Mr Flibble a écritC'est quoi un interféromètre ?
C'est un réseau de télescopes avec lequel on utilise la technique de l'
interférométrie pour obtenir un instrument virtuel de très grand diamètre et avec un pouvoir de résolution très supérieur.
Placé dans l'espace, un interféromètre un peu performant permettrait de détecter un plus grand nombre de planètes de type terrestre et de déterminer si oui on non elles abritent de la vie telle que nous la connaissons (ou autre ?).
Je cite un document assez édifiant, proposé en 1997, par Bertrand MENESSON (qui travaille aujourd'hui
pour le JPL de la NASA) :
Parmi les différentes techniques envisagées pour détecter et caractériser des planètes extrasolaires orbitant autour d’étoiles proches, l’interférométrie spatiale infrarouge est la seule qui permette une détection directe de planètes telluriques et le sondage de leur atmosphère par spectroscopie. Nous nous intéressons ici exclusivement à la pupille d’entrée d’un tel interféromètre, et à l’optimisation de ses propriétés d’imagerie et de spectroscopie. Apres avoir passé en revue les contraintes imposées par les principales sources de bruit astrophysique, nous proposons une configuration à 5 telescopes, répartis sur une base d’environ 50m sur 25m. Avec un tel réseau interférométrique, un temps d’intégration de 30h permettrait de reconstruire une “image” d’un système planétaire situé à 10pc et analogue au notre. La spectroscopie des planètes ainsi détectées pourrait révéler la présence de vapeur d’eau, de dioxyde de carbone, et d’ozone en quelques semaines d’integration.
Source (en PDF)
Notons que 10pc (parsecs) représentent une distance d'un peut plus de 32 années lumière. À l'échelle galactique c'est tout petit, mais cela représente pourtant un bon paquet d'étoiles et donc de possibles systèmes planétaires à observer. Par exemple, dans un rayon deux fois moindre on compte 69 étoiles, soient 49 systèmes stellaires (il y a des étoiles doubles ou triples).
Or, depuis 1997 la technique a grandement évolué. Ce qu'il proposait il y a 15 ans est aujourd'hui réalisable avec de bien meilleures performances et pour un coût certainement moindre.
J'ai également souvenir d'un reportage où une astronome de la NASA, dont j'ai perdu le nom, expliquait qu'avec un interféromètre spatial constitué d'une vingtaine de petits télescopes synchronisés par faisceaux laser, équivalent à un instrument virtuel toutefois conséquent, les calculs montraient qu'il serait possible d'observer très en détail une planète équivalente à la Terre située dans un rayon d'une dizaine d'années lumière. Elle expliquait que si d'hypothétiques extraterrestres situés à cette distance utilisaient eux aussi un tel instrument, ils pourraient distinguer nos océans, masses nuageuses, continents, zones forestières, villes (sur la face nocturne)...
Mr Flibble a écritPour Mars, si il y a eu de la vie avant c'est qu'il peut y en avoir partout et en tout temps donc l’intérêt est grand.
Oui c'est intéressant, mais pas autant, à mon sens, que de vérifier directement (bien qu'avec le retard lié à l'éloignement de ces objets) ce qu'il en est « maintenant », tout autour de nous, sur des mondes qui pourraient s'avérer nettement plus propices à la vie que Mars, car aussi bien placés que la Terre dans la
zone habitable de leur étoile.
Malheureusement, il faut croire que franchir ce pas est problématique et pas que pour des histoires d'argent.
Pour info, voilà une vidéo qui explique le pouvoir de résolution qu'on aurait pu atteindre avec l'interféromètre SIM (mission annulée en 2010) :
http://www.youtube.com/watch?v=A1WDFMtnkTk
Avec de telles capacités, cet interféromètre aurait été en mesure de détecter des planètes similaires à la notre, ou un peu plus grosses, situées en zone habitable autour des 60 étoiles les plus proches. Ceci pour un coût de 200 millions de dollars. Il n'aurait pas pu nous en dire plus, mais cela aurait déjà été un bon début.
À tire de comparaison, la mission Curiosity a coûté 100 fois plus cher, c'est à dire plus de 2,5 milliards de dollars.
Ces chiffres parlent d'eux-même je trouve. S'il y avait une réelle volonté de répondre à la question de la vie ailleurs dans l'univers, ça serait sans doute déjà fait.