src a écritEt pourtant Linux a été lancé suite à la frustration de Linus de ne pas pouvoir modifier Minix, un OS auquel il voulait apporter des contributions.
Sa motivation première, de ce que j'ai lu, était surtout qu'il n'avait pas les moyens de se payer une licence UNIX, d'où le choix initial de la licence de libre diffusion interdisant les usages commerciaux.
src a écritJ'ajouterai que le libre se base aussi sur des limitations et des privations. Si une licence m'interdit de faire tourner un logiciel sur du matériel propriétaire, alors je ne suis pas libre.
Le même vieux problème que celui de la clause virale : penses-tu, comme les idéologues BSDistes, que parce que tu n'as pas le droit d'implanter du code libre dans un projet privatif, cette licence restreint ta liberté ?
C'est un point de vue qui peut se tenir… quand on est soi-même développeur et qu'on n'écarte pas la possibilité de faire un jour du privatif à partir du code des autres (parce que ton code à toi, personne ne peut t'en restreindre l'utilisation, hormis le législateur).
Ou bien quand on s'en fout royalement que les libertés que l'on tient particulièrement à proposer soient ensuite restreintes par d'autres, ce qui est tout à fait respectable, mais quand même légèrement paradoxal.
« Ma liberté s'arrête là où commence celle des autres » : le concept de vie en communauté, qu'exige notamment le fait d'utiliser du code créé par quelqu'un d'autre, ne peut par définition pas s'accorder d'une liberté totale ; des limites doivent être posées pour garantir à chacun sa part de liberté.
Plus encore, « ma liberté commence là où commence celle des autres » : ce sont les garanties apportées pour que tout le monde soit libre, et donc les restrictions apportées à la liberté de chacun, qui permettent d'assurer à chacun que sa propre liberté soit respectée.
C'est un principe très théorique qui trouve ici une application tout ce qu'il y a de plus complète : les restrictions apportées par la GNU GPL et ses consœurs ont pour unique but de garantir que la liberté sera bien la même pour tous, en interdisant à une personne d'en réduire la portée.
Comme l'a fait remarquer Joss17, cette clause de la GNU GPL v3 ne t'interdit en rien de faire tourner, pour ton propre usage, du logiciel Libre sur quelque machine que ce soit, elle vient simplement corriger un défaut de la précédente en supprimant un moyen très particulier, pour un distributeur, de restreindre la liberté de ses utilisateurs.
C'est une restriction de la liberté des distributeurs, mais elle n'est posée que pour garantir que celle des utilisateurs restera intacte. Cela ne fait donc que compléter la clause virale, qui avait déjà cette fonction, et s'inscrit très précisément dans la même logique, celle de la
préservation finale de la liberté.