gnuuat a écritCe qui me fait rire dans tout ça, c'est que vous prenez comme acquis le fait que le cerveau calcule.
Or le calcul n'est qu'un outil des mathématiques, qui est une sience (donc un outil) créée par nous.
Le calcul n'a rien de naturel. À mon avis vous vous penchez sur une mauvaise piste. De mon point de vu, ce serait plus simple de dire que tout n'est qu'habitude, et donc qu'en s'habituant aux calculs que l'on définit, on fini par les maitriser... Et donc que finalement le cerveau ne se baserait pas sur une suite logique d'opération, mais sur un procédé complexe d'activation de mémoires.
Deuxième chose : l'Homme fait le monde à son image... Quand vous regardez ces caractères : ) vous avez l'impression en général de voir des yeux et une bouche (pareil, c'est une question d'habitude). Du coup vous arrivez facilement à penser "On a fait des ordinateurs. Donc soit notre cerveau fonctionne comme lui, soit il fonctionne comme notre cerveau". Je ne voit pas en quoi ce serait logique, car on compare une chose qu'on n'arrive pas à cerner (le cerveau), et une chose que l'on a créé (l'ordinateur, ou le calcul, ou même les procédés de logiques). Vous seriez peut être plus objectif en essayant de comprendre le fonctionnement d'un cerveau d'un animal (mais pas de conclusions hâtives : les cerveaux de personnes différentes sont différents, donc ils ne sont pas comparables).
Je sais pas qui tu regroupe sous le "vous", mais attention, je suis globalement d'accord avec toi. C'est vrai que l'argument : "on crée des ordinateurs qui calculent, notre cerveau à l'air de calculer, donc notre cerveau doit être qqch chose comme une machine" est un raccourcis beaucoup trop simpliste. Je voulais simplement relever que dans l'histoire de la pensée, on a commencer à ce poser les questions relatives au fonctionnement du cerveau dès le moment où on a put construire des artefacts qui semblaient simuler son fonctionnement. Du coup, les recherches en IA ont énormément fait avancer les recherches sur la nature du cerveau. Tout simplement parce que dès le moment ou on a eu la possibilité de formaliser les opérations de pensée, il a fallut se demander : "c'est quoi exactement une opération de pensée ? un calcul ? etc...".
Après je pense pas qu'on puisse tout simplement dire "tout est habitude". Ce que tu appelles "un procédé complexe d'activation de mémoires", même s'il est désigné de manière simplifiée par le concept de "calcul", est tout de même une opération de pensée. Et tant qu'il est une opération, si complexe soi-elle, elle est candidate à la formalisation sous forme mathématique. Donc, si le calcul est une habitude, reste à comprendre par quelle opération on acquiert cette habitude.
Newel et Simon qui sont des partisans de l'intelligence comme simple manipulation de symbole et selon des règles (logiques par exemple) ont problématisé l'idée de l'habitude. Pour eux, l'esprit humain développe des
heuristiques(des stratégies) qui lui permette de faire des opérations complexes très simplement. Par exemple : "multiplier par 1.5" revient à "ajouter la moitié", "multiplier par 10" revient à "ajouter un zéro", etc, qui font qu'on ne "calcule" par vraiment (il y a fort à parier que plus aucun être humain scolarisé ne calcule "2+2=4", il s'agit simplement d'une expression apprise par cœur). Donc selon cette idée, c'est vrai que tout se résume à des habitudes, ou des stratégies. N'empêche que c'est quand même, a priori, des opérations qui sont susceptibles d'être formalisées. (En tout cas de le stricte domaine des calculs mathématiques).