Je tombe sur ce fil ancien, et voici 2 ou 3 réflexions. J'ai été 15 ans responsable des services informatiques et des cours de Tic dans un Lycée d'enseignement professionnel agricole public.
- Les collèges sont administrativement et financièrement sous la tutelle des conseils généraux (département). C'est lui qui finance et organise les dotations en matériel pédagogique, informatique pédagogique comprise. Moi c'était le conseil régional (lycée). C'est à eux que chaque année il faut faire les demandes de dotation d'équipement et ce n'est pas comme la pluie, faut faire des projets pédagogiques, du lobbying administratif, les mettre dans l'embarras lors du conseil d'administration pour faire bouger les choses. En ce qui me concerne j'obtenais un renouvellement complet des équipements tous les 5 ans. Et des améliorations (tableaux interactifs, vidéo projs, imprimantes laser réseau, etc.).
Donc pas rester sur son derrière à pleurer.
- Les logiciels utilisés par le centre de documentation. (BCDI ou PMB par exemple). Dans mon Ministère, les "Bibliothécaires" sont en fait des Professeurs de Documentation". Ils travaillent certes au CDI, mais ils ont aussi des cours avec les élèves. Pour faciliter le dépouillement des revues y compris professionnelles, ils se sont partagé le boulot en réseau national, ce qui optimise la charge de travail. Bien sûr le format des notices doit être homogène, et elles ils sont choisi BCDI pour tous les CDI de l'enseignement agricole. En tant que responsable informatique j'ai rien à dire, c'est comme ça.
- Pour le serveur du réseau pédagogique, c'est un peu pareil. Tous les responsables informatiques de la région s'entr'aident, avec le soutien du délégué informatique de notre rectorat qui n'est pas celui de l'EN, et donc on était tous sur le même serveur de réseau,
Magret , installé sur un Windows server. Le conseil régional livrait les postes serveurs en Windows, et les clients en XP Pro, maintenant en seven pro je suppose (retraité depuis 4 ans). Je dois dire que les problèmes étaient rares, et surtout que la gestion et l'utilisation de ce système étaient extrêmement simples et souples.
- j'avais testé la connexion au réseau pédagogique depuis un client Linux (une Ubuntu de l'époque, sans doute 8.10, ça fonctionnait relativement bien, mais avec un truc dont je ne me souviens plus pour se connecter à un réseau Windows, et ça ne valorisait pas tous les aspects pédagogiques de Magret, notamment le bureau distant, le contre des accès des élèves, le pistage/filtrage des accès internet, etc.
- Par contre tous les autres serveurs, (proxy, Slis, etc) étaient sous divers systèmes Linux, et marchaient bien.
Quand on est agent de l'état surtout dans l'enseignement, je pense qu'on doit surtout apporter au service le maximum de disponibilité aux besoins des usagers, faire de la veille pédagogiques pour dénicher les applications et les services qui apporteront des résultats, et faire un peu fi de ses propres convictions, ce qui n'empêche pas de les faire passer par la petite porte quand ça ne passe pas par la grande.
J'avoue que maintenant je serais largué, et en plus la mise en place des grands portails régionaux pédagogiques (appelé
Environnement Numérique de travail en midi Pyrénées)a sans doute changé la donne, car l'interface Html pour y accéder peut s'installer sur n'importe quel client. Mais je n'en sais pas plus. Car de toute façon c'est le chef d'établissement qui reste responsable devant la loi du filtrage et de l'identification des accès à son réseau et des "virées" des élèves sur le web. On ne rigole pas avec ça, ce sont la plupart du temps des mineurs et leurs parents n'admettent pas les défauts de vigilance à ce sujet, je vous le garantis. . Les exclusions temporaires ou définitive pour détournement de l'utilisation pédagogique du réseau pédago, il y en a.
Bon j'arrête mes radotages de vieux, simplement j'avais envie de dire que le rôle d'un responsable informatique c'était surtout de penser aux moyens de satisfaire les besoins des usagers. Mais il est vrai que maintenant on a plus le droit de parler d'usager de service public, mais de clients d'entreprise publique vendue au privé.
Edit :
L'auteur de ce fil a écritL'état du système informatique dans l'éducation nationale n'est pas glorieux
Peut être, mais l'Éducation nationale en tant que Ministère n'y est pour rien. Comme je l'ai indiqué plus haut, ce sont les conseils généraux (Départements), Conseils régionaux (Lycées), Communes ou regroupements de communes (Écoles primaires), qui sont les responsables des équipements pédagogiques. L'état paye les profs, définit les programmes, crée ou supprime des filières, mais les équipements, je me répète, sont à la charge des collectivités territoriales. C'est là qu'il faut faire les demandes.
Pour être plus précis, le Gestionnaire de chaque établissement reçoit chaque année de son autorité de tutelle (région, département, commune) les "formulaires" de demande de crédit d'équipement (pédagogique ou non). C'est à ce moment là qu'il doit contacter le responsable des équipements informatique, s'il y en a, et lui demander de l'aider à formuler la demande argumentée. Dans le cas des écoles (primaires) il faudrait sans doute mettre en place avec le maire ou le conseiller concerné une stratégie à long terme de renouvellement des équipements au sens large, négocier des choix, des échelonnements, tout dépend bien sûr de la taille de la commune, donc de son budget.
Pour les regroupements pédagogiques inter communaux, on peut mettre en place une sorte de centre de ressource avec un équipement regroupé avec une médiathèque inter communale, ce qui peut supposer du transport d'élèves. Il y a des conseillers pédagogiques à l'EN dont c'est le travail d'impulser ce genre d'initiatives.
Pour conclure, choisir l'une ou l'autre des distributions Linux propres à faire fonctionner les vieilles rougnes est un débat hors de propos. Le débat, c'est comment obtenir des équipements convenables, et après seulement, quel système y installer pour rendre le service optimal aux élèves. Marre de gérer la misère, balancez toutes ces vielles bécanes, mettez vos Gestionnaires et vos collectivités territoriales sous pression. Conseil de vieux, le dernier.