pipocas a écritPrends l'exemple d'AMD. AMD est t il condamnable de proposer un driver proprio alors qu'en même temps ils ouvrent les specs de leurs cartes graphiques? Voilà c'est ni tout noir ni tout blanc.
Qu'est-ce que tu ne comprends pas quand je réponds "tout à fait" à ton " ce que tu dis [ne] concerne [...] pas le logiciel proprio en lui même" ?
Je me contrefous qu'ils éditent un driver proprio (mauvais, franchement) comme je me contrefous qu'il y ait des gens pour l'utiliser.
Ce qui m'inquiète, c'est la cible que vise le prosélytisme actif pour GNU/Linux. Quand GNU/Linux n'était qu'un demi pourcent du parc informatique, on pouvait considérer cette communauté comme la voix du libre, des gens qui savent que leur système n'est pas juste une jolie boite noire incompréhensible, qui savent ce qu'est un driver, que Linux c'est un gros amas de drivers qui arrive a faire tourner une quantité gigantesque de matériel , et que ces drivers sont des logiciels Libres qu'ils peuvent étudier et améliorer, que Linux est un logiciel Libre, ainsi que l'intégralité du système autour, et que personne ne peut leur mettre de contrainte à l'exercice des 4 libertés fondamentales. Ca fait un demi pourcent très bien défini de gens qui ont une putain de sacrée bonne raison de vouloir des specs de leur matériel et du logiciel libre.
En allant cueillir 10% de vaches à lait, GNU/Linux devient le reflet de l'opinion de ces 10% de gens qui acceptent de toute bonne-foi de se faire traire, qui soutiendraient mordicus que sans Microsoft l'informatique n'aurait jamais existé, et qui ne voient aucun problème à se voir refuser le droit d'utiliser leur matériel autrement que selon la stratégie commerciale de leur constructeur. Le constructeur va leur fournir ce qu'ils veulent (a minima et sous forme binaire), et puis basta.
Imagines un peu, une association écolo. 10 écolos activistes qui parlent d'une voix forte. Un jour, un prosélyte se dit "plus il y aura de gens dans l'association, plus on sera représentatifs", alors il recrute 100 personnes, n'importe qui. La majorité n'en a rien à foutre de l'écologie, et les 10 premiers sont considérés comme des empêcheurs de tourner en rond, de fieffés emmerdeurs déconnectés des réalités, à qui on répond "J'espère que tu vis dans un arbre et que tu t'abstiens de respirer" quand ils deviennent trop agaçants.
L'espèce de course au prosélytisme Linuxien ambiant est une gigantesque porte ouverte à l'entrisme d'une base d'utilisateurs qui se contrefout de ce qu'était GNU/Linux avant eux et de ce que le logiciel Libre représente. Je vois ça d'un très mauvais oeil, ça étouffe la voix du logiciel libre, ça tue les demandes de libération des specs matérielles.
En concentrant le prosélytisme sur GNU/Linux, vous ramenez une base d'utilisateurs qui piétinent le libre sans s'en rendre compte, ça a tendance à m'énerver un peu.