L'athéisme philosophique peut aller d'une critique radicale de la religion jusqu’à une attitude de recherche ou d'interrogation constructive sur l'existence de Dieu, ce qui fait partie de la légitime spéculation philosophique. Le Dictionnaire de l'Académie française (8e (1932) et 9e éditions) définit d'ailleurs seulement l'athéisme comme une « doctrine philosophique qui nie l'existence de Dieu ».
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ath%C3%A9isme
Tu remarqueras que l’auteur de la vidéo (clairement athée) ne se prive pas du plaisir d’une recherche pas du tout évidente : celle d’essayer de prouver l’inexistence de quelque chose : en l’occurrence celle du Dieu Théiste.
Quant au Dieu Déiste il dit clairement : rien ne peut prouver qu’il existe mais rien ne peut prouver non plus qu’il n’existe pas.
Pour en revenir à la question de la charge de la preuve, je crois que notre malentendu vient du fait que ce concept a deux sources sémantiques et historiques très fortes et prégnantes et qui paraissent exclusives : le Droit et la Science.
J’ai procédé à quelques recherches à ce sujet qui disent toutes la même chose : dans ces deux domaines, donc le droit et la science, c’est à celui qui affirme quelque chose de prouver son existence.
(Première objection même si je ne suis pas spécialiste du droit : je note quand même dans les faits que même si c’est à l’accusation de fournir la preuve de la culpabilité du défenseur, le défenseur et son avocat se défendent en essayant de prouver que l’accusé ne peut pas être coupable (en fonction par exemple de la présentation de tel alibi qui le disculpera de toute évidence). Donc à ce niveau-là, on relève une contradiction par rapport à la définition théorique initiale : la charge de la preuve, dans la réalité d’un procès, est en fait réciproque. )
A propos de l’injonction faite au croyant à qui revient la charge de la preuve, la même source ajoute que :
L'inversion ou le renversement de la charge de la preuve est un procédé utilisé dans des raisonnements erronés ou sophismes lorsque une personne affirme une proposition P (Exemple : l'existence de Dieu) et prétend que celle-ci est vraie parce que personne n'a pu prouver le contraire. Le fait que l'on ignore si la proposition P est fausse, est utilisé à tort pour en déduire que celle-ci est vraie. Ce sophisme est appelé "l'appel à l'ignorance".
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Charge_preuve.htm
Pas très sympa pour bibi "l’appel à l’ignorance" ! 😛
Ah quand même je relève une ouverture :
Il est en effet impossible de démontrer l'inexistence de quelque chose, sauf en mathématique,
Même source :
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Charge_preuve.htm
Sauf en mathématique ?
Oui mais : et en philosophie ?
En fait, le point de vue que je défends est le suivant : l’athéisme est bien une affirmation de quelque chose (j’affirme que Dieu n’existe pas).
Si on part du principe que toute affirmation doit être prouvée je note que dans une démarche strictement philosophique (et de spéculation philosophique), et en réponse au croyant qui le mettrait au défi de la recherche de la preuve, qu’est-ce qui peut alors empêcher l’athéiste de chercher lui aussi à démontrer que Dieu n’existe pas ?
Et d’ailleurs il ne s’en prive pas. En voici un exemple :
https://fr.wikisource.org/wiki/Douze_Preuves_de_l%E2%80%99inexistence_de_Dieu
Autre exemple très intéressant : la vidéo dont j’ai mis le lien plus haut (démonstration bien mise en scène et apparemment basée sur le seul raisonnement et non la croyance).
Mais essayons d’aller encore plus loin quitte à prendre des risques et provoquer : cela concerne la question du raisonnement qui serait supérieur à la croyance pour nous athéistes.
Je viens de trouver ceci qui peut amener quand même pas mal à réfléchir.
Cela s’intitule
« Preuve scientifique de l'existence de Dieu » et l’auteur est
François Brooks.
Bon là pour éviter ma bévue avec Théophile j’ai procédé à quelques recherches sur cet auteur, juste pour savoir s’il était croyant ou athée, juste pour voir si, lui aussi, ne faisait pas de prosélytisme déguisé, honnêtement, je n’ai rien trouvé. Il se dit en tout cas clairement philosophe et il écrit ceci :
Mon but réel est le suivant :
Comme je suis un enthousiaste de philosophie depuis 20 ans, il m'est arrivé de constater à maintes reprises que, dans tout raisonnement rationnel il existe un point sensible où, si on est un peu perspicace, on peut mettre le grain de sable qui va faire voler en éclat sa cohérence. Schopenhauer nous l'avait démontré dans son livre L'art d'avoir toujours raison. Tout argument rationnel ne tient qu'en vertu d'une illusion opérante selon le contexte où il apparaît. Berkeley nous a démontré dans sa thèse immatérialiste qu'il est illusoire de croire que nous vivons dans un monde matériel. Gödel a aussi démontré qu'il y a toujours quelque chose sur quoi on ne peut pas se décider. (Et pendant que je vous écris, je suis parfaitement conscient de l'ambiguïté de mon propos puisqu'il est construit aussi sur des arguments rationnels réfutables.)
Notre rationalité n'a cessé depuis Nietzsche de trouver des arguments qui réfutent l'existence de Dieu, hochet métaphysique avec lequel j'aime bien jouer quand je le considère sous son seul aspect philosophique. Comme toute la rationalité française semble actuellement dévouée à désavouer l'existence de Dieu, il m'a paru un défi intéressant de trouver des arguments rationnels pour en démontrer l'existence et ainsi démontrer une fois de plus que dans le cas « Dieu », il est impossible de trancher, puisque les arguments des autres valent bien les miens. N'est-ce pas ?
L'atome est aussi un jouet métaphysique. Personne n'en a jamais vu un seul sinon que par déduction logique d'observations d'expériences de laboratoire. Pour commencer, comme vous l'évoquez, porte-t-il bien son nom ? Ce que nous appelons l'atome aujourd'hui est-il véritablement la plus petite partie insécable de la matière ? Comme nous n'en savons rien, les spéculations sont ouvertes. Du plus profond que nous sommes allés dans la matière en terme de « zoom in », la plus petite partie insécable nous apparaît tantôt comme une onde (énergie) tantôt comme de la matière (une particule), selon le point de vue où l'on se place pour l'observer, mais jamais les deux à la fois (voir Heisenberg et La relation d'incertitude). Ceci ne vous rappelle-t-il pas la sempiternelle question philosophique à savoir si l'humain est corps ou esprit ?
Ce que j'en pense ? C'est que l'existence de Dieu n'a pas besoin d'être démontrée puisqu'Il est une entité nécessaire. Dieu n'existe pas par quelque démonstration rationnelle qui pourrait d'ailleurs voler facilement en éclat. Il existe parce que nous ne pouvons philosophiquement pas nous en passer. C'est, dans de nombreux domaines, l'autorité (peut-être illusoire, mais là n'est pas la question) suprême à laquelle il est commode de référer parce que nous n'avons jamais trouvé rien de mieux pour boucler l'univers.
Source :
http://www.philo5.com/Cogitations/060127PreuveScientifiqueDeL%27ExistenceDeDieu.htm
Bon ce qui m’intéresse dans ce propos, que l’auteur soit croyant ou athée, c’est ce que j’ai mis en gras :
Ce que j'en pense ? C'est que l'existence de Dieu n'a pas besoin d'être démontrée puisqu'Il est une entité nécessaire. Dieu n'existe pas par quelque démonstration rationnelle qui pourrait d'ailleurs voler facilement en éclat. Il existe parce que nous ne pouvons philosophiquement pas nous en passer.
Difficile de ne pas être d'accord avec ça.