samuncle a écritMoi j'ai reçu une seule fois une grosse baffe (mais je l'avais clairement méritée)
C'est difficile de résumer en quelques phrases vu que moi ça m'a pris plusieurs bouquins et des conférences pour capter le début du truc mais déja:
-C'est pas des recettes... Ce qui a marché avec ma grande ne marche absolument pas avec mon petit dernier. Cependant, le fait de faire "dans l'esprit" marche.
-Il n'y a pas une solution, si des solutions, mais des "façons" de voir certaines choses...
Plusieurs "regles" de base:
-la violence physique, quelle qu'elle soit, ce que soit la petite tape, la morsure, ne mene à rien, sinon à asseoir un climat de dominant/dominé et de peur, peu propice à l'épanouissement affectif de l'enfant. Apprendre a quelqu'un qu'il ne faut pas mordre en le mordant, ce n'est pas faire comprendre, c'est créer un climat de peur... C'est la meme chose que l'effet radar, qui n'a pas responsabilisé les conducteurs, la vitesse moindre n'est qu'un effet secondaire du truc.
Le probleme, c'est que la phrase que j'ai citée ci dessus est typique. Moi aussi je disais que je m'étais pris des coups de balais, et que je n'en étais pas mort, et que j'avais poussé ma mère à bout... Du coup, on rentre dans une spirale qui est difficile à enrayer.
-On considere que l'enfant a des sentiments qui parfois le submerge, et qu'il n'a pas forcément les outils pour exprimer ces sentiments (surtout avant qu'il accede à la parole)
Du coup, ce qu'on essaie de faire:
On instaure un dialogue avec l'enfant en début de "crise". Si l'on est à l'écoute du petit, on arrive assez rapidement à détecter les moments ou "ça va partir en couille" et ou il rentre dans une spirale ou effectivement il ne pourra plus etre "raisonné". Avant qu'il parle, c'est quand même plus difficile, car il aura du mal à exprimer pourquoi il pleure, pourquoi il tape, pourquoi il ne veut pas faire quelque chose. Mais du moment qu'on considere qu'il a surement une raison que LUI, voit comme étant bonne, on est déja pas dans le conflit.
Donc, en ce début de crise, on essaie de comprendre les raisons, et on essaie de lui faire verbaliser (pourquoi tu es en colere? Tu voulais pas venir? J'ai compris que tu ne veux pas, mais ...) alors certains vont se moquer de cette attitude qu'ils analyseront comme laxiste, ou alors "qu'on se fait bouffer", mais sur le long terme, ça marche plutot pas mal, car l'enfant qui aura tendance à partir en couille se mettra de plus en plus à vouloir rentrer dans ce dialogue ou il sait qu'il sera écouté.
Par exemple pour rentrer ça dans le concret, mon petit dernier à vraiment tendance à faire des "scenes" ou l'on ne comprend pas toujours certains trucs. Avec cette méthode, il arrive assez vite à revenir au calme, et depuis qu'il parle (il a deux ans et demi) il arrete assez vite de pleurer une fois qu'il s'est exprimé sur cette chose... Ca peut nous paraitre trivial à nous adultes, mais quand on voit qu'il "voulait vraiment avoir une assiette comme les grands, parce que lui aussi c'est un grand" et que de fait, ça se désamorce en le disant, c'est cool.
Dans le cas ou il ne serait pas possible qu'il aie une grande assiette (moi ça me gene pas, mais mettons qu'on ait instauré cette regle non-négotiable) on va lui dire que non, ce n'est pas possible, mais qu'il peut eventuellement choisir la couleur de son assiette en plastique etc. En gros, on va tenter de montrer que le conflit n'est pas inévitable, mais qu'il peut se régler sans engranger de la violence.
Enfin, c'est pas toujours facile de communiquer comme ça avec ses enfants, ni dans le cadre de son boulot (la méthode marche également sur des gamins de quartier difficile, j'ai testé) car ça prend du temps, et surtout, faut etre solide sur ses convictions et ses principes, et accepter d'etre à l'écoute...
Voilà, tout ça, c'est assez résumé... C'est quand même trés riche comme façon de faire, et surtout, ça fait partie de tout un projet d'éducation, ce n'est pas que la gestion de crise 🙂 🙂