http://www.cfa.harvard.edu/news/2013/pr201305.html
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Communiqué n° 2013-05
Pour diffusion : mercredi 06 février 2013 11:00:00 AM EST
Les planètes semblables à la Terre sont juste à côté
Cambridge (Massachusetts) - En utilisant les données publiques du télescope spatial Kepler de la NASA, des astronomes du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics (CfA) ont découvert que six pourcents des étoiles naines rouges ont des planètes habitables de la taille de la Terre. Puisque les naines rouges sont les étoiles les plus communes dans notre galaxie, la planète semblable à la Terre la plus proche pourrait être à 13 années-lumière à peine.
« Nous pensions que nous devrions chercher sur de vastes distances pour trouver une planète semblable à la Terre. Maintenant nous réalisons qu'une autre Terre se trouve probablement dans notre propre arrière-cour, attendant d'être repérée », a déclaré l'astronome d'Harvard et principal auteur Courtney Dressing (CfA).
Dressing a présenté ses découvertes aujourd'hui dans une
conférence de presse du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics à Cambridge, Massachusetts.
Les étoiles naines rouges sont plus petites, plus froides et de luminosité plus faible que notre Soleil. Une naine rouge moyenne a seulement un tiers de la taille et un millième de la brillance du Soleil. Depuis la Terre, aucune naine rouge n'est visible à l'œil nu.
Malgré leur pâleur, ces étoiles sont de bons endroits pour rechercher des planètes similaires à la Terre. Les naines rouges représentent trois étoiles sur quatre dans notre galaxie pour un total d'au moins 75 milliards. Le signal d'une planète qui transite est plus important du moment que l'étoile elle-même est plus petite, aussi un monde de la taille de la Terre occulte une plus grande partie du disque de l'étoile. Et puisqu'une planète doit orbiter plus près d'une étoile froide pour être dans la zone habitable, elle est plus susceptible de transiter de notre point de vue.
Dressing a passé au crible le catalogue de Kepler de 158.000 étoiles cibles pour identifier toutes les naines rouges. Elle a alors réanalysé ces étoiles pour calculer des tailles et des températures plus justes. Elle a trouvé que presque toutes ces étoiles étaient plus petites et plus froides qu'on ne le pensait.
Puisque la taille d'une planète qui transite est déterminée relativement à la taille de l'étoile, en se basant sur la proportion du disque de l'étoile que la planète recouvre, réduire l'étoile réduit la planète. Et une étoile plus froide aura une zone habitable plus rapprochée.
Dressing a identifié 95 candidates au titre de planète orbitant autour d'étoiles naines rouges. Cela implique qu'au moins 60 pourcents des étoiles de ce type ont des planètes plus petites que Neptune. Cependant, la plupart n'avaient pas la bonne taille ou température pour être considérées comme véritablement semblables à la Terre. Trois candidats planétaires étaient à la fois chauds et approximativement de la taille de la Terre. Statistiquement, cela signifie que six pourcents de toutes les étoiles naines rouges devraient avoir des planètes semblables à la Terre.
« Nous connaissons maintenant le taux d'occurrence des planètes habitables autour des étoiles les plus communes de notre galaxie », a déclaré le co-auteur David Charbonneau (CfA). « Ce taux implique qu'il sera significativement plus facile de rechercher de la vie au-delà du système solaire que ce que nous pensions auparavant. »
Notre Soleil est entouré par une nuée d'étoiles naines rouges. Environ 75 pourcents des étoiles les plus proches sont des naines rouges. Puisque 6 pourcents de celles-ci devraient accueillir des planètes habitables, le monde semblable à la Terre le plus proche se trouve vraisemblablement à 13 années-lumière à peine.
Localiser des mondes proches similaires à la Terre devrait nécessiter un petit télescope spatial dédié, ou un grand réseau de télescopes basés au sol. Des études ultérieures avec des instruments comme le télescope géant Magellan ou le James Webb Space Telescope pourraient nous dire si des planètes chaudes en transit ont une atmosphère et par la suite sonder leur chimie.
Un tel monde serait différent du nôtre. En orbitant si près de son étoile, la planète serait probablement en rotation synchrone. Toutefois, cela n'interdit pas la vie puisqu'une atmosphère raisonnablement épaisse ou un océan profond pourraient transporter la chaleur autour de la planète. Et tandis que les jeunes étoiles naines rouges émettent de fortes éruptions de lumière ultraviolette, une atmosphère pourrait protéger la vie à la surface de la planète. En fait, de telles contraintes pourraient aider la vie à évoluer.
« Vous n'avez pas besoin d'un clone de la Terre pour avoir de la vie », a dit Dressing.
Puisque les étoiles naines rouges vivent beaucoup plus longtemps que les étoiles de type solaire, cette découverte augmente l'intéressante possibilité pour que la vie sur une telle planète soit beaucoup plus vieille et plus évoluée que la vie sur Terre.
« Nous pourrions trouver une Terre qui a 10 milliards d'années », a spéculé Charbonneau.
Les trois candidates planétaires en zone habitable identifiées dans cette étude sont le Kepler Object of Interest (KOI) 1422.02, qui fait 90 pourcents de la taille de la Terre avec une orbite de 20 jours ; KOI 2626.01, 1,4 fois la taille de la Terre avec une orbite de 38 jours ; et KOI 854.01, 1,7 fois la taille de la Terre avec une orbite de 56 jours. Toutes les trois sont situées entre 300 et 600 années-lumière environ et orbitent autour d'étoiles avec des températures entre 5.700 et 5.900 degrés Fahrenheit. (Par comparaison, la surface de notre Soleil est de 10.000 degrés F.)
Ces résultats seront publiés dans l'Astrophysical Journal (une version pdf de l'article est disponible
ici.).
Avec son siège à Cambridge, Massachusetts, le Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics (CfA) est une collaboration conjointe entre le Smithsonian Astrophysical Observatory et le Harvard College Observatory. Les scientifiques du CfA, organisés en six divisions de recherche, étudient l'origine, l'évolution et le sort ultime de l'univers.
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