side a écritA quoi sert une machine si au final elle devient "humaine" ?
1) Dans la plupart de nos gestes et de nos comportements quotidiens (et même d'un bon lot de nos pensées « mécaniques ») nous nous comportons déjà comme des machines. A se demander si nous n'aurions pas été conçus par... une Machine ! 😛 Toutefois, ce qui nous distinguerait des machines serait une forme de conscience de nous-mêmes (qui doit aussi peut-être exister chez certains animaux), conscience avec laquelle on a souvent du mal pour tout dire, parce qu'elle nous amène justement à réfléchir sur nos propres fonctionnements « mécaniques », "automatiques" et à les remettre même parfois en question. C'est le propre de l'introspection et de l'esprit critique que l'on retrouve par exemple dans les sciences et la philosophie , mais aussi dans des tas d'autres domaines.
2) Dans les machines que l'on sera amené à concevoir dans le futur, il y aura certainement cette tentation d'arriver à les concevoir à notre image : c'est à dire à réussir à leur inoculer cette part de conscience. Sacré challenge ! Parce qu'on aime reproduire à notre image, je crois que c'est un instinct fondamental dans l'espèce humaine. Quand tu observes un môme en train de regarder un robot, tu vois déjà cette fascination pour quelque chose qui nous ressemblerait mais que nous (pas notre sperme) aura crée de nos propres mains avec notre propre cerveau et toute notre science.
Donc pour tenter de répondre à ta question plus directement, je ne pense pas qu'elle doive se poser en ces termes : je veux dire que la question ne consistera pas en terme « d'utilité » mais d'inévitable conséquence. Je veux dire que, fatalement, en développant des robots de plus en plus performants on ne va pas se contenter d'en faire des outils, des instruments mais qu'on va être amenés à en faire aussi
des sujets à part entière, des sujets dotés d'une conscience minimum. Comment ? ça je n'en sais strictement rien ! Pourquoi ? Parce que ce sera une évolution quasi inévitable qui s'expliquera peut-être par une chose : dans nos sociétés sans Dieu(x) de plus en plus sécularisées, la tentation de pouvoir être nous-mêmes des Dieux créateurs sera trop forte. Et on comblera là, en partie, une sacrée frustration !