billou a écritUne culotte, un slip, un caleçon, c'est sexualisé surtout pour ceux qui ne veulent voir que ça...
En l'occurence, non, c'est sexualisé pour ceux qui veulent le montrer. Autrement dit il y a une intention délibérée de sexualiser le personnage de Sara. Du coup, c'est totalement tordu de faire porter la responsabilité sur les personnes qui pointent du doigt cette sexualisation, de les accuser d'en faire tout un plat et ainsi de suite, sans questionner la responsabilité de ceux qui ont décidé, approuvé, ladite sexualisation.
Si ce n'était pas important, si c'était anodin, il n'y aurait pas eu de modification du personnage pour arriver à ce résultat. Le fait que les développeurs de STK envoient le message "nous sexualisons notre premier et seul personnage féminin" est un discours (en l'occurence machiste) et il est normal que cette décision suscite des réponses.
Vu les réactions précédentes, je sais qu'il y en a plein qui vont me tomber dessus, mais dans cette société, on a vraiment un problème de juste milieux avec les tabous, soit trop, soit pas assez...
Je doute qu'on puisse espérer un juste milieu puisqu'il s'agit de discrimination. Un juste milieu entre beaucoup de discrimination et pas du tout de discrimination, ça reste un peu de discrimination, donc encore trop.
Et ce, dans un contexte où le sexisme des jeux vidéos a été pointé du doigt.
Non mais sérieusement, j'estime que les développeurs sont bien en droit de faire ce qu'il veulent de leur jeu, et n'a ni à se plier aux quatre volontés des féministes, ni à celles des machistes, et même si c'était de la provoc' faite intentionnellement, je n'en penserais pas moins, on n'est pas dans un échange marchand impliquant une soumission à la volonté d'une partie ou de l'autre là !
Encore une fois, tu renvoies dos à dos "machistes" et "féministes" alors qu'il y a de la part des premiers une volonté de perpétuer une situation d'inégalité, et de la part des deuxièmes une volonté de parvenir à l'égalité. Une position neutre entre les deux contribue donc à maintenir l'inégalité voulue par les machistes.
Par contre c'est intéressant le fait que tu pointes du doigt le fait qu'il ne s'agit pas d'un échange marchand. Le sexisme dans le monde du jeu vidéo a parfois été mis sur le dos du capitalisme, de la recherche de profit par les éditeurs. L'exemple de STK (et d'autres exemples de sexisme dans le monde du libre) démontre qu'il ne s'agit pas d'un problème lié à une économie capitaliste mais bien à une culture sexiste,
a minima dans le monde du jeu vidéo, voire commune à toute la culture geek.
Si des gens ne sont pas satisfait soient ils apportent un patch pouvant convenir au plus grand nombre (quand je parle d'un mode "public sensible", c'est pour que chacun soit satisfait en fonction de ses revendications personnelles !), soient ils forkent. 🙂
C'est une réponse possible, mais c'est dommage que la seule réponse envisageable à toute critique politique d'une décision soit "Faites un projet similaire qui soit en accord avec vos idées". Ne serait-ce que pour des questions de temps et de ressources : les infrastructures, les équipes, sont déjà aux mains d'une équipe existante, et dont les membres sont possiblement dans leur majorité indifférents à cette question - étant établi que les nuisances sexistes sont le fait d'une minorité, et que c'est la passivité de la majorité qui leur permet de s'incruster dans la culture commune.
Et d'ailleurs, ça me fait doucement rigoler que tout le monde se prenne la tête pour ça ici, alors qu'un échange avec la team développant Super Tux Kart, serait bien plus indiqué...
samuncle fait partie de cette team et, sauf erreur de ma part, est un acteur ayant participé à cette sexualisation du personnage de Sara. De plus il risque d'être délicat de faire comprendre le problème aux développeurs - investis personnellement - si même des quidams du logiciel libre, ici, ont du mal à saisir le problème.
Bref, autant je déteste voir des "nichons" partout et du moulant à gogo, et plein d'autres choses tape à l'oeil pour titiller l'hormone des hommes ou des femmes, autant je m'insurge aussi contre le puritanisme à tout bout de champ, et comme personne ne tombera jamais d'accord, et qu'on aura soit d'un côté, une poussée pour la suppression des caractères sexuels culturels, ce qui s'apparente à une censure, et de l'autre, un public souhaitant un jeu comme étant le plus réaliste possible, voir même souhaitant voir apparaître du sex-appeal à outrance en tombant dans l'excès, la bonne limite ne sera jamais trouvée, il conviendrait donc de modérer avec une option, comme tant d'autres jeux le font, tout ce qui a trait aux caractères sexuels vestimentaires dit "intime" (les sous vêtements - et encore que, si on vire les soutiens gorge, ça va faire encore tendancieux, faudrait aussi virer les poitrines) et à la violence (bruitages gores, sang, entrailles...).
Houlà, beaucoup de choses dans cette phrase. 🙂
D'une part, sur la question du puritanisme : il ne s'agit pas de cela. Le fait qu'il s'agisse d'un jeu pour enfants exclu de toute façon, dans notre culture, l'idée même qu'on puisse y présenter du contenu sexuellement explicite. Cette question est donc hors de propos.
Il s'agit, comme je le rappelle une nouvelle fois, d'un problème de culture sexiste, non d'un problème de contenu choquant. À tout prendre, le problème est le même quand un héros masculin doit délivrer une princesse passive : le schéma est sexiste, et pourtant il n'y a pas l'ombre d'une sexualisation dedans.
D'autre part, sur la question du réalisme, on tourne en rond : Dans une culture sexiste, reproduire les modèles sexistes dans un jeu vidéo relève du réalisme. Mais ça participe aussi à entretenir cette culture, et à tomber dans un cercle vicieux où chaque décision sexiste est excusée par le contexte général qu'elle contribue à entretenir.
On peut attendre d'un jeu vidéo - de surcroît libre, donc s'inscrivant dans une démarche éthique et en dehors d'une exigence de rentabilité - qu'il soit l'expression d'une critique de son temps, comme est censé le faire toute production culturelle un peu revendicative, et non le reflet passif des travers de son époque.