Pas encore envoyé, donc si vous y tenez, ouais.
Bonjour monsieur Stallman,
tout d'abord, puisque c'est, je crois, la première fois que je vous contacte personnellement, je tenais à vous remercier pour tout ce que vous avez accompli concernant le logiciel libre en général et le projet GNU en particulier ; et notamment toute la communication que vous faites en français comme en anglais autour de cela, qui est un travail essentiel.
Néanmoins, il y a un point de détail qui me chiffonne – son importance est assez faible, mais, tout de même, je préfère vous en parler. Il s'agit de l'adjectif « privateur », que vous employez en français pour décrire les logiciels placés sous une licence ne fournissant pas les libertés fondamentales.
Je suis d'accord avec vous sur le fait que le terme de « propriétaire » n'est, clairement, pas adapté. Cependant, il me semble que « privateur » ne l'est pas davantage, dans la mesure où ce terme, comme la plupart des mots en -eur, désigne normalement la personne qui effectue l'action plutôt que l'objet par lequel s'effectue l'action (on parle, par exemple, de concile répresseur, mais de loi répressive).
Il me semblerait donc plus adapté, pour qualifier le logiciel, d'utiliser l'adjectif « privatif ». Ce terme est aussi parlant que le précédent, mais correspond davantage, à l'oreille, au contexte considéré. De puis, il a un sens juridique qui me semble totalement adapté à la situation (est « privatif », par opposition à « commun », ce qui est réservé à l'usage exclusif de quelques personnes, empêchant donc le reste de la collectivité d'y avoir accès ; et les peines judiciaires retirant un droit ou une liberté à quelqu'un sont qualifiées de « privatives »).
Ne pensez-vous pas qu'il serait, donc, plus adapté de parler de « logiciel privatif » que de « logiciel privateur » ?
Quoiqu'il en soit, je vous remercie encore une fois pour tout ce que vous avez accomplis et mis en marche, et je vous prie d'agréer, monsieur, l'assurance de mes salutations les plus respectueuses.
Cordialement,