C'est pas faux que, la plupart du temps, la science avance doucement.
Seulement ce qui est assez remarquable avec la recherche d'exoplanètes et, au-delà, d'exoplanètes de type terrestre potentiellement habitées, c'est que c'est précisément l'effet inverse à ce que tu décris qui se produit.
C'est à dire qu'on lance des missions modestes (tiens, encore une
ici), à relativement petit budget comparativement aux plus grosses dépenses dans le domaine spatial, mais que celles-ci obtiennent des résultats incroyables et très encourageants.
Par exemple, le télescope spatial Kepler, avec son miroir d'à peine 1,40m, sa super caméra et un coût total de la mission de 600 millions de dollars, représente ce qui se fait de plus ambitieux à l'heure actuelle comme application spatiale dans le domaine de la recherche exoplanétaire.
Et pourtant il nous a démontré à lui seul, en même pas 3 ans, l'incroyable abondance de planètes dans la galaxie et, parmi elles, les très nombreux mondes que l'on peut s'attendre à trouver en zone habitable.
Une information vertigineuse qui a fait quasiment zéro bruit dans les médias de masse, soit dit en passant.
Donc à un moment, il y a une étape décisive à franchir. Lorsque la technique est prête, et elle l'est ici largement, tout ce qu'il manque est une volonté politique forte. La question est de savoir si cette volonté politique existe.
J'ai envie de comparer la situation actuelle, en matière de recherche des « sœurs » de la Terre, avec celle de la course à la Lune dans les années 60.
Il a suffit qu'un Président comme Kennedy décide de s'emparer de la question pour que les choses se fassent. Et encore, il y avait plein de problèmes techniques non encore résolus au moment où il a fait sa promesse au peuple américain, ce qui en soit était considérablement gonflé.
Là c'est pareil mais en beaucoup moins risqué. Il suffirait qu'un dirigeant politique décide d'y mettre quelques billes, en se mouillant beaucoup moins que JFK à l'époque, pour répondre à l'une des questions les plus fondamentales que se pose l'humanité depuis qu'elle lève les yeux vers les étoiles.
Alors tu me diras qu'aujourd'hui c'est pas pareil, qu'il n'y a plus le bloc soviétique en face, que c'est la crise, que l'Europe est divisée, que la planète part en sucette, que les chinois ont mieux à faire, qu'il y a des conflits partout et du terrorisme, etc. Donc que le contexte ne s'y prête pas.
Oui mais en attendant, on envoie Curiosity sur Mars, on paume 700 millions d'euros dans un vaccin contre la grippe inutile, on dépense régulièrement des milliards dans des jeux olympiques alors même que le budget d'
un seul de ces jeux permet de répondre à la question dont je parle de façon plus que satisfaisante… et que, peut-être, quelque part pas si loin de nous, existe une vie qui aurait peut-être des choses intéressantes à nous apprendre sur nous-mêmes et dont l'existence même pourrait motiver des projets autrement plus constructifs.
Je trouve ça énorme. En réalité, le contexte n'a jamais été meilleur pour enfin répondre à la question.
Mais il est sûr que ça poserait par contre beaucoup d'autres questions si on trouvait de la vie pas si loin de nous et que celle-ci s'avérait en plus intelligente.
Peut-être que ce qui retient les gens de pouvoir (qu'il s'agisse d'autorités politiques, religieuses ou autres), c'est justement le fait que cela pourrait amener les peuples à questionner leur position, à questionner qui nous sommes en tant qu'espèce de façon assez fondamentale.
Peut-être qu'ils ont juste peur.