Wacken a écritTu dois travailler dans le domaine public, j'imagine ? (prof, si mes souvenirs sont bons)
Certes ; mais je ne pense pas que ce soit censé m'empêcher d'avoir un avis sur le domaine privé, que j'ai (très brièvement) fréquenté, et surtout duquel j'ai énormément d'exemples dans mon entourage. Donc en gros, je ne pense pas que cette interrogation soit pertinente en l'espèce. D'ailleurs, certains domaines publics qui recourent en partie à des contrats à durée déterminée (dont notamment la recherche et l'enseignement supérieur), sont également concernés par le problème.
Wacken a écritUne entreprise, ce n'est pas un gros méchant patron dont le plaisir caché est de virer ses employés. Une entreprise a tout intérêt à garder ses employés le plus longtemps possible, parce que l'expérience en entreprise est bien plus précieuse que n'importe quelle expérience académique. Un nouvel employé qui arrive, c'est une personne à former qui ne sera pas rentable avant plusieurs mois. Donc le turn-over, c'est bien majoritairement de la part de démissions volontaires, car si tu veux grimper les échelons, c'est plus facile de le faire en changeant d'entreprise.
Un employé, ce n'est pas un gros méchant dont le plaisir caché est de partir en laissant sa boîte manquer de main d'œuvre compétente. Un employé a tout intérêt à garder sa boîte le plus longtemps possible, parce que ça lui assure une subsistance un minimum pérenne.
J'admets volontiers avoir été un peu abusifs sur le terme « virer », mais je n'ai jusque là croisé la notion de « turn-over » que dans deux cas : majoritairement, les recours massifs aux CDDs qui n'étaient pas reconduits alors que l'employé avait en moyenne tendance à souhaiter rester ; et de temps en temps, les cas où c'étaient les conditions de travail désastreuses qui incitaient vivement les employés à démissionner.
Après, mon expérience personnelle n'a, bien sûr, pas valeur de généralisation. Néanmoins, j'émets quelques doutes quant à l'assertion selon laquelle changer de boîte est plus facile pour grimper les échelons, dans le contexte actuel où retrouver une nouvelle boîte est loin d'être garanti.
ignus a écritLe logiciel libre est un mouvement social, proposant d'autres bases pour construire un système axé sur le partage, la liberté et la fraternité (soit exactement le contraire du logiciel privateur).
Non. Le
mouvement à l'origine du logiciel libre est un mouvement social. Mais une grande partie du logiciel actuellement placé sous licence libre ne relève pas de cette idéologie (l'idéologie OpenSource est probablement mieux représentée, même si je pense qu'il y en a encore d'autres autour).
C'est d'ailleurs censé être une des forces du logiciel libre, à la base : être « au dessus de ça », et ne pas obliger l'utilisateur à adhérer aux points de vue de la personne qui le crée, ce qui permet d'équiper aussi bien la Chine, les bourses de New York et de Londres, notre gendarmerie nationale, et certains milieux anarchistes.
Résumer le logiciel libre à l'idéologie du partage, il me semble que c'est perdre un peu l'une des forces du logiciel libre précisément mise en avant par cette idéologie.
(D'ailleurs, sur les trois mots fréquemment utilisés par Stallman, tu en as oublié un : l'égalité. Et c'est sur celui-là qu'une partie du logiciel privatif se distingue)
ignus a écritCe qu'en pense les entreprises et consorts, on s'en tartine le fion 😃
Dans la mesure où l'on estime qu'actuellement, 80% du logiciel libre est produit par les entreprises ; et où, pour pas mal de libristes, l'entreprise représente l'un des rares milieux où l'on se retrouve contraint d'utiliser du logiciel non-libre, non, je ne pense pas qu'on s'en fiche, loin de là.
Les gens pourront réellement être libres quand les entreprises dans lesquels ils travaillent utiliseront elles aussi du logiciel libre ; faute de quoi il y aura toujours une obligation quelque part à utiliser du logiciel privatif, et donc cette histoire de liberté, égalité et fraternité restera limitée.
ignus a écritCertes, il y a des situations ou les logiciels privateurs sont plus performants (ça reste à prouver 😉 )
Confer la discussion que je viens d'avoir avec Wacken. Ça ne me satisfait pas, mais malheureusement, la preuve est là.
ignus a écritTant que l'on a pas compris ces quelques fondamentaux, l'utilisateur trouvera toujours le logiciel privateur séduisant et y retournera à la moindre difficulté...
Ou pas. D'une part, il ne s'agit pas de « comprendre », en l'occurrence, mais d'« adhérer » : il s'agit de position idéologiques. Le début de ta phrase est un exemple typique de position façon « tous ceux qui ne sont pas d'accord avec moi sont des crétins ». Comprendre l'idée véhiculée par ces « fondamentaux » et être en accord avec eux sont deux choses clairement différentes.
D'autre part, non, ce n'est pas parce qu'un utilisateur n'adhère pas précisément à l'idéologie promue par Stallman qu'il sera toujours potentiellement favorable au monde privateur. Il y a un fameux tas de positions idéologiques différentes de celle-ci qui peuvent conduire à un rejet de principe du logiciel privatif, et ce serait faire preuve d'une fermeture d'esprit assez importante que de les négliger.
pierrecastor a écritalius a écritLe problème demeurera tant que l'on commercialisera du logiciel.
Libre ≠ non commercial. Beaucoup d'entreprises font du bénéfice avec le logiciel libre, que ça sois en le vendant ou en proposant des services autour.
Notons au passage que le noyau Linux a initialement été publié sous une licence qui interdisait les usages commerciaux, et que c'est Stallman en personne qui a convaincu Torvalds de retirer cette clause, condition nécessaire à ce que ce logiciel devienne libre. Ceci étant rappelé, je crois que les gens qui opposent libre et commercial tout en invoquant Stallman feraient bien de réviser un peu ^^