Je n'y crois pas... Alors évidemment qu'il y a de l'idéologie dans la langue, ça personne n'en a jamais douté (je cite régulièrement
Victor Klemperer et d'autres).
Mais ce que je ne crois pas, c'est que ce soit vraiment d'actualité, ou même seulement encore pertinent, à propos du genre. Bien sûr on nous rappelle des choses indéniables comme celles-ci :
La primauté du masculin sur le féminin s’est imposée au XVIIème siècle et a été justifiée ainsi: "lorsque les deux genres se rencontrent, il faut que le plus noble l’emporte" (Abbé Bouhours, 1675) ou encore: "le genre masculin est réputé plus noble que le féminin à cause de la supériorité du mâle sur la femelle" (Beauzée, grammairien, 1767 – références ici).
Mais il n'y a pas forcément d'équivalents dans d'autres pays. Et pourtant ils sont tout aussi sexistes, éventuellement, que chez nous... Quand bien même il n'y aurait en gros que du neutre, ou au contraire du masculin, du féminin et du neutre...
Quant à l'exemple Mozart (cf plus haut), on voit bien qu'il s'agit d'associations symboliques : la femme, la nuit, les choses obscures, la lune... Pourtant, avec sans doute la même symbolique, c'est "der Mond" (masculin) en allemand, "la lune", ce qui montre bien qu'elle ne dépend pas tant que ça, cette symbolique, du genre des mots utilisés...