Martin a écritLa phrase : la science ne pense pas, n'est pas un reproche, mais c'est une simple constatation de la structure interne de la science
En quoi Rabelais est naïf ou utopique sur ce que peut être une connaissance scientifique.
Une connaissance (science = connaissance, et non pas technique, ni chez Rabelais, ni chez Heidegger. Donc mettre en avant les réalisations techniques au sujet de "science sans conscience" est un contresens. Ce n'est pas le sujet)
ne peut pas être consciente d'elle-même par ses propres méthodes
Une connaissance ne sait pas qu'elle sait ... enfin ... elle ne donne pas à savoir qu'elle est su. C'est sur ce point que Rabelais met en garde. Et sa naïveté est tout à fait excusable parce qu'à son époque, la pratique de la méthode scientifique est parfaitement mêlé à la pratique de la réflexion philosophique. Heidegger nous explique que cette époque est à jamais révolu, il aurait pu dire que la science ne se meut
plus dans la dimension philosophique. Et de fait il est inutile de reprocher à la science d'être sans conscience. C'est un simple fait. Ce serai comme de reprocher à la gravité de faire chuter les corps.
Par contre m'est avis qu'on aurait pas mal à reprocher à une "conscience sans science" aka une réflexion philosophique sans connaissances basées sur la méthode scientifique. Et d'ailleurs Rabelais s’inscrit tout à fait dans cette critique de la "conscience sans science", qui pour le coup est au moins tout autant ruine de l'âme, et très certainement à notre époque du grand nawak généralisé ou c'est habituel de lire tout et n'importe quoi sans aucune relation aux
choses qui sont.