Shrat a écrit :
@Cheeky : Tu poses une vraie question! Le soucis, c'est que nous sommes en Europe. Sans coordination entre les politiques budgétaires et monétaires, point de salut. Ton truc est viable mais il faudrait alors sortir de l'Euro. Ta perspective comme celle de l'Europe sont toutes deux semées d'embuches...
Il suffirait d'une forte volonté politique d'un des pays membres de l'UE, appuyé elle-même par une forte volonté populaire qui, sans forcément sortir de l'euro, donnerait un premier exemple qui pourrait vite être suivi par d'autres, quand une majorité de citoyens de l'UE aura enfin compris quel est son intérêt bien compris : ne plus payer des taux d'intérêts exorbitants à des parasites intermédiaires qui se sont indûment octroyés tous les pouvoirs.
N'oublie pas qu'actuellement l'UE n'est qu'un vaste supermarché dans lequel chacun des pays membres ne prend que ce qui l'arrange.
L'UE est totalement à géométrie variable.
Ainsi, plusieurs des pays membres n'ont pas encore adopté l'euro ni l'espace de Schengen (comme le Royaume-Uni par exemple).
Par ailleurs, n'oublie pas non plus que quand on applique un principe de démocratie directe, les peuples peuvent être lucides sur l'Europe : les peuples des 3 pays qui ont pu s'exprimer directement par référendum en 2002 au sujet du Traité Constitutionnel, ont voté non (France, Pays-Bas, puis Irlande).
Et ce qu'ils ont rejeté par la porte est ensuite revenu par la fenêtre comme on le sait, ce qui ôte toute légitimité juridique et politique à ce qui a pu s'en suivre !
Maintenant, concernant la question de la création monétaire que j'évoquais dans mon précédent post :
(
http://forum.ubuntu-fr.org/viewtopic.php?pid=2857179#p2857179)
ce qui est aberrant c'est l'ignorance crasse dans laquelle les populations sont entretenues par nos responsables politiques avec la totale complicité de leurs relais médiatiques qui participent au maintien du sujet dans un espace complètement tabou.
Je n'ai jamais entendu à la radio ni vu une seule fois à la télé le sujet abordé de front et de façon pédagogique.
Il n'y a eu que sur le Net que le sujet a été clairement abordé sans pouvoir toucher encore les masses populaires quand même.
C'est dire à quel point "on" préfère tenir les gens à distance pour pérenniser l'actuel système en leur faisant croire qu'il ne peut y avoir d'autre alternative.
Mais il ne faut pas désespérer : la pédagogie est l'art de répéter et je fais partie de ceux qui monteront sans cesse au créneau pour expliquer l'arnaque dont nous sommes victimes depuis des décennies.
En se fondant sur un principe de base : c'est la collectivité qui, par son travail et sa production donne sa valeur à la monnaie, et non pas quelque décision venant de Francfort.
Par conséquent, comme l'air, comme l'eau, comme la santé, comme l'éducation, la monnaie est un bien essentiellement collectif et non totalement privé comme c'est le cas actuellement , celui des Français mais aussi celui des citoyens de la zone euro.
Il faudrait qu'une partie significative de la monnaie, soit émise par une Banque centrale politiquement indépendante, dont le mandat serait de limiter l'inflation mais aussi de soutenir le financement :
- des entreprises (et pour commencer les TPE et les PME les plus fragiles) et des ménages avec des taux d'intérêt nominaux limités à l'inflation (= taux d'intérêt faibles et essentiellement destinés à couvrir les risques de non remboursement partiels ou totaux de la part des emprunteurs) ce qui serait déjà une sacrée réponse aux 9 pages de prise de tête de ce topic sur le crédit immobilier !
- de l'équipement des collectivités publiques, sans intérêt, ce qui signifie que le fonctionnement et les amortissements (usures de biens) continueraient à être supportés par la solidarité nationale, donc par les recettes fiscales.
Les ménages y gagneraient, les entreprises les plus exposées et les plus fragiles aussi, l'Etat aussi.
Seules les banques commerciales, qui seraient en partie rémunérées à titre d'intermédiaires par de simples honoraires, et non plus totalement en intérêts, y perdraient.
Mon avis est qu'actuellement une partie significative des banques commerciales constitue des intermédiaires parasites qui pompent les états (dette publique) et les citoyens (dette privée) : il est grand temps d'en finir avec ce système.
Il s'agit donc simplement d'inverser un rapport de force au nom d'un intérêt commun partagé par une majorité de citoyens et par les états au nom d'un bien collectif qui ne peut être entièrement privatisé (la monnaie) : ça fait déjà pas beaucoup ça en légitimité pour commencer à agir ?
Je ne me sens pas l'âme (et je n'ai pas l'envergure) d'un grand révolutionnaire mais je voterai sans réserve pour le premier homme et le premier parti politique qui s'engageraient à mener clairement ce combat de pédagogie à l'égard des citoyens et ensuite d'inversion de rapport de force à l'encontre de l'actuelle puissance financière : aucun n'existe ni ne répond pour le moment clairement à mon attente qui devrait être aussi celle de centaines de millions (pour ne pas dire de milliards) de citoyens.
Mais il ne faut pas désespérer : ça finira par arriver !:cool: