@RAS' : Le fait que chacun ait un numéro unique ne bride pas le système aux plateformes "officielles" agréées par un organisme d'Etat. L'administration se contenterait de "relever les compteurs" d'un système décentralisé.
Les artistes souhaitant disposer des revenus de la licence globale devraient uniquement se déclarer auprès de l'administration, qui n'aurait pas le pouvoir d'accepter ou non, seulement d'enregistrer la déclaration (comme les associations: on déclare une association à la préfécture, qui n'a pas le droit de refuser de l'enregistrer). Ainsi, on évite l'écueil de "l'Art Officiel".
En résumé:
0. Tous les possesseurs de connexions Internet paient la licence globale (je justifierai ça dans quelques lignes).
1. On télécharge à partir de n'importe quel serveur compatible (notre système de téléchargement déclare le téléchargement).
2. On écoute ou on visionne: sur son ordinateur, si on le souhaite, il "déclare" l'écoute au serveur de l'administration; sur un lecteur portable, on peut "déclarer" les écoutes ou visionnages à la prochaine connexion à un ordinateur.
Parenthèse technique:
Chaque "déclaration", anonyme mais clairement identifiée à un contribuable unique (via une cryptographie assymétrique et l'absence d'enregistrement des IP des utilisateurs) est transmise au serveur de l'administration.
Le p2p n'est pas un problème si les fichiers sont signés: mêmes téléchargés de manière décentralisée, leur conformité au fichier sur le serveur d'origine (officiel, mis en place par l'artiste) est garantie par une somme de contrôle (type md5 et sha). Seul un fichier correspondant à la somme de contrôle peut être déclaré.
En gros, il n'y a pas de "plateformes officielles", seulement des "contribuables", des "artistes déclarés" (je dis bien déclarés, et pas officiels ! L'administration ne doit en aucun cas avoir le pouvoir de décider de "qui est un artiste ou ne l'est pas"), et des "fichiers signés".
3. Régulièrement (mensuellement, annuellement ...) les fonds collectés par l'impôt sont redistribués au prorata des déclarations de téléchargement et d'écoute aux artistes inscrits auprès de l'autorité compétente.
(Quand je parle d'artistes, je parle des indépendants, mais aussi d'associations d'artistes souhaitant mettre en commun leurs ressources et redistribuant les fonds en interne d'une manière différente de la manière globale (imaginons un artiste très connu associé avec d'autres, redistribuant plus que ne le fait le système général à ses associés) et de "majors" percevant leur part des recettes, mais redistribuant à "leurs" artistes en fonction des contrats préétablis... On verra ce que préfèrent les intéressés (et là je parle juste des vrais artistes) ! )
Enfin, le problème du choix de payer ou non (mécénat global) est une belle idée. Qui fonctionne. Mais à une seule condition: il faut qu'il y ait un lien social, une sorte de fonctionnement communautaire, "convivial", et ça nécessite une implication minimale de chacun, permise par une série de caractéristiques sociologiques (je pourrais rentrer dans les détails mais je manque de temps) à l'intérieur du groupe.
Ça fonctionne pour les artistes dont la personnalité est fédératrice (pas uniquement séductrice), et qui entretiennent un dialogue et font valoir une interdépendance avec leurs fans. Ça fonctionne pour les logiciels libres (interdépendances et communication entre utilisateurs et développeurs).
Si ces conditions ne sont pas réunies (dans une société ou la consommation est dépersonnalisée) comme la plupart du temps dans la notre, on risque l'échec à cause du phénomène de passagers clandestins qui profitent du "voyage" sans le payer (théories économiques concernant les biens et services non confiscables...). Après, on peut faire des propositions pour rendre notre société plus "solidaire", je suis pour, mille fois pour, mais le fait est qu'elle n'est pas, pour le moment "globalement solidaire". Le partage sans solidarité, ça ressemble fort à ce qu'on appelle (improprement) du piratage. Peut-être que la création d'une solidarité de fait grâce à la licence globale pourrait rapprocher les deux bords (artistes et public) et créer de véritables solidarités, à visage humain et non artificiellement crées par l'Etat.
J'en viens à souhaiter la popularisation massive de sites communautaires culturels, qui ne devraient pas être l'exception comme à l'heure actuelle... Ensuite, s'ils arrivent à remplacer la politique de l'Etat par un système de mécénat, tant mieux... Et finalement l'Etat pourrait se retirer. C'est ce qu'on pourrait appeler une véritable prise de conscience, grâce à des mesures réellement éducatives (qui montrent l'exemple, avec fermeté, pas comme Hadopi, un contre exemple, entre rigidité et inefficacité). Honnêtement je pense qu'on en est loin.
Voilà pourquoi je suis pour que tous ceux qui sont en mesure de télécharger participent obligatoirement.
Et honnêtement, je me permets de douter de la bonne foi de toute personne m'affirmant qu'elle n'a jamais ni n'aura jamais besoin d'accéder à un contenu culturel protégé sur internet. Pas uniquement payant, juste protégé (même créative commons - paternité), puisque l'objectif est aussi de rémunérer des personnes qui actuellement ne perçoivent rien pour leur production.
@MdMax :
mon premier message prend en compte l'extension du système de diffusion à d'autres formes d'expression.
dans mon second message sur ce fil, j'explique la différence fondamentale à mes yeux entre la taxe sur les supports vierges et la licence globale.
Pour ce qui est des méthodes de répartition différentes de la méthode "automatique" que je propose, les sondages, surtout pour quelque chose d'aussi vaste que la création artistique en france me paraissent une option fantaisiste (taille de l'échantillon, biais sur des questionnaires trop vastes). La méthode exhaustive (recensement culturel: qui écoute quoi, pour 65 millions de français...) elle aussi est exclue d'office. Sinon on est obligé de réduire la liste des artistes à quelque chose qu'on peut traiter de cette manière, et dans ce cas qui décide de qui est sur la liste ? L'art officiel serait une catastrophe pour ce pays. Concernant, les dons volontaires, j'expose déjà mon avis plus haut.