants qui devraient voir que cela va lentement mais sûrement vers une catastrophe. Ou bien ils le voient mais espèrent que ce sera pour la génération suivante et espèrent pouvoir profiter de l'ordre établi pendant leur vie. Ca pétera dans 10 ans, 30 ans, voire même peut être 150 ans suivant la capacité du système à se rebiffer et contenir la contestation (oui "le pain et les jeux" est une option, on en prend le chemin), mais ça pétera, ça j'en suis convaincu, même si j'aurais aimé que non. Le jour où le pain manquera, comme en 1789, ça sera dur de vivre uniquement de foot et de jeux télévisés...
Bon, je sens que je vais immanquablement ramener à l'esprit de tous ceux qui vont me lire une liste de préjugés les plus classiques les uns que les autres et me faire traiter de révolutionnaire, d'anarcho communiste, de fasciste ou encore d'illuminé idéaliste, mais je fais comme je peux pour exprimer ma frustration! :p
La prochaine étape, c'est je tape tout le monde ^^
/glattering, qui sans essayer de convaincre, aimerait au moins faire réfléchir.