Bonjour,
Arbiel a écritLe rapport que je vois entre le remplacement de Firefox par Chromium dans la 13.04 et l'introduction de cette fonction espion dans Unity est que, contrairement à ce que laisse entendre "distributée sponsorisée" par Canonical, Ubuntu est bel et bien la propriété de Canonical, dans laquelle elle fait la loi et prend ses décisions en fonction de ses propres intérêts. Certains pourraient trouver normale cette situation puisque Canonical paie, mais rien de cela n'apparaît dans les pages d'informations que nous parcourons en partant à la découverte d'Ubuntu.
Jason Warner, le gestionnaire de l'équipe en charge de l'expérience sur postes de travail, a animé une session de discussion concernant la possibilité de remplacer le navigateur Web par défaut lors de l'UDS de la semaine dernière. À ceux qui ne sont pas allergiques à l'anglais, vous pouvez voir une vidéo de la bulle complète
sur le site de l'UDS -- où vous retrouverez aussi des vidéos de toutes les autres sessions.
Le souhait de l'équipe en charge d'Ubuntu pour postes de travail est de livrer la distribution avec des logiciels utilisés par le grand public. En ce sens, la question du remplacement du navigateur par défaut est légitime. Google Chrome et Chromium ont dépassé le nombre d'utilisateurs de Firefox au cours des dernières années. Il y a demande claire des utilisateurs, qui utilisent beaucoup Chromium. Enfin, un changement de navigateur vers l'un utilisant le moteur WebKit apporterait une constance dans l'expérience Web entre celle sur postes de travail et celle sur système mobile. Jason Warner ne se cache pas que le remplacement de Firefox par Chromium en tant que navigateur par défaut dans Ubuntu est un choix qu'il préférerait personnellement.
Cependant, durant la discussion, plusieurs zones d'ombre ont toutefois été soulevés quant à la proposition. D'abord, Chromium n'est pas disponible pour certaines architectures matérielles (ont été nommées PowerPC et ARM64). Toutes les extensions de Firefox n'existent pas sur Chromium, et la migration d'un navigateur à l'autre n'amène pas les extensions. Chromium ne fonctionne pas avec le lecteur d'écran Orca, ce qui le rend moins compatible avec les solutions d'accessibilité mises de l'avant par Ubuntu. Enfin, dû à son mode de fonctionnement (Chromium crée un processus par onglet et par extension), il est davantage gourmand en ressources que Firefox.
Des évaluations supplémentaires seront accomplies durant le cycle de développement, et le mainteneur de Chromium pour Ubuntu, Chad Miller, s'attaquera à certains des points négatifs qui ont été soulevés. Une décision sera prise plus tard, suivant l'évolution de Chromium. Le but de la discussion était avant tout de tâter le pouls de la communauté (comprendre: ceux qui ont participé à la session de l'UDS), d'identifier des arguments en faveur et en défaveur d'un tel changement. La décision finale n'est pas prise.
Une dernière note à propos de Chromium et Firefox dans Ubuntu: peu importe lequel des navigateurs sera choisi comme logiciel installé par défaut, l'autre demeurera installable à partir de la Logithèque/de Synaptic/d'apt-get/d'aptitude/de Tagada... Il ne s'agit que d'un choix pas défaut. Tout comme pour l'environnement de bureau par défaut, eh! c'est toujours possible de le remplacer.
Shanx a écritJe choisis mon navigateur pour ses qualités intrinsèques. Pour Firefox, parce qu’il est fiable, respectueux de l’utilisateur et des standards, et possède une énorme base d’extensions. Je ne le choisis pas pour des critères obscurs du genre “il faut lui conserver ses parts de marché” ou “il va perdre son financement”. Si les gens sont massivement passé à Chrome/Chromium, c’est pour plusieurs bonnes raisons (légèreté, simplicité : ce qu’il suffit pour beaucoup d’utilisateurs). Et aussi pour de mauvaises raisons : bonne intégration des services Google (ce qui rejoint la simplicité, aux dépens du reste), et pub massive sur google.fr. Partant de là, pour moi il faut que Firefox s’améliore pour proposer une alternative viable à Chrom-e-ium, ce qu’il a commencé à faire (il a passé quelques cures d’amaigrissement), c’est ça qui lui permettra de garder ses parts de marché. C’est pas en demandant aux utilisateurs de faire des choix idéologiques discutables qu’il pourra le faire.
Je me rallie pas mal complètement à tes propos. Je crois que, en tant qu'utilisateur de logiciels libres, le fait qu'un logiciel soit libre et défende les intérêts d'un monde informatique libre
(au sens des quatre libertés informatiques) est un facteur à considérer quand on choisit d'utiliser un logiciel. Mais il s'agit d'un critère parmi d'autres: entre deux logiciels libres, je ne resterai pas nécessairement sur l'un parce qu'il est une égérie historique du monde libre. D'autres critères entrent en jeu, et un logiciel libre historique doit être en mesure d'évoluer dans une direction qui réponde à mes besoins et mes attentes.