murph a écritjackpot a écritmurph a écrit
Ah oui ? Laquelle ? Quelle évidence puis-je bien nier ?
Déjà expliqué et argumenté.
Ben désolé mais je ne comprends pas.
Je crois pourtant avoir essayé :
jackpot a écritTrouver un non-sens aux choses c'est forcément inclure la notion de sens. On n'en sort pas. Cette notion de sens est fondamentale parce que première. Pour parler de non-sens, il faut partir de la notion de sens. C'est comme si tu nies que Dieu existe. Parfait. Le souci c'est que cette négation implique, de fait, la question de Dieu.
https://forum.ubuntu-fr.org/viewtopic.php?pid=21811604#p21811604
jackpot a écritDans une démarche scientifique, comme tu dis, et (à la limite) que tu partes d'un postulat ou d'un axiome et que tu poses au début de ta démarche « sens » ou « non sens », tu intègres forcément la base "sens". Sinon, il ne te reste que « non ». Cela me semble relever du simple bon... sens.
https://forum.ubuntu-fr.org/viewtopic.php?pid=21815554#p21815554
murph a écrit
Je peux tout autant poser la question sous ces deux formes.
Ce ne sont pas 2 formes. Ce sont 2 questions différentes.
En apparence, mais pas vraiment au fond.
La question « La vie a-t-elle un sens ? » suppose une réponse « oui ou non ». Elle paraît donc plus ouverte que la question : « Quel est le sens de la vie ? » qui peut laisser supposer qu'on part d'un sens qu'on a déjà pu lui donner et qu'on va tenter d'expliquer.
Toutefois.
1) De quelque point de vue initial où tu te places, tu inclus la même notion de base : celle de la question du « sens » de la vie. A partir du moment où tu te la poses, tu ne peux pas nier que tu la poses et c'est donc qu'elle peut poser problème.
2) Dans les deux cas, poser ce genre de question suppose qu'on va y réfléchir et qu'on va essayer d'y apporter des réponses. Dans les deux cas, même si la forme d'une question paraît plus ouverte que l'autre, les réponses peuvent être positives ou négatives.
3) Par ailleurs, prendre en compte les contextes dans lesquels tu peux prononcer ces formules et qui peuvent faire, qu'au fond, elles charrient les mêmes soucis.
Imagine donc que sur le quai du métro tu sois le spectateur impuissant d'une scène qui te sidère, qui te révolte, que tu ne peux pas admettre, qui heurte tes valeurs les plus profondes. Tu sors de la bouche de métro complètement retourné, et juste après avoir assisté à cette scène horrible, tu va t'attabler à la terrasse d'un café pour respirer un coup, pour essayer de prendre un minimum de recul par rapport à ce à quoi tu viens d'assister. Je ne pense pas qu'à ce moment, tu accorderas trop d'importance à faire une distinction entre le choix spontané de l'une ou l'autre question qui te viendra à l'esprit. Ce pourrait être tout autant : « Mais, putain de bordel, c'est pas vrai tout ça : mais la vie a-t-elle un sens ? » ou bien : « Mais, putain de bordel, c'est pas vrai tout ça : mais quel est le sens de la vie ? » Dans ce cas précis, curieusement, tu pourrais même être amené à voir alors que la forme de la question qui paraissait
a priori la plus ouverte « La vie a-t-elle un sens ? » induira probablement la réponse la plus fermée = « non, c'est pas possible, elle n'en a pas ! » Et que la forme de la question qui paraissait
a priori la plus fermée « Quel est le sens de la vie ? » pourrait induire, paradoxalement et
a posteriori, une réflexion plus ouverte.
Mais pour résumer et en ce qui me concerne, comme je l'ai déjà dit, selon l'humeur, selon le moment, selon les circonstances, je peux très bien accepter l'une ou l'autre de ces questions qui pourront me venir à l'esprit sous une forme ou une autre mais qui relèvent au fond d'une même préoccupation :
l'angoisse existentielle.
Mobidique a écrit Mon expérience est que la nécessité de communiquer implique une clarification pour soi, un approfondissement qui permet la transmission. À l'inverse, ne pas avoir à communiquer conduit à une confusion dissimulée sous un vocabulaire abscons relevant le plus souvent de l'affirmation identitaire (e.g. je suis un savant, je suis un grand ceci ou cela). Serres, Monod, Jacquard ont su se rendre accessible.
Je suis bien d'accord avec ce point de vue. Dans un premier temps en tout cas, et même s'il faut s'en méfier parfois, les « passeurs », les « transmetteurs », les "vulgarisateurs" ont une importance capitale en philosophie comme en sciences et techniques d'ailleurs. Ils peuvent te donner envie d'aller plus loin. Certains textes philosophiques sont extrêmement arides à lire, utilisant un jargon incompréhensible et peuvent décourager les plus volontaires. Pour peu que tout cela soit enseigné par un « prof » de philo dans le cadre d'une Terminale et d'un Bac à passer, tu peux en garder un souvenir catastrophique et en être dégoûté à jamais. Il y a autre chose : tu peux parfois t'escagasser à essayer de décrypter pendant de longues heures tel concept terriblement complexe et quand tu as fini et que tu constates qu'il n'accouche finalement que d'une souris, tu as l'impression d'avoir été pas mal dupé. La chose aurait pu être dite bien plus simplement.
Rufus T. Firefly a écrit
@ mobidique : Si tu veux philosopher, il faut commencer par déterminer précisément ce qui, dans "ton" expérience, est plus ou moins universalisable.
Un peu d'inspiration talmudique et kanitienne, ça non ? Du genre : « Si tu sauves une vie, tu sauves
l'humanité entière.» ? Moi je dirais plutôt : « Si tu sauve une vie, tu sauves
une vie. Si tu sauves deux vies, tu sauves
deux vies. Pas plus. Pas moins.» Par ailleurs, j'aurais tendance à me méfier comme de la peste de ce qui dans « mon » expérience philosophique pourrait être plus ou moins « universalisable ». On en fait tous les jours -et depuis longtemps dans notre beau pays la France- des conneries et des saloperies au nom de ce qui serait « universalisable ». Ne pas oublier non plus que rien ne naît de rien et chaque système philosophique existant naît de la contradiction qu'il a apportée au précédent et que c'est grâce à cela qu'il avance. Avant d'être lui-même contesté par le suivant.
Rufus T. Firefly a écrit
@ mobidique : Sans quoi, c'est immédiatement du relativisme culturel, genre "à chacun sa vérité"... Fin de toute possibilité de discussion !
Bien au contraire : "à chacun sa vérité" c'est la porte ouverte à la tolérance mais aussi à la recherche et à la discussion. C'est quand tu ne veux pas démordre d'un système de pensée et que tu penses avoir trouvé une conviction pour toujours que la discussion devient impossible. Et peut faire alors place à l'intolérance, au dogmatisme, à la pensée calcifiée et à l'encartage philosophique et culturel.